L'hebdomadaire italien Panorama dénonce à travers une "enquête" les "nuits chaudes" des prêtres gays (le notti bravi dei preti gay) à Rome. Mais la polémique n'atteindra pas le Saint-Père: des articles datant de 2005 prouvent qu'il mène depuis le début de son pontificat une politique de fermeté contre l'ordination de prêtres homosexuels - celle-là même qui lui a valu la haine des medias. Et qu'il y a à cette fermeté des raisons objectives et fortes (24/7/2010)

L'hebdomadaire italien Panorama dénonce à travers une "enquête" (utilisant caméra cachée et infiltration, procédés hélas désormais classiques, indignes de la déontologie journalistique, mais qui ne retranchent rien à la gravité des faits) "les nuits chaudes des prêtres gays" à Rome.
Info? Intox? En tout cas, des articles datant d'il y a cinq ans prouvent que Benoît XVI, alors traîné dans la boue par une partie des médias, sous l'accusation infamante d'homophobie, avait agi avec fermeté dès le début de son pontificat: pas d'homosexuels dans les séminaires.
Ceci clôt la polémique, en ce qui le concerne.

La dépêche de l'AFP résume assez bien ce qu'on peut lire dans la presse italienne: http://www.la-croix.com/...

Cinq mois après la sortie d'un numéro du Spiegel (cf http://benoit-et-moi.fr/2010-I/... ) montrant en couverture un cardinal en grande tenue pourpre, dans une posture érotique suggestive, épisode qui avait déclenché la féroce chasse aux prêtres pédophiles en Europe, ayant secoué l'Eglise entre mars et mai (avant de revenir aux Etat-Unis), voilà que l'hebdomadaire italien Panorama (propriété du groupe Mondadori, contrôlé paraît-il par la famille Berlusconi, allez comprendre!!!) reprend la même idée, avec en couverture, sur fond noir, deux poignets velus émergeant des manches d'une soutane, se terminant par deux mains aux ongles peints en rose, jointes sur un chapelet (l'image, très caricaturale, tombe-t-elle sous le coup de l'accusation d'homophobie? la question peut se poser). Et un titre accrocheur: "les bonnes nuits des prêtres gay" (notte bravi a été traduit par les medias français par "nuits chaudes", pour faire encore plus dégoûtant).
N'ayant pas eu - pour le moment - le journal en mains et n'ayant aucun moyen de connaître les raisons, sans aucun doute tordues, encore moins le bien-fondé, de ce montage nauséeux, je peux tout au plus émettre des hypothèses.
Quel est le but poursuivi?
S'agit-il d'une authentique recherche de la vérité? (c'est évidemment le plus improbable). D'une nouvelle attaque pour déstabiliser l'Eglise? Ou contre le célibat sacerdotal? Essaie-t-on de diffamer tous les prêtres à travers quelques voyous-faussaires, détruisant ainsi ce qui reste de la confiance des fidèles?
Ces "prêtres gays" (ou plutôt, et là encore, la distinction est de taille, comme lorsqu'on avait parlé de pédophiles prêtres, par opposition aux "prêtres pédophiles", ces "gays prêtres"?) sont-ils nombreux, ou une infime minorité? Ont-ils pratiqué une forme d'entrisme? Je ne peux que répéter ce que j'avais écrit à propos de l'"enquête" du Spiegel: Que les mauvais prêtres qui ont trahi leur mission aillent en enfer, où ils ont leur place (j'ajoute aujourd'hui: ou qu'ils partent!) Mais qu'on arrête de les confondre avec l'Eglise du Christ, et avec son enseignement!

