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La visite à l'ONU donne lieu dans la presse francophone à une série de clichés (ce n'est pas de l'ironie!), mettant l'accent sur tel ou tel point du discours du Saint-Père.
En particulier, certains titrent triomphalement sur le droit, et même le devoir d'ingérence, auquel Benoît XVI aurait donné sa caution. Idée qui, présentée ainsi, ne peut avoir que des retombées négatives dans certains milieux conservateurs.

Le mieux est donc de lire le discours: Discours à l'ONU
Pour ma part, je retriens ce très beau paragraphe:
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La référence à la dignité humaine, fondement et fin de la responsabilité de protéger, nous introduit dans la note spécifique de cette année, qui marque le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. ... Les droits de l’homme sont toujours plus présentés comme le langage commun et le substrat éthique des relations internationales. Tout comme leur universalité, leur indivisibilité et leur interdépendance sont autant de garanties de protection de la dignité humaine. Mais il est évident que les droits reconnus et exposés dans la Déclaration s’appliquent à tout homme, cela en vertu de l’origine commune des personnes, qui demeure le point central du dessein créateur de Dieu pour le monde et pour l’histoire. Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au cœur de l’homme et présente dans les diverses cultures et civilisations. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste, pour laquelle le sens et l’interprétation des droits pourraient varier et leur universalité pourrait être niée au nom des différentes conceptions culturelles, politiques, sociales et même religieuses. La grande variété des points de vue ne peut pas être un motif pour oublier que ce ne sont pas les droits seulement qui sont universels, mais également la personne humaine, sujet de ces droits.
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Les captures d'écran sur la page d'actualités de Google permettent de se faire une idée de la tonalité générale des medias, par dépêches d'agence interposées.

Je préfère retenir le titre que Sandro Magister donne à son compte-rendu, sur son site:
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Le pape à l'ONU: "La personne humaine est le point central du dessein créateur de Dieu pour le monde et pour l’histoire"
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Les autres articles (résumés par le Monde) commentent la visite du pape à la synagogue, en lui attribuant une portée pas forcément proportionnelle à l'importance de l'évènement.

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Articles

Ouest-France

Le pape ne veut pas qu'on sape l'autorité de l'Onu
http://www.ouest-france.fr/...

Dans son discours à la tribune de l'Onu, moment fort de son déplacement aux États-Unis, Benoît XVI a surtout parlé des moyens de maintenir la paix dans le monde.

Après deux de ses illustres prédécesseurs, Paul VI et Jean-Paul II, Benoît XVI a pris la parole, vendredi, à la tribune de l'Onu. Il avait eu, au préalable, une rencontre en privé avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Le chef de l'Église catholique a évoqué, dans son discours, une large gamme de sujets allant de la mondialisation aux problèmes environnementaux, en passant par les droits de l'homme. Cinq thèmes principaux émergent de son discours, prononcé alternativement en français et en anglais.

Critique des pays qui agissent unilatéralement. Pour Benoît XVI, les pays qui agissent unilatéralement sur la scène mondiale sapent l'autorité des Nations unies et contrarient le consensus indispensable pour affronter les problèmes du monde. « Ces problèmes appellent des interventions de la communauté internationale sous la forme d'une action collective », a lancé le pape. Bien qu'il ne les aie pas cités nommément, ces propos de Benoît XVI visaient apparemment les États-Unis, qui sont intervenus militairement en Irak, en 2003, en dépit du refus du Conseil de sécurité d'y donner son feu vert.

Le nécessaire droit d'ingérence. Le souverain pontife a demandé qu'on explore, en cas de conflits, « toutes les voies diplomatiques possibles » en prêtant « attention et encouragement au moindre signe de dialogue ou de désir de réconciliation ». Se référant visiblement au conflit du Darfour, Benoît XVI a souligné que chaque État avait « le devoir premier » de protéger ses citoyens des violations des droits de l'homme et des crises humanitaires ». « Si les États sont incapables de garantir une telle protection, a poursuivi le pape, la communauté internationale doit intervenir avec les moyens juridiques fournis par la charte des Nations unies et les autres instruments internationaux ».

