Rechercher:

benoit-et-moi.fr:

Accueil



C'est ce que le "journal catholique" français de référence a cru devoir retenir de son tour d'horizon des blogs américains, après le voyage du pape (2/5/2008)

Cela dépend évidemment des sources que l'on recherche.
Il y en a beaucoup d'autres, qui donnent des commentaires diamétralement opposés, mais au "pays de Voltaire" (sic) il est clair qu'un journal sérieux se doit de donner en priorité la parole à l'opposition!
Et quelle opposition. En substance, tout le monde était mécontent, et sur certaines questions, "le Pape mérite un D moins"!!!

Vous souvenez-vous du 19 avril 2005?
La foule, Place Saint-Pierre, était en liesse et acclamait le nouveau Pape, mais les medias français avaient réussi à y dénicher les trois ou quatre parsonnes qui étaient parties en clamant leur déception.

"Pape minimaliste" est d'ailleurs le titre que le blog de La Croix a retenu pour son dernier billet. Il sera facile de prétendre que l'intention est positive, mais le titre est ambigu (on peut le comprendre de plusieurs façons), il donne finalement l'impression inverse, et c'est voulu. Il a fort à parier que l'article va amener les commentaires critiques attendus.
"Minimaliste" aurait pu devenir "recentré sur l'essentiel", ou "prêt à admettre l'Eglise comme une minorité" (?), ce qui aurait été semblable, peut-être sur le fond, mais très différent sur la forme, évidemment importante dans un billet aussi court.

Mes sources à moi sont tout à fait aussi respectables, et probablement aussi représentatives de l'opinion.

Je conseille donc de lire de préférence Wisper in the Loggia: http://whispersintheloggia.blogspot.com/
Le site de Daniel Hamiche, Americatho, nous apprend aussi des nouvelles tout à fait réjouissantes, à lire ici:
- New York : après la visite du pape, un “tsunami” de vocations?
- Sondage : Benoît XVI a transformé les Américains
-----------------------------------

J'ai renoncé à commenter l'article de La Croix, dont beaucoup de phrases sont des provocations. J'ai mis en gras certains passages...
Mettre des guillemets autour du mot bonté... et commencer un bilan en faisant semblant de découvrir que Benoît XVI n'est pas un rotweiller, c'est quand même un peu fort!
Article ici: http://la-croix.com/article/...

Revue de blogs américains : Benoît XVI, un pape "minimaliste"
-----------------------
Au lendemain du voyage du pape aux Etats-Unis, les blogueurs et observateurs américains retiennent le style de Benoît XVI. S'ils ont apprécié les qualités du "pasteur" de l'Eglise catholique, beaucoup attendaient qu'il aborde frontalement les questions de société comme la peine de mort ou la contraception

Aussi étonnant que cela puisse paraître de ce côté de l'Atlantique où le style de Benoît XVI est devenu familier en trois ans de pontificat, les Américains ont bel et bien découvert le pape, au cours de ce premier voyage aux Etats-Unis.

L'image qui revient le plus souvent sur les blogs et sites des médias confessionnels ou profanes, c'est bien celle de la "douceur" et de "l'humilité" du pape allemand.
Benoît XVI n’est pas le "rottweiler" ou le "berger allemand" que décrivait il y a quelques années une presse peu amène envers le cardinal Ratzinger, mais un "bon berger", selon les mots de Sally Quinn, la reporter du Washington Post, qui écrit sur le blog "On Faith" : "Nous avons découvert un homme calme, gentil, qui parle doucement, ne se met pas en avant, un peu solennel et pas conflictuel (...). Il s'est montré diplomate, ne semblant jamais réprimander, mais plutôt appeler chacun au meilleur de lui-même".

Lors de ses premiers pas aux Etats-Unis, Benoît XVI a donné "une image plus douce", "très différente de sa réputation de conservateur cabochard", relève également Jane Lampman dans un article publié lundi 21 avril sur le site du Christian Science Monitor. Par bien des aspects, analyse-t-elle, sa visite a rempli son objectif principal, qui était "d'insuffler l'espérance parmi les catholiques américains et tous ceux qui cherchent un encouragement dans ces temps troublés".

