"Laissez venir à moi les petits enfants"... Première audience générale de l'été devant plus de 50.000 enfants de choeur, dont beaucoup venant d'Allemagne. Un triomphe pour le Pape. Eh oui, les attaques des medias autour des histoires de pédophilie sont restées sans effet sur la participation... c'est sans doute la grande leçon de ces évènements. Un article de Paolo Rodari (11/8/2010)

Après une semaine d'absence, et une information papale qui tourne elle aussi au ralenti, cette nouvelle, qui remonte au mercredi 4 août, n'en est déjà plus une... mais c'est un fait qui revêt une profonde signification. Une sorte de point (qu'on espère) final à la terrible tempête qui a secoué l'Eglise depuis six mois: l'abcès a été crevé, la blessure va peut-être enfin pouvoir cicatriser, et d'un mal apparent, il pourrait sortir un bien plus profond. Une Eglise purifiée, et plus unie, même s'il y a moins de monde.
En tout cas, la rencontre du Saint-Père avec les enfants de choeur (certains medias parlent de 80.000 présents) était prévue avant l'éclatement des scandales, mais il n'y a eu aucune désinscription, les parents ne se sont pas dérobés, et la présence massive inattendue d'enfants venus d'Allemagne, le pays du Pape, mais aussi celui où les affaires ont revêtu le plus de fracas, prouve (même si ce n'était pas l'intention) que l'assaut médiatique n'a pas eu l'impact espéré par ceux qui l'ont déclenché. En fin de compte, et une fois de plus, les gens ne sont pas dupes.
Un autre aspect, moins souligné, mais qui fait chaud au coeur, c'est la capacité de mobilisation de la part du Saint-Père (second très grand succès personnel cette année, après le rassemblemenbt de prêtres du 17 juin dernier, pour la clôture de l'année sacerdotale), et son aisance à s'exprimer devant un jeune auditoire: témoin, sa simple et très belle catéchèse sur Saint Tarcisius, le patron des enfants de choeur, traduite ici sur le site ESM .
Vous êtes nombreux! J'ai survolé il y a quelques instants la place Saint-Pierre en hélicoptère et j'ai vu toutes les couleurs et la joie, qui est présente sur cette place! Ainsi, non seulement vous créez un climat de fête sur la place, mais vous rendez mon coeur plus joyeux encore!

Cet excellent (et long) article de Paolo Rodari fait un point complet de la situation: des interviewes d'enfants de choeur (très émouvantes, notamment l'aspect "naissance de vocation"), la "fierté" retrouvée de l'Eglise d'Allemagne, les enfants de choeur - filles, et un commentaire sur une lettre écrite par le cardinal Bertone au nom du Pape aux Knight of Colombus, dans laquelle on lit très explicitement un démenti à l'auto-absolution des medias: s'appropriant les mots de Benoît XVI dans l'avion qui le menait à Malte, ceux-ci avaient cru pouvoir affirmer que le mal venait exclusivement de l'intérieur de l'Eglise, et qu'eux-mêmes, en dénonçant la pédophilie du clergé, n'avaient fait que leur devoir d'information. Or, la lettre parle bel et bien "d'attaques injustes et non fondées"...

Les belles photos de cette page sont extraites du Benedetto XVI forum, de mon amie italienne Gloria.

L'article original en italien: http://www.paolorodari.com/
Ma traduction (et mes sous-titres).

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Sinite parvulos venire ad me (Laissez venir à moi les petits enfants.)
Il y a celui qui compte les bâillements pendant la messe.
Portrait des cinquante mille enfants de choeur venus soutenir le Pape aux prises avec le péché ignoble : la pédophilie

Paolo Rodari
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Portraits d'enfants de choeur


Fabio a douze ans et il est originaire d'Emilie-Romagne. On l'appelle "spèrgul", ce qui en dialecte signifie encensoir. Parce que personne mieux que lui ne répand l'encens dans l'église , juste après la prière des fidèles.
- Comment fais-tu?
Fabio devient sérieux:
"Ce n'est pas difficile. C'est une question de poignet. Le mouvement doit être régulier. L'encens doit sortir par vagues. Un peu qui sort et un peu qui reste dedans. Un aller-retour. Il est important que le poignet soit ferme. Mais il doit aussi osciller: une bouffée puis une autre bouffée. Les autres ont peur de faire tomber les cendres par terre , c'est pour cela que ça retombe toujours sur moi".
Les autres sont à quelques pas de lui. Ils l'écoutent, et rient. Don Luigi rit aussi dans sa barbe et sous sa moustache. Mais il le laisse parler. Il n'intervient pas, il laisse parler les autres.
Les amis de Fabio : "En réalité, l'encensoir, il le tient parce qu'il aime ça . Il dit toujours qu'il sera prêtre quand il sera grand" .
Fabio recule, et rougit . Il ne confirme ni n'infirme.
- Tu veux devenir prêtre?
Pas de réponse . Et il regarde vers la basilique Saint-Pierre en haussant les épaules.