Les droits de l'homme, garants de la paix. « Ils sont le langage commun et le substrat éthique des relations internationales », a estimé le pape. Les promouvoir est donc, selon lui, la meilleure stratégie pour éliminer les inégalités. « En effet, les victimes des épreuves et du désespoir, dont la dignité est violée avec impunité, deviennent les proies faciles des appels à la violence et elles peuvent en venir à violer la paix ». Allusion, dans la bouche du pape, aux causes sociales du terrorisme.

Des libertés religieuses à restaurer. Ces libertés, estime Benoît XVI, sont inhérentes aux droits de l'homme. Le pape a demandé qu'on les protège, à la fois contre le laïcisme et les religions majoritaires qui ne reconnaissent pas les croyances minoritaires. « Il ne devrait jamais être nécessaire de nier Dieu pour jouir de ses droits ». Allusion, cette fois, aux grosses difficultés que connaissent les chrétiens dans certains pays d'islam.

Respecter les impératifs éthiques. Le pape a souhaité qu'on n'ait jamais à choisir entre la science et l'éthique. Il a noté qu'avec les progrès technologiques, il y avait « des risques de violations de l'ordre de la création. Défenseur de la « loi naturelle », Benoît XVI aussi parlé de « la personne humaine » qu'il qualifie « d'universelle ».

Benoît XVI a été vivement applaudi, par une Assemblée debout, à l'issue de son intervention. Dimanche, à 9 h 30 (heure américaine), il visitera « Ground Zero », où il priera pour les victimes de l'attentat des tours jumelles du 11 septembre 2001. A 14 h 30, il célébrera la messe au Yankee Stadium de New York. Il quittera les États-Unis à 20 h, depuis l'aéroport Kennedy.

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Le Figaro

À l'ONU, le Pape défend la liberté religieuse
http://www.lefigaro.fr/...
Hervé Yannou, 18/04/2008

Benoît XVI a appelé la communauté internationale à placer la défense de la vie au cœur de ses priorités.

La défense de la vie et de la liberté religieuse ont été les deux grands axes du discours que Benoît XVI a prononcé, hier, à la tribune des Nations unies. Ce discours très théorique du Pape théologien a résumé son enseignement sur ces deux sujets clefs de sa diplomatie spirituelle.

Devant les représentants des 192 États membres de l'ONU, il a souligné que ces derniers ne devaient pas oublier et surtout nier les droits de Dieu. Il a ainsi insisté sur l'indivisibilité de la loi naturelle» et des principes qui régissent les droits de l'homme défendus par les Nations unies.

Ces droits trouvent leur fondement dans la loi naturelle inscrite au cœur de l'homme et présente dans les diverses cultures et civilisations», a-t-il ainsi expliqué. Détacher les droits humains de ce contexte signifierait restreindre leur portée et céder à une conception relativiste» , a-t-il mis en garde. Un leitmotiv chez le Pape pour qui la grande variété des points de vue ne peut pas être un motif pour oublier que ce ne sont pas les droits seulement qui sont universels, mais également la personne humaine, sujet de ces droits» .

Ainsi le Pape, qui avait déjà regretté que l'ONU ne prenne pas assez en compte les principes défendus par l'Église, a dénoncé un multilatéralisme en panne, car subordonné aux décisions d'un petit nombre». C'est une erreur de se retrancher derrière une approche pragmatique, limitée à mettre en place des bases communes dont le contenu est minimal et dont l'efficacité est faible», a-t-il insisté.