La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de meilleure défense du Saint-Père. La décision de 2005, émanant de la Congrégation pour l'éducation catholique, d'écarter les homosexuels de l'accès au séminaire (Instruction sur les critères de discernement vocationnel au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles en vue de l'admission au séminaire et aux ordres sacrés), avait suscité l'aversion tenace (et encore vive... la preuve!) de certains milieux, y compris écclésiaux. Elle a été revue, et rendue encore plus rigoureuse en 2008, indiquant la nécessité de vérifier les "tendances à l'homosexualité" de ceux qui veulent entrer au séminaire, à l'aide de psychologues et de psychiatres (selon un article dans Libero, du 23/7).
Le Pape n'a pas changé d'avis, au contraire, et il poursuit sans relâche, contre beaucoup, au sein de l'institution, son oeuvre de purification d'une Eglise qui , près d'un demi-siècle après la conclusion du Concile, semblait sur le point de devenir un bateau ivre.

Voici, pour s'en convaincre, deux excellents articles datant du tout début du Pontificat. Un avant, et un après le "document très controversé" émanant de la CDF et interdisant aux homosexuels l'accès à la prêtrise
Et une "lettre ouverte aux évêques du Québec" (Trop c'est trop!) assez stupéfiante, signée de 19 prêtres contestataires, et datant de février 2006.
A l'époque, le Saint-Père avait été traîné dans la boue par les medias, et particulièrement les sites gays, qui l'accusaient d'homophobie, et criaient à la "chasse aux homosexuels" dans les séminaires. Sauf à se contredire (mais cela ne gêne pas le diable, il mise sur la mauvaise mémoire des gens), les mêmes peuvent-ils reprocher à l'Eglise que des prêtres fréquentent soi-disant les boîtes "gays" et les clubs échangistes, et, la nuit tombée, troquent la soutane contre un jean's taille basse et une chemise rose déboutonnée?

Une fois de plus, le Saint-Père avait raison avant tout le monde.

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Avant

Du site RFI, le 26/9/2005
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Le sacerdoce bientôt interdit aux homosexuels
Le Vatican tente d’écarter les homosexuels de la prêtrise.
Laurent Marchand
Avant même son élection au pontificat, le 19 avril dernier, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation de la doctrine de la foi, avait annoncé la couleur. Chargé par Jean-Paul II de rédiger les méditations du chemin de croix du vendredi saint au Colisée, le futur Benoît XVI avait alors tenu des propos très durs sur les mœurs dans l’Église : «Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement. Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toutes parts !». Tout le monde avait alors immédiatement associé cette condamnation au dossier de la pédophilie et aux scandales à répétition qui depuis plusieurs années secouent, et risquent de ruiner, l’Église américaine. Mais de l’avis des spécialistes régulièrement consultés par le Vatican pour tenter de mettre de l’ordre dans ses séminaires, l’homosexualité est aussi devenue un problème majeur. «Même si on ne peut le comparer au fléau de la pédophilie, par son ampleur le problème de l’homosexualité est encore plus vaste», nous confiait l’an passé un des principaux conseillers du Vatican en la matière.

Depuis quelques jours, à l’instigation du Vatican, une véritable inspection est même en cours dans les 229 séminaires des États-Unis afin de dresser un état des lieux. La crainte des responsables de l’Église américaine, c’est que de nouvelles affaires de mœurs ne continuent de ternir l’image du catholicisme qui pâtit déjà des nombreux scandales des dernières années.
Parallèlement, la Congrégation pour l’éducation catholique, qui a en charge les séminaires, serait sur le point de publier dans les prochaines semaines un document recommandant très explicitement d’écarter les homosexuels de la prêtrise. Ce document est en préparation depuis au mois trois ans. En novembre 2002, Mgr Bertone, qui était alors le bras droit du cardinal Ratzinger et qui est aujourd’hui archevêque de Gênes, affirmait très clairement que «les personnes ayant une inclinaison homosexuelle ne devraient pas être admises au séminaire». Le responsable de la Congrégation pour le culte divin, le cardinal Medina Estevez, affirmait quant à lui, toujours en 2002, que «l’ordination au sacerdoce des personnes à tendance homosexuelle est absolument déconseillée, imprudente et d’un point de vue pastoral très risquée».

