Aux JMJ de Cologne, en 2005: le "miracle" du petit Victor, atteint d'un cancer (29/7/2010)

Une scène dont j'avais été le témoin direct, et bouleversée, devant mon écran de télévision...

Le 26 août 2005, lors des JMJ, Benoît XVI rencontre les séminaristes, à l'église S. Pantaleon, à Cologne.
Son arrivée lui est l'occasion d'un bain de foule mémorable, où, pressé, acclamé par une foule compacte et enthousiaste, il répond à la ferveur populaire avec la grâce faite de gentillesse, de douceur et de timidité qui lui est propre, et qui lui donne tant de charme.
Extrait video ici: victor.wmv

A un certain moment, Benoît XVI s'approche d'un petit garçon au visage protégé par un masque, probablement atteint d'un cancer, prend son visage entre ses mains pour le guérir, je n'ai aucun doute là-dessus, murmure quelques mots, sans doute de prière, et presse la main de la maman, en signe de réconfort... puis le mouvement de la foule l'entraîne au loin, mais cette image, que j'avais entrevue à l'époque de façon presque subliminale à la télévision est restée gravée dans ma mémoire.
Depuis, il paraît que le petit Victor est effectivement guéri... (c'était en décembre 2005, je prie très fort pour que la vilaine maladie ne soit plus pour l'enfant qu'un mauvais souvenir... éclairé par l'intervention du Saint-Père)
Voici la relation de cet épisode mémorable au fil d'articles de la presse italienne et allemande.

29 novembre 2005

Une nouvelle publiée par l'Agence ANSA

Un enfant béni par le Pape guéri
Victor, l'enfant de six ans malade du cancer et qui, il y a trois mois a reçu la bénédiction du Pape à Cologne est guéri

Les images avaient fait le tour du monde: Benoît XVI donne sa bénédiction à un enfant de Dusseldorf atteint d'un cancer, qui avait exprimé son désir de le voir et que ses parents amenèrent à Cologne pour les JMJ. Après la bénédiction et une chimiothérapie, d'après deux quotidiens, la dernière visite médicale a révélé que Victor est guéri.

1er décembre 2005

Article publié dans le journal allemand Bild.

Le petit Victor sourit joyeusement au photographe. Il est plein d'énergie et de vitalité. Il n'a pas toujours été ainsi. Victor avait un cancer! Jusqu'à ce que le Pape, durant les Journées Mondiales de la Jeunesse, l'ait béni.
Pendant presque deux ans, l'enfant a lutté contre des tumeurs malignes dans son corps, et a subi opérations et chimiothérapie. Qui n'ont servi à rien. Son plus grand désir: "Je veux rencontrer le Pape". L'occasion s'est présentée pendant les JMJ. Le Pape Benoît XVI a vu l'enfant parmi la foule -avec sa têtre chauve, et son masque de protection sur la bouche. Il s'est approché, a pris son visage entre ses mains, et l'a bénit. La photo a fait le tour du monde.
"Maintenant, j'ai reçu la bénédiction la plus forte du monde", a dit le petit après cela.

A ce qu'il semble, cela a marché: aujourd'hui, trois mois plus tard, il n'y a plus de cancer. "C'est presque un miracle qu'il ait survécu à la fatigue et aux douleurs" dit sa maman Michaela (43 ans). "Bien sûr, c'est le résutat du beau travail des médecins, mais aussi de la force et de la foi dans une issue heureuse. Ceci est sans doute dû à ce moment avec le Pape".

Le dernier examen médical n'a plus révélé de cellules cancéreuses dans l'organisme de l'enfant, qui reste cependant sous contrôle médical: "Le cancer peut revenir n'importe quand. Pourtant, la bénédiction du Pape et notre foi en Dieu nous ont donné beaucoup de force", dit le papa, Felix (45 ans)
Ainsi, le petit Victor est plus joyeux et insouciant que jamais. Ses cheveux ont repoussé, et il va au cours préparatoire. Sa maman Michaela est très heureuse: "Nous pouvons à peine y croire. Il est si heureux. A présent, nous pouvons de nouveau regarder l'avenir".

14 décembre 2005

Article dans OGGI
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Le "miracle" de Victor
La caresse du Pape a guéri Victor


Les médecins ne lui avaient pas donné d'espoir: il avait des métastases dans tout le corps.
Lui a demandé à ses parents de l'amener auprès de Benoît XVI à Cologne.
Et aujourd'hui, trois mois après la rencontre, la tumeur a mystérieusement disparu.