Il a alors regretté que certaines applications de la recherche scientifique représentent une violation évidente de l'ordre de la création au point, non seulement, d'être en contradiction avec le caractère sacré de la vie, mais d'arriver à priver la personne humaine et la famille de leur identité naturelle» . Une condamnation à peine voilée des politiques de contrôle des naissances soutenues par l'ONU, de la procréation médicalement assistée et des manipulations génétiques. Dans une dernière référence à l'écologie, Benoît XVI a estimé que pour préserver l'environnement et protéger les différentes formes de vie sur la terre» il fallait garantir un usage rationnel de la technologie et de la science» et redécouvrir l'authentique image de la création» .

Ainsi pour le Pape, il faut aujourd'hui redoubler d'efforts pour faire face aux pressions qui voudraient une réinterprétation» des droits de l'homme pour satisfaire des intérêts particuliers» et utilitaristes». Les droits de l'homme ne peuvent pas être à géométrie variable. Le Saint-Siège lutte en particulier pour que l'avortement ne soit pas reconnu officiellement comme un droit de la femme.

«Coercition injustifiée»

Pour le Pape, les droits de l'homme ne peuvent pas faire l'économie de la dimension religieuse» de l'homme et donc inclure le droit à la liberté religieuse». Un droit dont Benoît XVI s'est fait le défenseur. Les droits liés à la religion doivent être protégés», en particulier lorsqu'ils rentrent en conflit avec les idéologies sécularisées», ou dans certaines régions où existe une majorité religieuse de nature exclusive» . Une référence à certains aux pays musulmans où les chrétiens ne sont pas libres d'exprimer publiquement leur foi.

Si Benoît XVI a rappelé que l'action de la communauté internationale devait être respectueuse des principes qui fondent l'ordre international» et ne devait jamais être interprétée comme une coercition injustifiée ou comme une limitation de la souveraineté» , il n'a fait aucune référence à une situation concrète sauf à l'Afrique qui fait l'expérience des effets négatifs de la mondialisation».

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Benoît XVI pour une plus grande solidarité mondiale
http://www.lefigaro.fr/international/
C.J (lefigaro.fr) avec AFP

S'exprimant vendredi à la tribune de l'Onu, le Pape a appelé les responsables de la vie internationale à « agir de concert » pour aider les zones les plus fragiles de la planète.

» EN IMAGES - Le Pape à la rencontre des fidèles américains

«La communauté internationale doit être capable de répondre aux besoins de la famille humaine. La sécurité, le développement, la fin des inégalités, la protection de l'environnement exigent des interventions sous forme d'actions communes». Pour Benoît XVI, invité vendredi à s'exprimer à la tribune des Nations Unies, la mission de l'Onu est moins que jamais galvaudée. Sans jamais citer, comme lors de son entrevue mercredi avec George Bush, le conflit irakien, auquel le Vatican était violemment opposé, le Saint-Père a condamné «la crise du multilatéralisme subordonné aux décisions d'un petit nombre». «Les responsables de la vie internationale doivent agir de concert pour promouvoir la solidarité dans les zones les plus fragiles de la planète», a exhorté le souverain pontife, troisième Pape à s'adresser à l'Assemblée onusienne.

A ce titre, le droit d'ingérence, est légitime, a estimé le Pape, qui s'est exprimé en français et en anglais. «Tout Etat a le devoir primordial de protéger sa population contre les violations graves des droits de l'Homme, et contre les conséquences de crises humanitaires. S'il n'en est pas capable, il revient à la communauté internationale d'intervenir », a affirmé Benoît XVI, dans une allusion au Darfour. «C'est l'indifférence ou la non-intervention qui cause de réels dommages et qui poussent les victimes d'inégalités vers la violence», a-t-il averti. «Certains pays d'Afrique et d'autres continents restent encore en marge du développement, et risquent de n'expérimenter que des effets négatifs de la mondialisation», a-t-il expliqué.

L'Onu peut compter sur l'Eglise

Et pour le souverain pontife, qui a également averti du danger des dérives de la science lorsqu'elle défie l'éthique, seule la promotion des droits de l'homme, langage commun des relations internationales incarné dans la Déclaration universelle de 1948, permettra de gommer les écarts entre pays et entre groupes sociaux. Au premier rang de ces droits, se trouve la liberté religieuse a rappelé le Pape, qui désire la voir protéger d'une laïcité extrême comme de l'intolérance des croyants à la foi différente mais majoritaire.