Thomas vient de Munich. A l'église, il y va depuis qu'il est petit . Il est enfant de chœur depuis des années. Il dit qu'il aime "dresser" l'autel; il porte le calice de la table à l'autel (avec le purificateur et la patène) , le ciboire , les flacons avec l'eau et le vin.
- Pourquoi le fais-tu ?
" Parce que je l'ai toujours fait", dit-il . "J'aime aider le prêtre . Et j'aime regarder les gens qui prient . De derrière l'autel, je les vois tous. Après la messe, je dis au prêtre comment ça s'est passé.".
- Comment s'est passé quoi?
" La messe. Si les gens étaient attentifs, ou dormait. Parfois, nous faisons aussi un jeu, mais pas toujours".
- Un jeu ?
" Oui . Parfois, je compte les bâillements des gens pendant l'homélie . Et puis à la fin de la messe , si le prêtre est de bonne humeur je lui dis s'il a battu son record personnel de bâillements ou non".
- Quel est le bilan ?
Thomas y réfléchit , et dit: "Je ne peux pas le révéler".

Philipp a dix-sept ans et vit en Suisse . Un enfant de chœur d'un âge avancé?
"J'aime servir la messe et je le fais encore. Il m'arrive souvent d'enseigner le "métier" aux plus jeunes que moi .
- Pourquoi fais-tu le servant d'autel?
" J'ai commencé quand j'étais petit. J'étais fasciné par le prêtre, par ses vêtements . Il me semblait un roi . Nous étions une douzaine d'enfants de chœur dans mon église . Le curé nous enseignait avec patience et passion les secrets de la messe . Il nous disait : 'Et à un moment donné , le Seigneur descendra du ciel et sera ici , dans l'Eucharistie . Les plus chanceux, c'est vous, qui lui êtes les plus proches de tous. Il vous regardera et vous le regarderez. Et après, quand vous serez plus grands, vous pourrez aussi le manger et il ne fera qu'un avec vous' . Il essayait de nous faire comprendre le mystère de la liturgie , le fait que, durant la messe, il se passe quelque chose d'important et que ceux qui le souhaitent peuvent y participer. Ses paroles sont toujours restées en moi. C'est pour cela que je suis ici aujourd'hui , et c'est pourquoi je continue à aider l'Église. Pour introduire d'autres à ce mystère".

Comme Fabio , Thomas et Philipp, cinquante mille autres enfants et jeunes. Ou peut-être plus . Ils sont arrivés Place Saint-Pierre mercredi pour rencontrer le Pape. 50 mille servants de messe (en italien "ministranti") - du latin "minus stare" se tenir en dessous, servir - autrement dit les enfants de choeur d'avant le Concile Vatican II . Les "altar boys" comme on les appelle dans les pays anglo-saxons . Des enfants qui sont beaucoup en contact avec les prêtres: ils servent la messe à l'église, habillés comme les prêtres , surplis et cordons bien noués. Ils aident les prêtres à s'habiller dans la sacristie , et ensuite ils les aident à enlever leurs vêtements liturgiques. Ils les replient, et les rangent dans des armoires. A l'autel, ils s'occupent des burettes , de l'encensoir , de la navette à encens, des candélabres . Une intimité avec les prêtres que n'ont pas les autres, dans la paroisse. Et, en effet , ce n'est pas un hasard si de nombreuses vocations au sacerdoce sont nées là, pendant le service à l'autel. Souvent, c'est une petite graine , imperceptible , qui quelques années plus tard, sort et devient un arbre. Et c'est pourquoi jusqu'au Concile, on voulait uniquement des garçons comme enfants de chœur . Et puis, cela s'est également ouvert aux filles . Pour beaucoup, une ouverture à risques . Au point que plusieurs fois le Vatican a dû préciser: "La Congrégation vaticane pour le Culte Divin, après avoir longtemps étudié la question , a officiellement autorisé les évêques à laisser les prêtres admettre au presbytère des petites filles en surplis blanc", annonça en 1994, le porte-parole du Vatican d'alors Joaquin Navarro -Valls, "mais la décision ne modifie en rien l'attitude envers le sacerdoce ,qui, pour l'Église catholique , reste fermé aux femmes".