Pour celui qui croit, c'est tout simplement un miracle, pour les médecins, seulement un cas (rare), pour Victor, c'est le plus beau et le plus inattendu des cadeaux de Noël, arrivé avec un peu d'avance.
Le fait est que vraiment personne ne pouvait imaginer que les résultats de la dernière biopsie seraient négatifs: de façon prodigieuse, Victor est krebsfrei, comme ils disent là-bas. Guéri du cancer.

Jusqu'à il y a peu de mois, aucun médecin ne pouvait donner le moindre espoir de survie à cet enfant de 6 ans, le second des 3 fils de Félix et Michaela.
"La première visite fut comme un coup de tonnerre dans un ciel serein", se souvient la maman. "Le monde s'est écroulé autour de nous, parce que, d'emblée, on nous présenta le pire des diagnostics. Le corps de Victor était déjà torturé par les métastases. Les médecins nous expliquèrent que, très probablement, aucune chirurgie, aucun cycle de chimiothérapie, auxquels nous avons dû quand même soumettre notre enfant, ne pourraient donner le moindre résultat".

Et dans le brouillard le plus sombre, ce fut justement Victor qui ralluma la petite flamme de l'espoir. La dernière.

"C'était la fin de Juillet", se souvient le papa, Félix. "Nous rentrions juste à la maison après le énième, et inutile contrôle médical: nous n'avions pas reçu de bonnes nouvelles. Victor, qui, entre-temps, avait perdu tous ses cheveux à cause de la chimiothérapie, nous demanda d'exaucer son voeu trè simple: "Je voudrais rencontrer le Pape", nous dit-il".
Et ce, parce que Benoît Xvi devait passer à proximité de chez eux, quelques semaines plus tard, en août, à l'occasion des Journées mondiales de la Jeunesse à Cologne. Les parents, sincèrement surpris de cette requête originale et inattendue, firent tout pour satisfaire le petit: "Comment pouvions-nous ne pas essayer?", sourit Félix.

Grâce à l'intervention du diocèse, ils réussirent à obtenir un "pass" spécial pour le vendredi 19 août.: le Pape devait visiter l'église de Sant Pantaleon, après la rencontre historique avec la communauté juive à la sinagogue de Cologne, et eux pouraient être au 1er rang. Dans l'espoir de pouvoir au moins serrer la main de Ratzinger.

La foule était immense. Les mains tendues au-dessus des barrières encore plus. Et poutant (Fatalité, ou Providence?), Benoît XVI fut attiré par cet enfant complètement chauve, avec un masque sur son visage, dans les bras de sa maman. Le Souverain Pontife changea de direction, s'approcha, prit le visage de Victor entre ses mains, le caressa longuement et murmura quelques mots à Michaela. Un simple geste d'affection et de compassion repris en direct par la télévision, qui fit immédiatement le tour de la planète. "A présent, j'ai reçu la bénédiction la plus forte du monde" confia, serein, le petit garçon à ses parents durant le voyage de retour vers leur maison de Dusseldorf.

"Mon coeur, et celui de ma femme", poursuit Félix, "étaient pleins de joie: nous avions réalisé le voeu de Victor. Et, en cet instant, rien n'était plus gratifiant que sa joie, si simple, si spontanée."

Erreur. Ils allaient découvrir quelque chose de terriblement plus gratifiant seulement 3 mois plus tard: la saveur si douce de ces mots, kreibsfrei.

Un mal que les médecins avaient décrit comme incurable a été vaincu "de manière imprévisible et mystérieuse", comme ont dû l'admettre ces mêmes médecins. Les journaux allemands n'ont pas pratiqué la demie-mesure pour raconter cette histoire: "c'est un miracle! " se sont-ils exclamés en première page.
Et pourtant, d'un point de vue technique, on ne peut pas parler de miracle: l'Eglise ne reconnaît officiellement que ceux accomplis par une personne déjà parvenue dans un monde meilleur. "Bien que personne n'ose fixer de limites à la toute-puissance de Dieu", murmurent certains prêtres de la Curie romaine, qui, ainsi, admettent indirectement la stupeur suscitée par cette nouvelle même au vatican.
"Je ne sais pas, appelez cela comme vous voulez,", dit la maman Michaela. "Moi, je sais seulement une chose: avant cela, mon fils était plein de métastases, et à présent, tout a disparu".