Déjà en 1997, la Congrégation chargée de la discipline des sacrements, avait publié une lettre circulaire destinée aux évêques dans laquelle elle donnait des lignes directrices concernant les futurs candidats au sacerdoce, qui doivent avoir «une maturité affective suffisante et une claire identité sexuelle masculine». En outre, aux articles 2357-2359, le catéchisme de l’Église catholique qualifie «d’intrinsèquement désordonnés» les actes d’homosexualité tout en demandant d’éviter «toute marque de discrimination à l’égard des personnes homosexuelles, qui sont appelées à la chasteté».

Pendant longtemps, le silence a régné sur ce sujet. En raison du parfum de scandale qui l’entourait, en raison aussi du manque de vocations dans les pays occidentaux qui incitait les responsables de séminaire à ne pas être trop tatillon. Mais le Vatican ne souhaite pas voir se répéter, sur un autre front, les très onéreux procès endurés par l’épiscopat américain. Et surtout, le pape Benoît XVI a clairement décidé de mobiliser l’église catholique contre toutes les législations régularisant, par le mariage ou le Pacs, les unions homosexuelles. L’Église est ainsi montée au créneau dans l’Espagne de Zapatero, dans le débat italien sur l’introduction des Pacs, en Suisse, au Canada. Dans un tel contexte, les tenants d’une interdiction explicite aux homosexuels de l’accès au sacerdoce souhaitent une reprise en main du discernement dans les séminaires. Et un document venant de Rome. Sans doute avant la fin de l’année.

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Après

Du site emarrakech.info :

Le Vatican contre l'accès des gays à la prêtrise
29 Novembre 2005
Le Vatican a officiellement publié un document très controversé interdisant aux homosexuels l'accès à la prêtrise
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Un texte du Vatican interdit officiellement l'accès des gays à la prêtrise
Ce texte de la Congrégation du Vatican pour l'éducation catholique, dont la presse s'est fait l'écho depuis plusieurs jours déjà, a été approuvé par les conservateurs et condamné par la frange la plus libérale du clergé. Il alimente des débats passionnés dépassant largement le cadre de l'Eglise.
Sur ce sujet, qui a divisé les croyants dans le monde entier, le Vatican estime que les homosexuels ne doivent pas être autorisés à devenir prêtres, tout comme les hommes ayant de "profondes" tendances homosexuelles et ceux qui défendent la culture homosexuelle.
Le texte préconise en outre d'accorder la prêtrise aux hommes qui ont surmonté de manière évidente leurs tendances homosexuelles pendant au moins trois ans.
Les défenseurs de la cause homosexuelle accusent l'Eglise de vouloir faire endosser aux gays les scandales de pédophilie qui ont terni son image ces dernières années.

Les catholiques conservateurs voient dans ce document une étape importante vers la réforme de la prêtrise, notamment aux Etats-Unis, où selon eux certains séminaires ont vu éclore une véritable sous-culture homosexuelle.
De nombreuses voix se sont élevées au sein de l'Eglise et ailleurs pour dire que ce texte risquait d'éloigner du sacerdoce des hommes qui feraient de bons prêtres et seraient capables d'observer le célibat.
"Pour avoir travaillé avec des évêques et des prêtres (...) du monde entier, je ne doute pas un instant que Dieu appelle les homosexuels à la prêtrise, et qu'ils font les prêtres les plus dévoués et les plus impressionnants qu'il m'ait été donné de voir", a déclaré le père Timothy Radcliffe, qui a dirigé par le passé l'ordre dominicain.
"Et nous pouvons penser que Dieu continuera à appeler à la fois des hétérosexuels et des homosexuels à la prêtrise parce que l'Eglise a besoin de leurs talents", écrit-il dans l'hebdomadaire catholique britannique The Tablet.
Le texte ne fait que renforcer une politique déjà en vigueur mais dont beaucoup estiment, au sein de l'Eglise, qu'elle n'a pas été correctement appliquée.
Elle est redevenue d'actualité après le scandale mis au jour en 2002 au sein du clergé catholique des Etats-Unis, où ont été révélés de nombreux cas de pédophilie impliquant, le plus souvent, des prêtres et des adolescents.
Les restrictions formulées par le Vatican ne concernent pas les prêtres mais ceux qui vont intégrer un séminaire pour se préparer à la prêtrise.
Le texte réaffirme en outre la position, défendue depuis toujours par l'Eglise, selon laquelle les actes homosexuels sont de graves péchés. L'homosexualité constitue pour l'Eglise un comportement "objectivement désordonné".

