Un très beau témoignage, lu dans Minute, contre des procédés dignes du terrorisme moral le plus révoltant (2/9/2010)

Gravure de 1789 "Le tiers état soutenant péniblement la noblesse et le clergé". Si je savais dessiner, je saurais très bien actualiser cette gravure...De mon point de vue, et de celui des medias. Ce seraient deux dessins très différents.

L'affaire Liliane Bettencourt empoisonne la vie politique française depuis désormais plusieurs mois.
Personne ne peut être dupe des mauvaises intentions de ceux qui sont derrière cette manipulation. Car bien entendu, expliquer aux "pauvres" bénéficiaires d'allocations diverses que ce sont eux qui paient les impôts, alors qu'elle touche les gros chèques au nom du "bouclier fiscal", c'est lâcher une bombe à retardement - en plus d'être parfaitement mensonger. N'est-ce pas cela le vrai populisme? Ces procédés de pur terrorisme - et pas seulement "moral" - ont conduit Louis XVI à l'échafaud.
Je ne connais pas Madame Bettencourt, et l'affaire ne m'intéressait pas spécialement au début, sinon par le nom du protagoniste initial, le fondateur du site Mediapart.
Mais comme ceux qui se servent de sa personne (harceler une dame de 87 ans, quelle honte! décidément, le métier de journaliste est le dernier des métiers, rappelons nous le frère du pape) dans le but de déstabiliser - pour d'obscures raisons - le gouvernement sont les mêmes qui démolissent le Pape dès que l'occasion se présente (impossible de ne pas citer Edwy Plenel et Jean-François Khan, leaders nauséabonds, mais l'ensemble de la grosse presse est impliqué), elle m'inspire, d'emblée, une certaine sympathie. Et que les perroquets qui nous désinforment se permettent de la désigner systématiquement sous le qualificatif censé être infamant de "la milliardaire" soulève des questions légitimes sur leurs vraies motivations (l'association n'est jamais utilisée pour certains...).
Pour rendre hommage, simplement, à la vérité, je me permet de reproduire ce témoignage très émouvant (mais oui!) lu à l'instant dans "Minute":

Témoignage: « Ce que je dois au fondateur de l'Oréal »
par Françoise Varlet-Foussard
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De nos jours, il ne fait pas bon d'étre riche. Cela aiguise les jalousies. Il ne faut pas être « patron ». On accepte que des sportifs, des acteurs, des chanteurs (ndlr: et certains journalistes et présentateurs télé pas particulièrement talentueux...) touchent des rémunérations mirobolantes, mais on crie haro sur ceux qui ont fait fortune par leur travail ou l'ont acquise par celui de leurs parents.
Ainsi, depuis plusieurs semaines, la plupart des médias nous parlent-ils sans arrêt de « la milliardaire » Liliane Bettencourt.
J'aimerais apporter une précision à ce surnom qui est donné à cette dame de bientôt 88 ans, et qui tient sa fortune par, à l'origne, le travail de son père, Eugène Schueller, qui a commencé son métier de chimiste très modestement, étant lui-mème issu d'une famille très simple et travailleuse.
Depuis mon enfance, j'ai été élevée dans « le culte » de monsieur Schueller et de sa fille Liliane, car mon père - Pierre Foussard - a été l'un des premiers collaborateurs d'Eugène Schueller, et un chercheur à ses cótés.

Je suis née dans une des premières usines de L'Oréal, au 9 de la rue Clavel à Paris XIXe. Mon père y était directeur de la fabrication et nous étions logés, mes parents, mes quatre frères, ma soeur, ma grand-mère et moi au-dessus de l'usine.
Ma famille était au courant de l'éducation exemplaire que M. Schueller donnait à sa fille: il voulait qu'elle passe par tous les services, y compris dans les emplois d'ouvrière, afin qu'elle sache ce qu'est une entreprise et le travail en général. C'est dire qu'elle n'était pas une « enfant gâtée », qu'elle a toujours connu la valeur du travail,et qu'à l'exemple de son père, elle respectait les employés qui oeuvraient pour LOréal.
Un peu avant la guerre de 1939-1945, et durant celle-ci, mon père voyageait pour implanter des succursales de LOréal en France et à l'étranger. En janvier 1946, àgé de 48 ans, il meurt, laissant ma mère veuve avec cinq enfants et sa belle-mère à charge.
Catastrophe morale et financière pour ma famille. J'avais neuf ans. Comment faire? comment se loger? comment faire vivre sept personnes?
Eugène Schueller a tout de suite agi. Il a convoqué ma mère et lui a dit: « Bien que le terrain de l'usine de la rue Clavel soit pratiquement vendu à l'Educadon nationale [aujourd'hui un lycée professionnel y a été construit, Ndlr], je vous garde, vous et votre famille. Vous profiterez de votre logement sans payer aucun loyer, ni électricité, ni chauffage, jusqu'à ce que votre demière fille (c'est-à-dire moi) soit mariée. »
Il s'engageait là pour douze ans de charges. II versa également à ma mère une somme mensuelle. Ce qui lui donna le temps de s'organiser, de permettre aux plus grands enfants de terminer leurs études, et cela jusqu'en 1957, date de mon mariage.

C'est une histoire bien simple à raconter
Heureusement qu'il y a en France de bons « patrons », qui ont fait leur fortune en travaillant tout en restant humains et attentifs à leur personnel.
L'Oréal est la plus grande entreprise de cosmétiques au monde; elle donne du travail à beaucoup de personnes. Elle aurait pu se « délocaliser» pour payer moins de charges. Je ne connais pas la direction actuelle. Je parle de L'Oréal au temps de mon enfance et de ma jeunesse.
Mme Bettencourt-Schueller n'est plus la directrice de L'Oréal mais seulement actionnaire. Et l'on veut l'embêter avec « ses milliards »? Elle est quand même libre de faire ce qu'elle veut avec son argent, elle ne l'a pas volé. Elle en verse beaucoup à la France avec ses impôts. Elle a toujours apporté son aide à des oeuvres dignes d'intérét.
J'aime cette femme et ce qu'elle représente
. Les souvenirs d'enfance ne trompent pas. J'ai, moi aussi, un devoir de mémoire.

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