Le Message du Pape aux jeunes du monde à l’occasion des XXVIe JMJ de 2011 (3/9/2010)

Toutes les "nouvelles", les mesquines polémiques d'aujourd'hui, en provenance du Vatican (ou d'ailleurs) paraissent bien dérisoires, bien misérables, face à la publication du "Message du Pape Benoît XVI aux jeunes du monde à l’occasion de la XXVIe Journée Mondiale de la Jeunesse 2011" (sur le site du Vatican - curieusement, la version en allemand n'est pas disponible à cette heure).

Ce message, qui ne m'est pas directement adressé, bien sûr, je l'ai lu une première fois attentivement, et je suis frappée par son ton incroyablement personnel, familier, même, émaillé de nombreuses confidences, qui sonnent juste, et qui témoignent de la facilité de communication directe du Saint-Père. Il explique même ce qui l'a amené à écrire son "Jésus de Nazareth".
J'ai ainsi relevé plusieurs passages, tout en étant bien consciente que cette démarche constitue une trahison des intentions du Pape. Mais je suis sûre aussi qu'il veut, en employant ce ton paternel, atteindre le coeur de son jeune auditoire:
------------



Très souvent je repense aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Sydney en 2008. Nous y avons vécu une grande fête de la foi, durant laquelle l’Esprit de Dieu a agi avec puissance, créant une intense communion entre tous les participants, venus du monde entier. Ce rassemblement, comme les précédents, a porté des fruits abondants dans la vie de nombreux jeunes et de l’Eglise entière.

* *

Certes, me souvenant de ma jeunesse, je sais bien que stabilité et sécurité ne sont pas des questions qui occupent le plus l’esprit des jeunes. S’il est vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une situation stable est un problème important et urgent, il reste que la jeunesse est en même temps l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie. Si je pense à mes années d’alors, nous voulions simplement ne pas nous perdre dans la normalité d’une vie bourgeoise. Nous voulions ce qui est grand, nouveau. Nous voulions trouver la vie elle-même dans sa grandeur et sa beauté. Bien sûr, cela dépendait aussi de notre situation. Durant la dictature du national-socialisme et la guerre nous avons été, pour ainsi dire, «enfermés» par le pouvoir dominant. Nous voulions donc sortir à l’air libre et entrer dans toutes les potentialités de l’être humain.

* *

Il y a un moment, durant la jeunesse, où chacun de nous se demande : quel sens a ma vie? Quel but, quelle direction ai-je le désir de lui donner? C’est une étape fondamentale, qui peut tourmenter l’âme, parfois même longtemps. On pense au genre de travail à entreprendre, aux relations sociales à établir, aux relations sentimentales à développer … Dans ce contexte, je repense à ma jeunesse. D’une certaine façon, j’ai bien eu conscience que le Seigneur me voulait comme prêtre. Mais ensuite, après la guerre, quand au séminaire et à l’université j’étais en chemin vers ce but, j’ai eu à reconquérir cette certitude. J’ai dû me demander: est-ce vraiment ma voie? Est-ce vraiment la volonté du Seigneur pour moi? Serais-je capable de Lui rester fidèle et d’être totalement disponible, à son service? Prendre une telle décision ne se fait pas sans souffrance. Il ne peut en être autrement. Mais ensuite a jailli la certitude: c’est bien cela! Oui, le Seigneur me veut, Il me donnera donc la force. En l’écoutant, en marchant avec Lui, je deviens vraiment moi-même. Ce qui importe, ce n’est pas la réalisation de mes propres désirs, mais (.) Sa volonté. Ainsi, la vie devient authentique.

* *

Nous aussi [comme Thomas] nous voudrions pouvoir voir Jésus, pouvoir parler avec Lui, sentir encore plus fortement sa présence. Aujourd’hui, pour beaucoup de personnes l’accès à Jésus est devenu difficile. Ainsi, de nombreuses images de Jésus sont en circulation, qui se prétendent scientifiques et lui retirent sa grandeur, la singularité de sa personne. C’est pourquoi, durant de longues années d’étude et de méditation, a mûri en moi l’idée de transmettre dans un livre un peu de ce qu’est ma rencontre personnelle avec Jésus: pour aider quasiment à voir, entendre, toucher le Seigneur, en qui Dieu est venu nous rencontrer pour se faire connaître.

* *

Chers amis, je vous renouvelle l’invitation à venir à la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid. Avec une joie profonde, je vous attends chacun personnellement: le Christ lui-même veut vous affermir dans la foi par l’Eglise.

 


L'autre aspect qui a beaucoup frappé le professeur que je suis, c'est la simplicité du langage, qui n'exclut pas - bien au contraire - la force (je dirais la passion) de conviction. Et le grand pédagogue, expliquant les termes utilisés dans le "motto" choisi pour les JMJ de Madrid:
Enracinés et fondés en [dans le] Christ, affermis dans la foi.


Pour mettre en lumière l’importance de la foi en Dieu dans la vie des croyants, je voudrais m’arrêter sur les trois expressions employées par saint Paul dans cette citation : «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi». Nous pouvons y voir trois images. «Enraciné» évoque l’arbre et les racines qui le nourrissent. «Fondé» se réfère à la construction de la maison. «Affermi» renvoie à la croissance de la force physique ou morale. Ces images sont très parlantes. Avant de les expliquer, je note simplement que dans le texte original grec, il s’agit, du point de vue grammatical, de passifs : cela signifie que c’est le Christ lui-même qui a l’initiative d’enraciner, de fonder et d’affermir les croyants.

(...)

 


Ceci dit, il ne reste plus qu'à imprimer, et à lire, crayon à la main ici: site du Vatican.

Et à essayer de transmettre autour de soi, même si ce n'est pas facile, et même scandaleusement impossible la plupart du temps, dans notre beau pays de "libertés".