Scandales pédophiles


Ces derniers mois, beaucoup ont parlé du Vatican comme s'il s'agissait d'un nid de pédophiles. Des murs hauts et épais pour abriter les péchés les plus abominables. Ceux de la chair, consommés par des prêtres sur des enfants. Antiques pierres, que celles du Vatican qui - ont écrit les journaux - si elles pouvaient parler, auraient beaucoup à dire sur des Papes, des cardinaux et des évêques qui se sont employés à couvrir , dissimuler , cacher la destruction de l'innocence.
Tous complices du mal?
Parmi les nombreux diocèses du monde mis en cause , des allemands, la Bavière et puis la Haute-Autriche et la Suisse allemande . Les lieux qui ont vu Joseph Ratzinger enfant. Ceux qui l'ont conduit à la prêtrise . Prêtre , puis évêque . Les lieux où sans doute il aurait voulu se retirer pour écrire et étudier s'il n'avait pas été élu au trône de Pierre. Le père Federico Lombardi , directeur de la salle de presse du Vatican , a dû maintes fois intervenir. Pour dire qu'on ne pouvait pas mettre tout le monde dans le même sac. Que le péché de quelques-uns ne peut pas occulter le bien d'une institution, l'Eglise depuis toujours vouée à éduquer les enfants et les adolescents . Et que de toutes façons, s'il y a quelqu'un d'inattaquable, c'est bien Benoît XVI . Peine perdue: après chaque explication, de nouvelles attaques . Et les gens qui semblent quitter. Abandonnant après des années de pratique cette Eglise dont ils disaient croire en la doctrine: " Les dons des fidèles à l'Eglise catholique allemande s'effondrent, ont titré plusieurs journaux . Et puis, les sondages : dans l'Allemagne du Pape, où l'appartenance à l'Eglise est enregistrée et a un impact direct sur le financement , le magazine Focus affirme que 26 pour cent des catholiques reconsidérent leur appartenance religieuse.
Ah bon? En est-il vraiment ainsi?

La fierté retrouvée de l'Eglise en Allemagne


Par cette chaude matinée d'été, place Saint-Pierre, une autre musique semble résonner. Une note différente.
Mercredi 4 août : Le soleil tape sur les têtes de cinquante milles "ministrants" arrivés à Rome pour rencontrer le pape Benoît XVI . La plupart des enfants sont Allemands , au moins quarante mille .
Ce n'est pas un hasard si les hiérarques de l'Eglise d'Allemagne sont venus avec eux , le président de la Conférence épiscopale Robert Zollitsch , l'évêque de Ratisbonne , Mgr Gerhard Ludwig Müller : le présent et l'avenir d'un épiscopat qui sous la direction de Cardinal Karl Lehmann est devenu le plus puissant du monde. Lehmann, l'anti Ratzinger , bien sûr . Mais aussi le chef d'une Eglise qui a fait parvenir outre-Tibre d'abondants flux d'argent durant le pontificat planétaire de Wojtyla. Tous assis aux côtés du Pape , les chefs de l'Eglise d'Allemagne . Comme pour dire: voilà la réponse que l'Eglise du pays du Pape donne aux attaques des médias . C'est le signe que nous voulons donner à ceux qui décrivent le Pape et son église comme une bande d'ogres qui ont abusé et abusent des enfants .
Les organisateurs de l'événement , l'évêque auxiliaire de Bâle , Martin Gächter , et l'évêque auxiliaire de Munich et Président de la Section Jeunesse de la Conférence épiscopale allemande , Bernhard Hasslberger, disent que le rassemblement était prévu avant qu'on ne parle de pédophilie dans le clergé . Mais clairement , s'il n'est pas conçu et organisé comme une réponse aux attaques des médias sur la pédophilie , l'événement est , au moins par sa mise en scène , une réponse tout à fait éloquente. L'Eglise allemande , celle où le Pape est né et a grandi , est ici , elle est réunie sur cette place .
Zollitsch dit : "Aujourd'hui, tout le monde peut voir qu'en Allemagne il y a une église jeune, très vivante". Et encore : "Voir tant de jeunes enthousiastes et informés , nous donne une confiance et une force spirituelle nouvelle pour faire face aux défis qui nous attendent".
Hasslberger insiste: "Nous avons été surpris qu'après tant de clameur médiatique autour des abus sur les mineurs, aucun parent n'ait annulé l'inscription de leur enfant pour cet événement. Nous nous attendions à ce que certains se retirent. Que des papas ou des mamans ne nous fassent plus confiance, ne nous confient plus leurs enfants . Nous avons cru que de nombreuses familles auraient peur. Et au contraire, non. Il est évident qu'ils savent que leurs enfants sont entre de bonnes mains avec nous . Que nos mains ne sont pas celles d'ogres, mais de bons prêtres . Certes , cet événement n'est pas une réponse à la pédophilie , parce que si c'était le cas , ce serait injuste pour les victimes . De notre part, ce n'est pas une démonstration de force contre qui que ce soit".
- Qu'est-ce donc ?
" C'est l'avenir de l'église . Les garçons et les filles qui grandissent dans les paroisses . Eduqués par les prêtres . Nous . Une église ébranlée par le problème de la pédophilie, atttristée, mais vivante. Et certaine de la nécessité de poursuivre sa mission" .