«Il n'est pas concevable que les fidèles répriment leur foi pour être des citoyens », a déploré Benoît XV, soulignant l'aide que l'Eglise, par son expérience millénaire, pouvait apporter à l'Onu. «La religion permet le dialogue des pensées entre communautés, dans le cadre des contacts interreligieux, a-t-il plaidé. «L'Onu peut compter sur les échanges et la volonté des croyants de se mettre au service du bien commun », a conclu le souverain pontife, qui a promis le soutien de l'Eglise, à travers ses prières «à la noble tâche » des Nations Unies.

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Cyber Presse Canada

Le pape prêche la «rédemption et la réconciliation»
http://www.cyberpresse.ca/...
Mathieu Perreault

Laura Smrecek est catégorique: Benoît XVI sera le père spirituel de ses futurs enfants. Rencontrée à la sortie de la messe papale à Washington, en compagnie de son mari Troy, la jeune femme de Milwaukee était à court de mots pour décrire la joie et la paix que leur a insufflées le pape.
«C'est un événement qui n'arrive qu'une seule fois dans une vie, confie Mme Smrecek. Nous essayons présentement d'avoir des enfants. Nous sommes extrêmement chanceux d'avoir assisté à une messe du pape en ce moment si important pour nous. Nous en parlerons toute notre vie à nos enfants. Que le pape soit présent lors du début de notre famille lui portera chance.»

Troy, lui, avait particulièrement apprécié l'ambiance multiculturelle, avec des sermons en anglais et en espagnol, et occasionnellement quelques mots en d'autres langues. «Chez nous, dans le Nord, c'est plutôt blanc», dit-il.
L'homélie du pape a aussi fait mouche. «J'ai apprécié qu'il parle de justice et d'espérance. Et qu'il dise qu'il faut prier pour les victimes de la pédophilie, les aider, qu'il ne se limite pas à s'excuser pour les abus commis par des prêtres.»

Pas de sanctions supplémentaires

Benoît XVI, s'exprimant devant 47 000 personnes au stade Nationals, a toutefois fermé la porte à des sanctions supplémentaires contre les évêques déjà mis en cause. «De grands efforts ont déjà été faits pour s'occuper honnêtement et de manière juste des résultats tragiques de la situation, a-t-il déclaré durant son homélie. Aucun mot de ma part ne peut refléter la douleur et les torts de tels abus.» Chaque catholique devrait personnellement «faire ce qu'il peut pour encourager la rédemption et la réconciliation».

Les groupes de victimes, qui distribuaient des pamphlets à l'entrée du stade, voudraient que les évêques ayant fermé les yeux devant des cas de pédophilie soient rétrogradés, et que la liste de tous les prêtres coupables soit publiée.

La vingtaine de fidèles interviewés à la sortie de la messe parlaient tous d'un sentiment de plénitude, sans les émotions intenses que suscitait Jean-Paul II. «Benoît XVI est davantage un penseur», explique Julio, un quadragénaire qui était venu avec sa femme et sa belle-soeur de la banlieue de Washington. «Les temps sont différents. Jean-Paul II devait montrer la supériorité de l'Occident sur le communisme. Maintenant il faut montrer la vérité en des temps de confusion en Occident.»

Kristin et Mary, deux jeunes femmes de Baltimore, estimaient normal que Benoît XVI ne suscite pas autant de passion que Jean-Paul II. «Les catholiques s'habituent lentement au changement. C'est l'une des forces de l'Église: elle change très lentement. Ça en fait un repère solide.»

Les actes de dévotion n'étaient cependant pas complètement absents. Emily, jeune adolescente du Minnesota, avait convaincu sa mère de l'accompagner chez une cousine habitant la capitale. Elle n'avait pas de billet, mais espérait qu'un étranger lui en donnerait un. «Pour moi, ça serait tellement important de communier avec une hostie consacrée par le pape», dit Emily.