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Trop c'est trop

Lettre ouverte aux évêques du Québec
http://www.culture-et-foi.com/critique/dix-neuf_pretres.htm
6 février 2006

Dix-neuf prêtres expriment leur perplexité et leur désaccord devant deux interventions ecclésiales, l'une sur le mariage civil des personnes de même sexe, l'autre sur l’accès à la prêtrise des personnes d’orientation homosexuelle.
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Deux interventions ecclésiales récentes ont porté sur les personnes d’orientation homosexuelle : l’une concernait le mariage civil des conjoints de même sexe ici au Canada, l’autre traitait de l’accès à la prêtrise et venait du Vatican. Dans le premier cas, il s’agissait du mémoire de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) auprès du Comité législatif chargé du projet de loi C-38; l’autre document émanait de la Congrégation pour l’éducation catholique à Rome. Dans les deux cas, l’attitude globale qu’on y manifestait ainsi que l’argumentation qui y était déployée soulèvent chez nous – comme chez bien d’autres – perplexité et désaccord.
Le concile Vatican II a mis en lumière une donnée fondamentale : l’Église aime le monde. Elle l’accueille avec ses richesses et ses misères. Elle se montre disposée à l’accompagner dans sa marche. Elle souhaite et désire contribuer à la vie des sociétés qui en font partie, et elle s’attend également à s’enrichir à leur contact.
Dans la présentation du mémoire au Comité législatif sur le mariage gai, quelle différence d’attitude! Vous semblez donner un cours de droit et d’anthropologie à nos représentants politiques. Vous dénoncez le piètre état du mariage au pays et vous annoncez une dégradation encore plus grande si le projet C-38 devenait loi. Vous nous faites malheureusement penser à ces « prophètes de malheur » évoqués jadis par Jean XXIII à l’ouverture du concile.
Comme on se sent loin de la Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps! On pouvait y lire : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps (…) sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. »
Quant à la compassion qui imprégnait toute la démarche de Jésus sur terre, y a-t-il là quelque trace ? Pas un paragraphe, pas une phrase dans votre mémoire qui prenne en compte la discrimination historique exercée à l’endroit des personnes homosexuelles, et la tragédie de leur exclusion sociale ou ecclésiale ressentie profondément par un grand nombre d’entre elles. C’est pourtant dans cette souffrance humaine que s’enracine toute la quête de reconnaissance sociale du mouvement gai dans ses multiples expressions. N’y a-t-il pas là de quoi être perplexes?

C’est la même attitude qui se retrouve dans l’Instruction de la Congrégation romaine à propos de l’admissibilité aux ordres sacrés des homosexuels. Pourtant, Thimothy Radcliffe, l’ancien Maître des Dominicains, affirmait récemment à propos de ce document, selon ce que rapporte The Tablet (27 novembre 2005) : « Je n’ai aucun doute que Dieu appelle des homosexuels au sacrement de l’Ordre; et il s’en trouve que je range parmi les prêtres les plus engagés et les plus impressionnants que j’aie connus. Et nous pouvons présumer que Dieu continuera d’appeler des homosexuels autant que des hétérosexuels à la prêtrise parce que l’Église a besoin des qualités des deux. »

Il en conclut : « Nous devrions nous montrer plus soucieux de ceux que nos séminaristes pourraient être enclins à détester plutôt que de ceux qu’ils aiment. Le racisme, la misogynie et l’homophobie sont autant de signes qu’une personne pourrait ne pas être un bon modèle du Christ. »