Ambiance à la JP II


La pédophilie reste la toile de fond de l'événement . L'image de l'Eglise dépeinte par les médias se heurte à cette place archi-comble, remplie de garçons et de filles . Elle s'y heurte, au point d'être mentionnée explicitement en première page de l'Osservatore Romano le lendemain , le jeudi 5 août. Gian Maria Vian écrit: les enfants de chœur arrivent à Rome "après une longue et froide saison médiatique qui sur la base d'horribles scandales a indistinctement cherché à masquer la beauté et la radicalité du sacerdoce catholique". Et encore: "Un événement extraordinaire pour beaucoup". Pour beaucoup , peut-être même dans l'Eglise .
Cinquante mille "ministrants" : du point de vue du nombre, c'est le plus grand rassemblement de jeunes auprès du Pape après les rencontres du Jubilé. Et, en effet , on croirait être au Jubilé de l'an 2000 . Dans les années de Jean-Paul II . A l'époque, c'était principalement les mouvements ecclésiaux qui amenaient les jeunes chez le Pape. Aujourd'hui, c'est une association qui pêche dans les paroisses . Un orchestre joue en attendant le Pape, rappelant les "Papa boys" , l'enthousiasme de Tor Vergata , les jeunes aux piedx de Wojtyla .
"Voilà l'hélicoptère de Saint-Pierre", hurle le speaker à la foule tandis que Benoît XVI survole la place et atterrit dans les murs léonins, en provenance de Castel Gandolfo . Un grondement secoue la colonnade du Bernin, peu habituée récemment, à de tels rassemblements . Le Pape descend sur la Place depuis la porte de bronze . Il est debout sur la papamobile. Il porte le galero, le chapeau à larges bords rouges ressorti, après des années, durant l'été . Il salue avec le geste habituel de la main. Don Georg Gänswein , assis derrière lui , sourit. Benoît XVI parvient en haut de la place. Il met un foulard blanc comme celui porté par les cinquante mille "ministrants". Il dit : "J'étais aussi enfant de chœur". Et il parle de San Tarcisio , le saint patron des enfants de chœur : servant de l'Eglise de Rome , il fut martyrisé à un âge précoce en apportant l'Eucharistie à des chrétiens emprisonnés. Découvert , il étreignit l'Eucharistie , pour qu'elle ne tombe pas dans des mains profanes , mais ne parvenant pas à la lui arracher, des bourreaux exaspérés et féroces le tuèrent: vous aussi "soyez prêts à vous engager, à vous battre pour l'Eucharistie comme l'a fait Tarcisio" dit Benoît XVI .

Aux Chevaliers de Colombus: des attaques infondées


Tandis que le Pape prononce ces mots, un message en son nom, mais signé par le secrétaire d'Etat du Vatican , le cardinal Tarcisio Bertone , a été lu aux Chevaliers de Columbus réunis en assemblée à Washington: "Benoît XVI remercie les Chevaliers de Colombus pour leur soutien au cours des dernières mois, notamment à travers leurs prières constantes, qu'il leur demande de poursuivre, compte tenu des turbulences de l'époque" .
Et aussi: "Face aux attaques souvent injustes et non fondées contre l'Eglise et ses dirigeants, Sa Sainteté est convaincue que la réponse la plus efficace est une grande fidélité à la Parole de Dieu , une recherche de sainteté encore plus résolue et un plus grand dévouement à la charité dans la vérité de la part de tous les fidèles . Il demande aux Chevaliers de persévérer dans leur témoignage de foi et de charité ".