Une foule endimanchée

Emily était l'une des rares Blanches parmi la vingtaine de personnes quêtant des billets à l'entrée de la rue menant au stade. Contrairement aux promenades en papamobile de mercredi, dont la foule était majoritairement latino-américaine, la messe d'hier a surtout attiré des Blancs, qui s'étaient endimanchés pour l'occasion - cravates pour les petits garçons, robes de communiante pour les fillettes. On voyait aussi des bandes de collégiens vêtus de l'uniforme de leur école catholique. Les billets avaient été distribués par les paroisses et les écoles, où les immigrants ne sont pas encore très bien implantés.

Comme la veille, des groupes évangéliques ont harangué la foule pour dénoncer l'idolâtrie des catholiques envers le pape, la vierge et les saints. De jeunes volontaires d'une église évangélique du Maryland distribuaient une photo du pape à l'endos de laquelle le catholicisme était dénoncé en termes subtils.

Quand Elizabeth, une jeune missionnaire catholique qui travaille à l'Université Vanderbilt au Tennessee, s'en est rendu compte, elle a commencé à aborder les passants en leur expliquant qu'il s'agissait de «propagande anticatholique». Les jeunes évangéliques ont cessé leur manège et entamé une discussion théologique avec Elizabeth. Après une vingtaine de minutes de dialogue de sourds, ils lui ont serré la main et lui ont souhaité une bonne messe.

Benoît XVI rencontre des victimesBenoît XVI a rencontré cinq victimes de prêtres catholiques pédophiles juste après la messe, a annoncé hier soir le Vatican. Cette rencontre, qui avait été maintes fois réclamée par les associations de victimes, n'avait jamais été évoquée par le Saint-Siège. Ces associations critiquent le pape depuis le début de son périple américain, estimant notamment qu'il aurait dû se rendre à Boston, où les premiers cas ont été rendus publics en 2002. Durant la rencontre, une liste de 1000 victimes du diocèse de Boston a été remise au pape.

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Le Figaro (2)

Pédophilie : des excuses jugées insuffisantes
http://www.lefigaro.fr/international/...

«C'est d'actions pratiques et concrètes de la part du Pape, pas de paroles ni de promesses que nous avons besoin», affirme David Clohessy, directeur de l'association Survivors Network of those Abused by Priests (Snap). Représentant 8 000 victimes de sévices sexuels aux mains d'hommes d'Église, le réseau déplore le rejet de sa demande d'entrevue avec le Saint-Père. Dans la rencontre de Benoît XVI avec une demi-douzaine de victimes, avant-hier, David Clohessy voit «un pas positif attendu depuis longtemps», mais le juge insuffisant devant l'absence d'une vraie politique de protection des jeunes, au-delà du renvoi de quelque 700 prêtres et des dédommagements de plus de 10 000 victimes s'élevant à 2,4 milliards de dollars, qui ont déjà mis en banqueroute cinq diocèses américains.

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Romandie.com

Le pape chaleureusement accueilli dans une synagogue de New York
http://www.romandie.com/...

Le pape Benoît XVI a été chaleureusement accueilli à la synagogue new-yorkaise de Park east vendredi, à la veille de la Pâque juive. Sa visite a été qualifée de "très importante symboliquement" par les dirigeants de la communauté juive.

"Du fond du coeur, shalom", a lancé le rabbin Arthur Schneier, pour souhaiter la bienvenue à Benoît XVI, deuxième souverain pontife à se rendre dans un lieu de culte juif. "Votre présence ici nous donne de l'espoir pour un chemin que nous devons parcourir ensemble", a ajouté ce survivant de la shoah, qui a fondé une ONG engagée dans le dialogue entre juifs, musulmans et chrétiens.

