Lors de l'Angelus aujourd'hui, il résume lui-même le message qu'il leur a adressé en prévision des JMJ de Madrid, en 2011. Une "communication" directe, rendue nécessaire par les déformations de la presse italienne, sévèrement critiquées sur L'Avvenire (cf Raffaella) (5/9/2010)

Lire ici:
Le Pape qui sait parler aux jeunes


Certains journaux avaient fait passer le discours du Pape comme une justification du travail précaire pour les jeunes, en écrivant en titre:
«Il Papa ai ragazzi: il posto fisso non è tutto, cercate Dio» ("Le Pape aux jeunes: le poste fixe n'est pas tout. Cherchez Dieu").

Un raccourci qui permet de faire passer le Saint-Père pour quelqu'un d'insensible aux problèmes concrets, détaché des réalités matérielles...
Or, si nous relisons ce qu'il écrit, c'est évidemment bien différent:
Certes, me souvenant de ma jeunesse, je sais bien que stabilité et sécurité ne sont pas des questions qui occupent le plus l’esprit des jeunes. S’il est vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une situation stable est un problème important et urgent, il reste que la jeunesse est en même temps l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie.

Marco Tarquinio, le directeur de l'Avvenire les interpelle durement:
Pour faire l'information, il ne suffit pas de savoir écrire, il faudrait savoir lire. Lire ce qui est vraiment écrit, et non pas ce qu'on aimerait voir écrit.

Texte du discours d'Angelus du pape, à Castelgandolfo, traduction en français par ESM.

(...) je voudrais présenter brièvement mon Message - publié ces derniers jours - adressé aux jeunes du monde pour la XXVIe Journée Mondiale de la Jeunesse, qui aura lieu à Madrid dans un peu moins d'un an.

Le thème que j'ai choisi pour ce Message reprend une expression de la Lettre aux Colossiens de l'apôtre Paul : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (2.7). C'est décidément une proposition à contre-courant ! Qui, en effet, propose aujourd'hui aux jeunes d'être « enracinés » et « affermis » ? On exalte plutôt l'incertitude, la mobilité, la volubilité… tous ces aspects qui reflètent une culture incertaine en ce qui concerne les valeurs de fond, les principes sur la base desquels il faut orienter et régler sa propre vie. En réalité, moi-même, par mon expérience et par les contacts que j'ai avec les jeunes, je sais bien que chaque génération, mais encore, chaque personne est appelée à faire de nouveau le parcours de la découverte du sens de sa vie. Et c'est précisément pour cela que j'ai voulu proposer un message qui, selon le style biblique, évoque les images de l'arbre et de la maison. Le jeune, en effet, est comme un arbre en croissance : pour bien se développer, il a besoin de racines profondes, qui, en cas de tempêtes, de vent, le tiennent bien enraciné dans le sol. Ainsi, même l'image d'un bâtiment en construction rappelle l'exigence de fondations valables, pour que la maison soit solide et sûre.

Et voilà le cœur du Message : il se trouve dans les expressions « en Christ » et « dans la foi ». La pleine maturité de la personne, sa stabilité intérieure, ont les fondations dans la relation avec Dieu, relation qui passe par la rencontre avec Jésus Christ. Un rapport de confiance profonde, d'amitié authentique avec Jésus est en mesure de donner à un jeune ce dont il a besoin pour bien affronter sa vie : une sérénité et une lumière intérieure, une aptitude à penser positivement, une largeur d'esprit envers les autres, une disponibilité à payer de sa personne pour le bien, la justice et la vérité. Un dernier aspect, très important : pour devenir croyant, le jeune est soutenu par la foi de l'Église ; si aucun homme n'est une île, le chrétien, qui découvre dans l'Église la beauté de la foi partagée et témoignée avec les autres dans la fraternité et dans le service de la charité, l'est encore moins.