Un orphelin: merci au Pape et à l'Eglise


Le père Michael , de Munich, est sur la Place. Il lit le message et dit: "Tant mieux".
- Tant mieux, pourquoi?
" Tant mieux, qu'on parle d'attaques injustes et sans fondement . Croyez-vous que 80 mille enfants seraient venus si l'Eglise n'était qu'un rassemblement de violeurs ? Demandez à Joachim pourquoi il est ici".
- A qui?
" A lui".
Joachim est un garçon de dix-sept .
- Pourquoi es-tu venu ici ?
" Je suis venu remercier".
- Qui?
" L'Eglise et le Pape".
- Pourquoi?
" J'ai perdu mes parents quand j'étais petit. J'ai été élevé dans un orphelinat tenu par des religieuses. Il y avait de nombreux prêtres. Il ont été autant de papas pour moi. Dans les journaux , j'ai lu beaucoup de choses . Un cas de pédophilie a également été suggéré à l'orphelinat où j'ai vécu . J'ai lu les noms des protagonistes et ça m'a fait rire".
- Certains sont vrais.
" Mais beaucoup, non" , dit-il.

Fillettes de choeur


Il n'y a pas que des garçons. Il y a aussi beaucoup de filles, sur la place Saint -Pierre. Elles sont en majorité. Surtout en Allemagne , en effet , les évêques font appel à elles pour s'approcher de l'autel.
Martin Gächter explique: C'est pour leur faire découvrir à elles aussi la beauté de l'Eucharistie. Il est important de garder à l'esprit les paroles du Pape qui, prenant congé des jeunes, leur a rappelé leur "devoir important, qui vous permet d'être particulièrement proche du Seigneur et de grandir comme ses vrais amis. Gardez jalousement cette amitié dans votre cœur, comme Saint Tarcisio , prêts à donner votre vie pour que Jésus soit porté à tous ".
Le Père Philipp a amené à Rome plusieurs filles depuis la Bavière . Beaucoup servent à l'autel. Il dit:
" Je pense toujours à ce qu'a dit Benoît XVI en 2006, rencontrant les prêtres du Val d'Aoste alors qu'il était en vacances à Les Combes . Il a parlé de l'ars celebrandi, et il a a dit que la chose importante est que tout le monde sache pourquoi il est appelé à jouer un rôle dans l'Eucharistie. Moi, j'explique aux petites filles que je les appelle près de l'autel pour qu'elle connaisse le Seigneur. Mais j'ai bien présent à l'esprit que le privilège de la prêtrise ne leur sera pas accordé".
- Qu'a dit exactement le Pape ?
" Il a dit qu'il doit y avoir une préparation adéquate. Les servants doivent savoir quoi faire , les lecteurs ont besoin de savoir comment prononcer . Et puis le chœur, les chant doivent être préparés , l'autel doit être bien décoré".
- Vous ne craignez pas que demain, une petite fille qui a été enfant de choeur veuille être ordonnée?
" Si je suis clair dès le début, si j'explique bien ce qu'est le service d'autel , non ".
Ratzinger, comme Pape, n'a jamais posé le problème. Lors des JMJ de Cologne, des filles ont également été enfants de chœur au cours d'une de ses messes. L'an dernier, il a rencontré à l'Aula Nervi une foule d'enfants de l''Oeuvre pour l'enfance missionnaire'. Il leur a dit " A huit ou neuf ans je suis devenu enfant de chœur. A cette époque il n'y avait pas encore de filles enfants de choeur , mais les filles lisaient mieux que nous. Elles lisaient donc les lectures de la liturgie , nous étions enfants de chœur".
Et elles, les filles enfants de choeur, que disent-elles ?
Alexa est néerlandaise et a dix ans. Sa famille est catholique. Elle dit : " Je chante à l'église et s'il le faut, je sers à l'autel . Je voudrais que beaucoup de mes amis et amies le fassent. Mais peu viennent à l'église".
- Et toi, pourquoi y vas-tu?
" Parce que je crois en Dieu "

© Copyright Il Foglio, le 7 août 2010