"Il a affirmé sa propre identité dans un pays qui ne le connaissait pas bien et, en un sens, il est sorti de l’ombre de Jean-Paul II", résume quant à lui John Thavis de l'agence officielle des évêques américains Catholic News Service.

Peter Steinfels, chroniqueur religieux du New York Times, ajoute quant à lui que "la facette de la papauté qu'il a choisi de souligner", n'est pas "celle du théologien, du gouverneur, du 'décideur' - autant de fonctions qu'il a par ailleurs - mais celle du pasteur". Aucune des questions épineuses que l'Eglise américaine doit affronter ne sera traitée, selon Steinfels, de manière adéquate "sans la sensibilité pastorale pleine de bonté que Benoît XVI, a, très délibérément, choisi de projeter".

"Des questions sérieuses demeurent dans l'esprit des fidèles"
----------------------------------
L'Amérique, blessée par le silence jugé hautain et coupable de la hiérarchie ecclésiale nationale, avait sans doute besoin de cette "bonté" papale. Mais beaucoup d'éditorialistes et de chroniqueurs, comme Jane Lampman, du Christian Science Monitor, soulignent aussi que ce changement de regard des Américains ne prouve pas qu'ils sont "prêts à changer leur point de vue sur l'enseignement de l'Eglise" : "Des questions sérieuses demeurent dans l'esprit des fidèles. Les trois survivants des abus sexuels qui ont parlé par la suite en public ont dit combien ils ont été réconfortés par le pape (...). D'autres victimes voient cette rencontre comme un pas en avant, mais affirment aussi que les mots doivent être suivis d'actions plus fortes".

Comment expliquer, par exemple, s'interroge Sally Quinn sur son blog, que "le cardinal Bernard Law de Boston, qui a été contraint à démissionner en raison du scandale, est aujourd’hui à l’honneur au Vatican et à Rome où il a sa basilique ?" "Tant que Law n’aura pas payé les conséquences de cette affaire, les catholiques ne pourront prendre au sérieux les mots du pape".

Billets et articles notent que le pape aurait pu aller plus loin dans ses déclarations. Le journaliste catholique et blogueur du portail religieux Beliefnet, David Gibson, souligne "le manque de débat ouvert sur la pénurie de prêtres, le rôle des femmes qui font tourner les paroisses, le rôle des laïcs (...), la guerre en Irak, ou la peine de mort".

"Une occasion manquée"
-------------------
La théologienne catholique féministe Rosemary Radford Ruether déplore sur le blog du NY Times "A papal Debate", que le pape n'ait rien dit de la question de la contraception.
Avec les juifs, "le symbolisme était riche, la substance non", estime pour sa part le rabbin James Rudin : "Le pape a parlé très brièvement et n'a pas mentionné la condamnation vigoureuse par l'Eglise de l'antisémitisme ou l'engagement du Vatican pour que les catholiques enseignent avec dignité la mémoire de l'Holocauste".
"Une occasion manquée", assène même Peter Steinfels, co-directeur du Centre de religion et culture de la Fordham University : "Ce que beaucoup attendaient, c'était de connaître la pensée de Benoît XVI sur les défis auxquels les institutions catholiques sont confrontées, en particulier (...) comment les universités peuvent maintenir une identité catholique distincte tout en s'ouvrant au flot libre des idées et au pluralisme des voix".

"Un pape minimaliste"
---------------------

"Si on le juge sur ces aspects, le pape mérite un D moins", réplique pour sa part Alejandro Bermudez, directeur de la Catholic News Agency en défendant le parti pris de Benoît XVI : "On peut aussi considérer les choses sous un autre angle (...). Le pape est un minimaliste. Pour lui, s'attendre à ce que les catholiques pratiquants soient une sorte de majorité triomphante n’est pas réaliste, c'est même naïf (…). Le pape a mis la barre très haut sur ce que c’est que d’être catholique".

D'une certaine manière, le pape a renvoyé les catholiques à leurs responsabilités, estiment certains blogueurs. Pour Amy Welborn, spécialiste des religions, Benoît XVI a tendu un miroir aux catholiques américains, "nous demandant de considérer qui nous sommes, avec honnêteté et humilité". "Le monde peut-il voir le Christ à travers nous ? Que prêchons-nous ? Que sommes nous en train de dire ? Comment affrontons-nous nos péchés ?"

Céline HOYEAU