Toute l’argumentation sous-jacente à ces textes ne nous convainc pas. On y parle de « loi naturelle » comme s’il s’agissait d’une donnée aussi immuable qu’évidente. Pour notre part, nous considérons que l’être humain n’a jamais fini de chercher et de découvrir sa « vraie » nature. Il n’y a de saisie de la condition humaine que par le biais d’une culture précise qui ne cesse d’évoluer dans le temps. Ainsi ce qui était « naturel » dans une civilisation et à une époque passées peut apparaître inacceptable maintenant. Bien sûr, il s’agit d’une évolution qui s’échelonne sur beaucoup de temps, et il faut en parler en termes de siècles plutôt que d’années. Prenons un exemple : l’esclavage a perduré comme naturel, même dans l’Église, pendant des siècles, alors qu’il nous apparaît aujourd’hui « contre nature ».
La responsabilité de la recherche et de la définition de la loi naturelle incombe à tout le monde puisqu’il s’agit de la condition commune à l’humanité. L’Église peut puiser à des sources d’inspiration de grande valeur, dont certaines lui sont propres. Mais elle est solidaire de toute l’humanité et fait partie de ce monde. Se pourrait-il qu’elle détienne seule toutes les clés qui ouvrent les portes de l’aventure humaine authentique ? Aurait-elle nécessairement le dernier mot sur les mystères de la vie politique, sociale, familiale, sexuelle…? Est-ce qu’elle détiendrait « toute la vérité » sur l’être humain ? L’histoire et le sens commun démontrent le contraire. En ces matières, l’enseignement officiel de l’Église s’est plus d’une fois avéré erroné.
Nous souhaitons qu’en ce domaine l’Église tout entière se considère partie prenante de l’aventure humaine. Qu’elle soit elle-même, avec ses richesses propres et ses limites, sans complexe mais sans prétention indue face à « la » vérité Qu’elle soit solidaire et confiante! Il nous semble que c’est dans cet état d’esprit et dans ces dispositions de cœur que Jean XXIII et le concile Vatican II invitaient le Peuple de Dieu à s’ouvrir aux « signes des temps ».

Pourquoi empruntons-nous la voie de l’opinion publique ? Premièrement, nous voulons dire à haute voix aux nombreux chrétiens et chrétiennes du pays qui refusent l’approche et le langage des autorités ecclésiales : « Vous n’êtes pas moins chrétiens pour autant! Selon nous, l’essentiel de la foi chrétienne ne se trouve pas en cause dans ce débat. Votre dissidence ne fait pas de vous des excommuniés. Puissiez-vous ne pas vous exclure vous-mêmes! »
Deuxièmement, nous souhaitons un dialogue d’Église sur toutes les questions concernant l’homosexualité. Ce dialogue n’est malheureusement pas pratique courante au sein de nos Églises, surtout lorsqu’on pressent des divergences de vues. Et principalement quand Rome s’est déjà exprimé sur le sujet. Nous souhaitons que des chrétiens se mettent à l’écoute de l’expérience de vie de leurs frères et sœurs homosexuels. Que ce soit dans les communautés locales comme au sein des instances de consultation plus larges, avec leurs évêques. Nous espérons que nos évêques se parlent entre eux là-dessus et ouvrent le débat dans leurs Églises respectives. Nous espérons aussi que des théologiens et des théologiennes soient mis à contribution dans ces échanges. Rencontres formelles ou informelles, annoncées ou discrètes, larges ou restreintes : cela importe peu. Le plus important, c’est que soit suscité un débat libre, une prise de parole ouverte et authentique.
Quant à nous, nous avons pris le temps de nous rencontrer avec des témoins de la réalité homosexuelle dans l’Église et nous avons décidé de rendre publique cette première réaction. Le Forum André Naud s’étend déjà et nos sujets d’intervention s’allongent. Nous crions publiquement notre désir de réaliser le grand projet d’évangélisation que fut le concile Vatican II. Nous ne voulons surtout pas revenir au XIXe siècle : l’ultramontanisme a fait son temps ! La dissidence responsable est possible en Église. Nous voulons user de ce droit, car nous aimons l’Église du Christ et nous espérons en la réalisation de sa mission dans le monde de ce temps.

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