"Shalom ! c'est avec joie que je viens ici, juste quelques heures avant la célébration de votre Pessah, pour exprimer mon respect et mon estime à la communauté juive de New York", lui a répondu le pape. "Je vous encourage tous à continuer à bâtir des ponts d'amitié avec toutes les ethnies et groupes religieux de votre quartier", a-t-il ajouté.

"Le fait que le pape ait rencontré à deux reprises des Juifs durant son voyage aux Etats-Unis, dont une fois dans une synagogue, est très important symboliquement", a estimé dans une interview à l'AFP le président de la Ligue anti-diffamation, Abraham Foxman.

Benoît XVI avait rencontré jeudi à Washington une délégation juive, parmi laquelle se trouvaient de nombreux rabbins de toutes tendances. Il avait alors "réitéré l'engagement de l'Eglise au dialogue qui a conduit en quarante ans à changer fondamentalement et améliorer nos relations".

C'est seulement la troisième fois qu'un pape visite une synagogue. Les rencontres avec la communauté juive ont été ajoutées sur le tard au programme du voyage de Benoît XVI aux Etats-Unis. Par ces rendez-vous, le pape a voulu mettre fin aux tensions provoquées par la réapparition d'une prière catholique pour la conversion des juifs à l'occasion de la récente réhabilitation de la messe en latin d'avant le concile Vatican II.

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Le Monde

Une visite à la synagogue pour consolider le dialogue avec les juifs
http://www.lemonde.fr...

Stéphanie Le Bars

Echange de cadeaux, sourires, photos souvenirs et salutations... En une quinzaine de minutes, vendredi 18 avril, le pape Benoît XVI a effectué la visite de courtoisie promise à la communauté juive de New York, à la veille de la fête de la Pâque juive (Pessah). Son rapide passage dans la synagogue de Park East, en plein coeur de Manhattan, constituait la première visite d'un pape dans un lieu de culte juif aux Etats-Unis.

Cette étape dans la synagogue tenue par Arthur Schneier, rabbin réputé pour son engagement dans le dialogue entre juifs, musulmans et chrétiens, n'était pas prévue dans le programme initial du voyage du pape aux Etats-Unis. Elle a eu lieu au lendemain de sa rencontre avec une délégation de la communauté juive de Washington, au cours de laquelle il a assuré ses interlocuteurs de sa volonté de "réitérer l'engagement de l'Eglise au dialogue qui, en quarante ans, a conduit à changer fondamentalement et à améliorer nos relations".

L'attention particulière accordée aux représentants du judaïsme au cours de ce voyage vise à apaiser des relations qui se sont récemment tendues entre le Vatican et la communauté juive à travers le monde.

En février, Benoît XVI a en effet décidé de maintenir – avec quelques modifications – une prière dite "pour la conversion des juifs" contenue dans le missel latin (selon l'ancien rite de l'Eglise, restauré à titre exceptionnel) et récitée le Vendredi saint, jour de la Passion du Christ. Il y est demandé que "Dieu éclaire le cœur des juifs, afin qu'ils connaissent Jésus-Christ, sauveur de tous les hommes".

La réhabilitation de cette prière a suscité des réactions indignées d'une partie de la communauté juive. Début avril, le Vatican a dû réaffirmer son rejet "de toute attitude de mépris et de discrimination envers les juifs et de toute forme d'antisémitisme". Sans convaincre l'ensemble des responsables juifs. Mais le rabbin Schneier, à la synagogue de Manhattan, n'a pas fait allusion à cette polémique.

Lors d'une rencontre avec les représentants juifs, musulmans, bouddhistes, hindous et jaïns (proches du bouddhisme), jeudi, à Washington, le pape avait précisé sa conception du dialogue interreligieux.

Il n'est pas question pour lui que ce dialogue se résume à la recherche d'un "consensus". Il doit surtout contribuer à "découvrir la vérité" sur des questions existentielles. "Dans notre tentative de trouver des points communs [entre les différentes religions], nous avons peut-être perdu de vue notre responsabilité de parler de nos différences, avec calme et clarté", avait déclaré Benoît XVI.

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