Dimanche, avant l'Angelus, Benoît XVI a évoqué le grand Patron de son Pontificat. Il s'en était déjà expliqué le 27 avril 2005, lors de la première audience générale. Zoom arrière. (13/7/2010)

Dimanche 11 juillet, pour le premier angelus à Castelgandolfo (cf. L'"abbraccio" de Castelgandolfo ), le Saint-Père disait aux pélerins:
« Chers amis , je désire aussi rappeler que l'Église se souvient aujourd'hui de Saint Benoît de Nursie - le grand patron de mon pontificat - père et législateur du monachisme occidental . »
Mon amie Teresa (http://tinyurl.com/339v4gx) a eu l'idée de rechercher sur le site du Vatican la première catéchèse du Pontificat, le mercredi suivant la messe d'inauguration.
Moment de nostalgie, grande émotion, aussi, de découvrir (j'ignorais à l'époque la coutume des audiences du mercredi, et je ne savais pas encore rechercher les informations!) ce texte familier, presque intime, où le Saint-Père fait partager à son auditoire les sentiments que lui a inspiré son élection, et explique le choix de son nom, saisissant l'occasion de revenir sur le thème récurrent de son Pontificat: les racines chrétiennes de l'Europe.

Texte ici: http://tinyurl.com/3xqknl5
Extrait à savourer.

Comme je l'ai déjà dit lors de la première rencontre avec Messieurs les Cardinaux, précisément mercredi de la semaine dernière dans la Chapelle Sixtine, je fais l'expérience dans mon âme de sentiments contrastants entre eux en ces jours de début de mon ministère pétrinien: émerveillement et gratitude à l'égard de Dieu, qui m'a surpris le premier en m'appelant à succéder à l'Apôtre Pierre; inquiétude intérieure face à l'immensité de la tâche et des responsabilités qui m'ont été confiées. La certitude de l'aide de Dieu, de sa Très Sainte Mère, la Vierge Marie et des saints Protecteurs, me donne cependant sérénité et joie; je suis également soutenu par la proximité spirituelle de tout le Peuple de Dieu auquel, comme j'ai eu l'occasion de le répéter dimanche dernier, je continue à demander de m'accompagner par une prière incessante.

Après la pieuse disparition de mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II, je reprends aujourd'hui les traditionnelles Audiences générales du mercredi. Nous revenons ainsi à la normalité.
En cette première rencontre, je voudrais tout d'abord m'arrêter sur le nom que j'ai choisi en devenant Evêque de Rome et Pasteur universel de l'Eglise.
J'ai voulu m'appeler Benoit XVI pour me rattacher en esprit au vénéré Pontife Benoît XV, qui a guidé l'Eglise au cours d'une période difficile en raison du premier conflit mondial. Il fut un courageux et authentique prophète de paix et se prodigua avec un courage inlassable, tout d'abord pour éviter le drame de la guerre, puis pour en limiter les conséquences néfastes. C'est sur ses traces que je désire placer mon ministère au service de la réconciliation et de l'harmonie entre les hommes et les peuples, profondément convaincu que le grand bien de la paix est tout d'abord un don de Dieu, un don malheureusement fragile et précieux qu'il faut invoquer, protéger et édifier jour après jour avec la contribution de tous.

Le nom de Benoît évoque, en outre, la figure extraordinaire du grand "Patriarche du monachisme occidental", saint Benoît de Nursie, co-patron de l'Europe avec les saints Cyrille et Méthode et les saintes femmes Brigitte de Suède, Catherine de Sienne et Edith Stein. L'expansion progressive de l'Ordre bénédictin qu'il fonda a exercé une profonde influence dans la diffusion du christianisme sur tout le continent. Saint Benoît est donc particulièrement vénéré en Allemagne, également et spécialement en Bavière, ma terre d'origine; il constitue un point de référence fondamental pour l'unité de l'Europe et un rappel puissant des incontournables racines chrétiennes de sa culture et de sa civilisation.

De ce Père du monachisme occidental, nous connaissons la recommandation laissée aux moines dans sa Règle: "Ne rien mettre absolument au-dessus du Christ" (Règle 72, 11; cf. 4, 21). Au début de mon service comme Successeur de Pierre, je demande à saint Benoît de nous aider à garder fermement le Christ au centre de notre vie. Qu'il soit toujours à la première place dans nos pensées et dans chacune de nos activités!

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