Plusieurs oncologues allemands, interpellés par les journaux et les télévisions, se sont aussitôt empressés de se souvenir que, bien que rares, les guérisons de tumeurs comme celles que contenait le petit corps de Victor, peuvent survenir. A cette objection de la raison, heureux, le curé de la paroisse familiale répond malicieusement: " Tout est déjà écrit dans l'évangile. Quand les pharisiens ne voulurent pas croire à la guérison de l'aveugle de naissance: ils l'interrogèrent jusqu'à l'exaspérer, mettant en doute qu'il fût vraiment aveugle, et le prenant pour un imposteur. Et lui de leur répondre -Moi, je ne sais pas; je sais seulement qu'avant, je ne voyais pas, et que maintenant, je vois-"

A présent, Victor fait le signe de la victoire avec ses petites mains. Il sait que son calvaire est terminé. Il sourit. Il sait qu'il peut retourner jouer avec ses petits camarades. Il sait que les longues après-midi passées à l'hôpital, entre visites, soins et analyses, ne seront bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Il sait qu'il peut finalement retourner sereinement à l'école, sans avoir à penser à tous ces médicaments qui l'attendent. Et il sait aussi que, peut-être, quelques cheveux lui auront déjà repoussé pour Noël. Un beau cadeau, certes. Mais rien en comparaison de la douceur de ce mot que personne n'avait encore prononcés devant lui: krebsfrei

Roberto Beccaria, Oggi, 14 décembre 2005

16 décembre 2005

Autre article dans la presse italienne
Dans un magazine de programme télévision ("Visto", n° 50, 16-12-2005)
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La touchante histoire de l'enfant allemand guéri d'une tumeur après la bénédiction de Benoît XVI

La caresse du Pape a sauvé la vie de Victor

Il y en a qui ont crié au miracle, mais l'Eglise et la médecine freinent, car le petit a également été soigné par la chimiothérapie. Il est cependant certain que le Pontife lui a donné plus de force pour lutter contre le mal.
En août dernier, quand Benoît XVI s'est rendu à Cologne pour son premier et très attendu voyage à l'étranger, les caméras du monde entier étaient pointées vers lui. Et à aucun des objectifs n'a échappé la très tendre rencontre du Pape avec un enfant qui portait un masque de protection devant la bouche, la tête chauve, que le Souverain Pontife avait caressé et béni. Des images émouvantes non seulement parce que l'enfant était visiblement un petit malade du cancer, mais aussi, parce qu'on avait eu l'impression que le Pape l'avait recherché LUI parmi des dizaines de milliers de personnes: passant à travers la foule, protégé par les barrières de sécurité, il l'avait aperçu à plusieurs mètres de distance, puis il avait fait signe aux parents de s'approcher, et enfin il avait étreint avec tendresse le petit malade, lui caressant le visage et lui donnant sa bénédiction.

Un geste bouleversant et paternel vers un enfant dont on avait su qu'il s'appelait Victor, qu'il avait 6 ans, et qu'il avait été amené de Dusseldorf à Cologne par ses parents, justement dans l'espoir de rencontrer le Pape.

Mais certainement, l'espoir qui demeurait caché dans le coeur des parents de Victor, et qu'eux-mêmes osaient à peine exprimer par des mots, c'était surtout que la rencontre avec le Pape Benoît, ajoutée aux longues et douloureuses cures médicales, puisse d'une façon ou d'une autre amener la guérison du petit, ou, au moins, la favoriser.

Après cette rencontre, Victor fut soumis à d'autres séances de chimiothérapie, jusqu'à ce que, à l'occasion d'un contrôle effectué récemment, les médecins eussent constaté la disparition des tumeurs. En fait, une guérison complète, même s'il faudra probablement encore quelques années jusqu'à ce que Victor soit considéré comme assuré qu'il n'y aurait plus de rechute.

Il y en a qui parlent déjà de miracle, plus précisément du premier miracle de Ratzinger, le Pontife timide qui, avant même la fin de sa première année de pontificat, aurait déjà arraché un enfant à la mort.

Certes, cette histoire extraordinaire suggère beaucoup de choses: le Pape et l'enfant guéri sont tous les deux allemands et se sont rencontrés dans leur terre natale, Benoît XVI semble l'avoir recherché spécialement dans la foule qui l'applaudissait à Cologne, pour lui accorder une affection et une protection vraiment spéciales, et pour finir, ces images avaient déjà fait en août dernier le tour du monde, coome pour annoncer par anticipation la bonne nouvelle de la guérison de Victor.

Mais ceux qui ont l'habitude de garder les pieds sur terre ont déjà averti qu'il est certes trop tôt pour porter un jugement définitif, qu'il faut prendre en considération le fait que les thérapies contre le cancer, y compris en pédiatrie font chaque mois des progrès gigantesques, tandis que l'on sait de façon certaine que l'attitude psychologique du malade peut jouer un rôle important dans la guérison.

A coup sûr, Victor, qui n'a que 6 anns, a dû se sentir réconforté de recevoir, en plus de l'affection de ses parents, celle du Pape, qui, de son côté, a su réchauffer le coeur du bambin avec une grande tendresse. Désormais, Victor vivra, et c'est ce qui importe le plus

Maurizio Saglio
"Visto"
Décembre 2005