Il s'est installé lui aussi à Castelgandolfo, et il travaille avec le Saint-Père sur les dossiers les plus brûlants de la rentrée. Les informations de Paolo Rodari (16/8/2010)

Contrairement à ce que certains laissent supposer, le cardinal Bertone n'est pas incompétent, et surtout pas en disgrâce. Il travaille avec son patron, à Castelgandolfo, où il est lui aussi en "vacances", et hier, dans l'Eglise Saint-Thomas de Villeneuve, il concélébrait la messe de l'Assomption aux côtés du Saint-Père. Ce dernier le connaît depuis trop longtemps, a trop longtemps travaillé avec lui à la CDF, pour qu'on puisse supposer qu'il regrette aujourd'hui de lui avoir accordé sa confiance comme secrétaire d'état. Plus, il apprécie certainement sa fidélité, et probablement aussi son amitié. Il le lui a prouvé à plusieurs reprises, ces derniers temps.

Les vacances actives du Cardinal Bertone, dans les villas (ndt: pontificales) avec le Pape.
Paolo Rodari
Article paru dans le n° du 13/8 de Il Foglio.
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Après des mois difficiles, Benoît XVI récupère ses énergies dans la résidence estivale de Castelgandolfo.
Un repos loin d'être inactif. Papa Ratzinger écrit, étudie et travaille . Avec lui, dans les villas de la résidence papale, il y a depuis quelques jours un nouveau locataire: le secrétaire d'état vatican, le Cardinal Tarcisio Bertone, arrivé récemment après quelques jours passés à Les Combes, dans le Val d'Aoste.
Ceux qui fréquentent le "castello" disent que Bertone réside à la villa Barberini, un complexe détaché du bâtiment principal, et depuis longtemps destiné au sécrétaire d'état.
Pour Bertone aussi, ce furent des mois "dispendieux", caractérisés par deux faits remarquables: tandis que les critiques pleuvaient copieusement contre le Pape et le gouvernement du Vatican, Benoît XVI a confirmé sa confiance en son secrétaire d'état par deux lettres, une première datée du 15 janvier, la seconde du 1er juillet, à l'occasion du cinquantenaire de son ordinnation sacerdotale (1).
"En ces temps difficiles", écrivait le Pape (ndt: en latin), "tu t'es prodigué avec grand engagement et compétence pour participer à nos projets pastoraux concernaant l'Eglise universelle".

Chaque matin, une valise quitte Castelgandolfo à destination des bureaux de la secrétairerie d'Etat, à Rome. La même valise fait le chemin inverse le soir. Dedans, il y a les documents sur lesquels travaillent le Pape et Bertone. Dossiers confidentiels que les collaborateurs de Bertone examinent et étudient.

Les foyers principaux sont au nombre de quatre: le voyage du Pape au Royaume Uni, le synode des évêques en octobre, les relations diplomatiques internationales, avec une attention particulière pour la Chine, les nominations des évêques et des principaux acteurs de la Curie Romaine, avec toujours un oeil sur le prochain consistoire qui apportera la barrette rouge à de nouveaux noms importants.
Septembre sanctionnera les débuts à la Curie Romaine du cardinal canadien français Marc Ouellet (2). Le défi de diriger la Congrégation pour les évêques est prenant, mais la nomination, au dire de tous, s'imposait. Bertone l'a fortement soutenue, conscient que, plus que tout autre, Ouellet serait capable de traduire en noms d'évêques les idées du pape.
Au Vatican, beaucoup se plaignent de ce que les nominations vont au ralenti. Mais ces dernières semaines, il y a eu beaucoup de nouveautés: Kurt Koch, à l'oecuménisme, Rino Fisichella, à la nouvelle évangélisation, Joseph William Tobin, aux religieux (3), et bientôt arriveront le nouveau secrétaire pour les Saints, et le nouveau président de Cor Unum .

Moyen Orient et Chine: des régions délicates
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Le Synode d'octobre sur le Moyen Orient est délicat. Le Vatican s'intéresse principalement à un point: que les fidèles de la région voient leurs droits respectés, y compris ceux de liberté de religion et de culte.
Ce second point concerne aussi le dossier chinois. La ligne suivie est unique, et c'est celle explicitée par le Pape dans la lettre d'il y a trois ans aux catholiques du pays, répétée il y a quelques jours dans la lettre du Préfet de Propaganda fide, le Cardinal Ivan Dias: Eglise officielle et Eglise patriote doivent collaborer malgré les difficultés (4).
Enfin, le voyage en Angleterre et en Ecosse.
Le Vatican sait une chose: chaque voyage a offert au Pontife des confirmations inattendues au départ. Le Pape est revenu renforcé de chaque voyage, et partout, il est parvenu à laisser un signal important. Il en a été ainsi pour trois voyages pas faciles: aux Etats-Unis, en France et en Terre-Sainte (ndt: et en Turquie!). Il devrait en être de même pour le voyage où les contestations pourraient être les plus lourdes: au Royaume-Uni (5).

Les habitués des "villas" disent que Bertone et Ratzinger travaillent ensemble sur les prochaines semaines.
Durant ces derniers mois, Bertone a été souvent la cible d'attaques: son côté "salésien" tranche parfois avec les temps et les manières de la Curie Romaine. Le Pape connaît mieux que quiconque la Curie et les hommes qui y travaillent. Il a connu les grands secrétaires d'état issus de l'école diplomatique, comme Agostino Casaroli . Et il sait aussi les grandes choses que peuvent faire des secrétaires d'état issus d'autres écoles: Jean-Marie Villot , secrétaire d'état dans les difficiles années entre Paul VI et Jean-Paul II, n'avait, comme Bertone, aucune formation diplomatique, mais il sut tenir les rênes de la machine vaticane. Les mêmes rênes aujourd'hui entre les mains du salésien, pour quelques semaines voisin du Pape à Castelgandolfo

 


Notes

(1) Voir ici http://benoit-et-moi.fr/2010-I/... et ici http://benoit-et-moi.fr/2010-II/...
(2) Mgr Ouellet a été nommé par le pape Benoît XVI, le 30 juin, à la tête de la Congrégation pour les évêques. Il présidera également la Commission pontificale pour l'Amérique latine. L'archevêque de Québec doit s'installer à Rome, le 24 août, pour prendre ses nouvelles fonctions.
(3) Objet d'un autre article bien documenté de Rodari, traduction peut-être à venir...
(4) http://zenit.org/article-25104?l=french
(5) Voir ici: La BBC cathophobe. Et aussi Protect the Pope.
Dans la même veine, l'agence Zenit, citée par PdP (*) publiait le 29 juillet dernier une réflexion d'un journaliste britannique, Edward Pentin, qui s'interrogeait très clairement: Peut-on s'attendre à une couverture médiatique vraiment équilibrée du voyage de Benoît XVI, notamment de la part de la BBC?
La réponse est évidemment non, et cela avait commencé dès l'année dernière, avec une odieuse campagne relayant des "soupçons" d'homosexualité pesant prétendument sur le cardinal Newman (alors qu'il ne s'agissait que d'une grande amitié). Mais est-ce vraiment différent des autres pays d'Occident, en particulier la France, où ce sont les mêmes lobbies qui s'expriment dans les medias: "intellectuels"... de gauche (!) et/ou cathophobes-papophobes, homosexualistes, et ceux qui sont derrière?
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(*) Lu, parmi les commentaires:
Benoît XVI est une merveille de pape. J’ai eu pour lui dès le début la plus haute estime. Pourtant, je suis pris de vertige, chaque jour de plus en plus, à considérer combien mon estime était loin, est encore loin, d’être à Sa hauteur !