Mon opinion, en toute modestie, après le voyage en Grande-Bretagne (20/9/2010)

Fin de la visite du Pape , en quelques mots.
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Que peut-on en penser?
- Moi : merci, Saint-Père, d'avoir tenté avec un courage impressionnant de nous réinsuffler la fierté d'être catholique... et de nous faire le don d'une autre fierté, celle d'avoir un Pape tel que vous. De la fierté, c'est vraiment ce que j'ai ressenti, en vous voyant vous exprimer devant la British Society, à Westminster Hall, devant un parterre pétrifié d'admiration de ces personnalités civiles qui contestent pourtant majoritairement tout ce que vous représentez.

- Le Pape : il s'est donné à fond, il a fait ce qu'il devait faire, son engagement physique était bouleversant. A nous de jouer, maintenant, il nous l'a dit. N'attendons pas de miracle. Les fruits du voyage - comme de l'ensemble du Pontificat - ne s'apprécieront pas en une semaine, mais sur le long terme.

- Les medias : l'incompréhension est totale. C'est un autre univers. Pour eux, les discours du Pape sont littéralement des perles aux pourceaux. Il est donc normal que leur haine militante ait explosé durant ces 4 jours, après la campagne de calomnie qui les avaient précédés.
Rappelons l'un des titres: le Pape dans la cage aux lions. Ils s'étaient trompés (une fois de plus!) de cage. En fait de lions, il s'agissait plutôt de folles.
Le voyage terminé, ils nous refont le coup "nous ne le connaissions pas, nous l'avons découvert bien différent de ce que nous pensions", façon d'attribuer à la simple ignorance les tomberaux de mensonges destinés à formater l'opinion, généreusement déversés avant (1). De qui se moquent-ils? A l'heure de l'information instantanée, dont ce sont eux qui contrôlent tous les rouages, comment imaginer qu'ils "ignoraient" quelque chose de la personnalité du Pape?

- Oecuménisme: les catholiques libéraux ont bien compris que le saint-Père n'était pas disposé à faire l'union à tout prix, et ils froncent le nez avec un certain dépit...

- Relativisme: même parmi les journalistes les moins mal disposés, au nom de la démocratie et de la liberté d'expression, la gay pride de Londres, a la même valeur - relative, compte tenu quand même des effectifs respectifs - ou au moins la même légitimité, que la veillée de prière à Hyde Park. On me permettra de ne pas partager ce point de vue.
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Ah, j'oubliais: bravo, et merci à Philippine de Saint-Pierre, sur KTO: elle suivait le Saint-Père, et elle nous a fait partager ses impressions avec professionalisme et passion, grâce à ses flashes (pour le moment disponible à cette page: http://www.ktotv.com/.../flash.html ) qui rythmaient les directs, et surtout ses commentaires, qui ouvraient les reportages de Thomas Walnut: c'étaient de véritables bouffées d'air pur. Du journalisme exemplaire!
(voir Benoît XVI à la "maison" et Veillée de prières à Hyde Park )

 

Note

(1) Entre moquerie et condescendance, le billet de l'AFP reproduit sur le site du Monde.fr est une véritable synthèse. Sous des formes en apparence moins irrévérencieuses, il a été rep(is par la presse "respectable" (voir La Stampa , et La Croix) .
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Précédé par une image de "rottweiler du Vatican" le pape Benoït XVI est apparu comme un vieux grand-père affable (!!!) lors de sa visite au Royaume-Uni, ont estimé lundi les éditorialistes de la presse britannique pour qui beaucoup reste à faire cependant pour réconcilier le pays avec l'Eglise catholique.

"La visite a permis avant tout d'unifier les Catholiques et de rendre plus humain un pape qui a trop souvent été perçu comme froid, distant et autoritaire", écrit Catherine Pepinster de l'hebdomadaire catholique The Tablet (ndlr: navire amiral du catholicisme progressiste britannique).
"Le soit-disant 'rottweiler' du Vatican s'est révélé être un homme de 83 ans timide, chaleureux et frêle", ajoute-t-elle soulignant sa façon de "tout le temps saluer les gens, notamment les plus jeunes et ceux de sa génération".
Avant cette première visite d'Etat d'un pape au Royaume-Uni, Benoît XVI était considéré comme un "lointain extrémiste teuton", affirme le Times.
Il est cependant apparu sous une lumière totalement différente et ses remarques destinées à diminuer les tensions entre Anglicans et Catholiques, comme celles sur la communauté de traditions et de culture, ont joué un grand rôle dans cette transformation, estime le quotidien.
"Ratzinger le rottweiler s'est transformé en Benny le petit lapin" (!), se félicite le Times, se référant à son nom de famille (???), Joseph Ratzinger.
(..)
Sa visite de quatre jours dans ce pays majoritairement anglican qui l'a conduit à Edimbourg, Glasgow, Londres et Birmingham "a eu un succès beaucoup plus grand que ce que la hiérarchie catholique avait osé espérer", écrit le Daily Mail, tandis que pour The Sun "la visite pontificale s'est révélée beaucoup plus substantielle que prévue".
Malgré la satisfaction générale sur la visite - et l'étonnement de voir le pape s'en sortir aussi aisément - certains commentateurs s'interrogent cependant sur les relations à long terme entre l'Eglise catholique et le Royaume-Uni.
Selon Catherine Pepinster (ndlr: cf ci-dessus: le coup de pied de l'âne vient de l'intérieur), le Vatican n'a pas fait les pas nécessaires pour la réconciliation avec l'aile la plus libérale de l'Eglise.
"Les gays catholiques et les femmes continueront de se demander: 'comment le Vatican et le pape Benoît XVI nous considèrent et considèrent notre rôle, non dans la société, mais au sein de l'Eglise', écrit-elle.
Le quotidien The Guardian (ndt: guchiste!) affirme que le pape n'a pas réussi à rapprocher un tant soit peu les croyants et les athées dans une société de plus en plus laïque.
"Le rapprochement aujourd'hui ne doit pas être tellement entre les Protestants et les Catholiques qu'entre les croyants et les autres et Benoît XVI est parti sans réduire cette séparation", affirme-t-il.
Pour beaucoup en Grande-Bretagne la visite a simplement été "une curiosité anachronique"."Pour faire en sorte que son royaume spirituel et le Royaume-Uni entrent en contact, le pape aurait du s'impliquer dans les réalités actuelles et le pays aurait du l'écouter", écrit-il.