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MON FRÈRE LE PAPE (SUITE)
 

Grâce à Marie-Anne, des détails sur le livre de Monseigneur Georg, à paraître en septembre, et une interviewe inédite, traduite en français, datant d'il y a deux ans (21/7/2011)

-> Voir ici: Mon frère le pape




 



Le livre-interviewe

Source: http://all.gloria.tv/...
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Georg Ratzinger, 87 ans vient d’écrire un livre de 256 pages, intitulé « Mon frère, le pape » qui va paraître le 12 septembre chez Herbig, à Münich.

Ce sont ses Mémoires dans lesquelles il relate la profonde relation qui existe entre les deux frères. C’est l’historien de Düsseldorf, Michael Hesemann qui a réalisé l’interviewe, et c’est lui aussi qui fait fonction d’éditeur. Il ne s’agit pas ici des questions de théologie ou de la politique de l’Église. Le frère aîné qui fut le directeur de la chorale des petits chanteurs de la cathédrale de Ratisbonne est le dernier membre vivant de la famille du pape. Ils étaient ordonnés prêtres le même jour il y a 60 ans et jusqu’aujourd’hui ils passent ensemble leurs vacances et se téléphonent presque tous les jours. Au palais apostolique un appartement est réservé pour le frère du pape.

Celui-ci donne des détails touchants concernant l’enfance de Joseph en qui le désir allait grandissant pour servir un jour l’Église.

Selon l’éditeur, ce livre veut rendre hommage à leur cheminement parallèle au service de l’Église, à l’occasion du 60e anniversaire de leur ordination sacerdotale.




 



Une interviewe de Mgr Georg

Source: http://www.merian.de/...
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Entretien d Olivier Fischer, avec Georg Ratzinger (85 ans) (donc en 2009 ? N.d.tr.)

Pendant le travail il ne traite pas d’affaires personnelles”, dit-il au journaliste, de retour de Rome où il vient de passer avec le pape quelques jours heureux, en concélébrant la messe matinale, en se promenant sur la terrasse du palais apostolique après le déjeuner, et en bavardant un petit moment après avoir regardé le journal televisé le soir. Il est maintenant chez lui, à Ratisbonne. Nous sommes avant le repas du midi que Mme Heindl prépare comme d’habitude.
Maintenant qu’il est presqu’aveugle, il ne joue au piano qui est là, que des morceaux qu’il connaît par cœur, sinon Mme Heindl y dépose le courrier. Il avait dirigé pendant 30 ans les petits chanteurs, appelés Domspatzen : les moineaux de la cathédrale. (Il se peut que l’alouette qui chantait pour son frère le 29 juin 1951 était pour lui aussi prémonitoire en quelque sorte… N.d.tr.) Avec ses petits chanteurs il donnait des concerts aussi bien devant la reine Elisabeth II qu’en présence de Ronald Reagan.

En été 1945, lorsqu’il revient de la captivité, il aperçoit sa mère au puits, il la salue pleine de joie, mais sans l’embrasser : “on n’était pas très sentimental chez nous”. Ensuite il va directement au piano pour exprimer ses sentiments à sa façon à lui, en jouant : “Dieu, nous Te louons”. Sa décision de devenir prêtre fut prise dès avant la guerre ; il s’est rendu compte un beau jour que c’était une tâche à laquelle Dieu pourrait bien l’appeler…

Après son ordination du 29 juin 1951 à la cathédrale de Freising, il reçut effectivement des tâches qui, comme il l’espérait, pourraient associer le ministère du prêtre et le service de la musique ; d’abord à Traunstein puis, à partir de 1964, à Ratisbonne. Les premières années n’y étaient pas faciles du fait que deux neveux de son prédecesseur Theobald Schrems travaillaient dans cet établissement où ils étaient chez eux, en maître de maison. Il avait du mal à s’imposer “étant un peu timide et pensant que d’autres étaient plus intelligents et plus aptes à remplir cette fonction”, se souvient-il. Mais ces problèmes cesseront lorsqu’en novembre 1969 on trouvera un des neveux mort sous le pont Nibelungen… Mort causée par un suicide ou par un accident ?, on ne le saura jamais. En la même année son frère Joseph, après avoit quitté Tübingen, arrivera à Ratisbonne, avec sa sœur Maria qui tiendra la maison de sorte que Ratisbonne deviendra une nouvelle patrie pour la famille ; Joseph se fera construire une petite maison à Pentling où tous les trois se retrouveront le dimanche autour d’un café. Mais au bout de 8 ans Joseph ira déjà plus loin dans la hiérarchie, d’abord à Munich-Freising, puis à Rome. Toutefois, avant qu’il ne soit élu pape, il passera à Ratisbonne plusieurs semaines par an.

Georg Ratzinger quitte les Domspatzen en 1994 après avoir donné 1500 concerts et enregistré 20 disques. Depuis sa retraite il fait partie des chanoines de Saint Jean, une association de 6 prêtres, qui lui ont mis une maison à sa disposition dans la rue appelée Luzengasse. Ils célèbrent la messe à 8 h du matin dans une petite chapelle près de la cathédrale, vis à vis d’un grand poster de son frère, le pape, qui les regarde avec bienveillance. Après le petit déjeuner il écoute les nouvelles à la radio Bavaroise 4, et lorsqu’on critique son frère à propos des intégristes, il se fâche, bien sûr. Il fait ensuite une demi-heure de promenade s'appuyant sur sa canne ou fait des exercices de vélo à la maison. Plusieurs fois dans la semaine il reçoit la visite des anciens des la chorale, de l’épouse d’un professeur, ou d’autres braves gens qui l’aident à lire son courrier et y répondent sous sa dictée, en tapant à la machine. Il se fait lire aussi l’Histoire allemande de Golo Mann. « Dans ma vie, le bon Dieu a tout mené admirablement », dit-il.
Il lui reste encore à préparer le dernier examen pour entrer dans l’autre vie, où il n’y aura plus de peine, plus rien de négatif. Ce qui lui importe le plus en ce moment, c’est la prière, en dominant son agacement si un nom ou une date lui échappe. Il veut être enterré dans le cimetière du bas, près de son prédécesseur Schrems qui repose là tout seul, le pauvre. « J’entends qu’il m’appelle déjà ».
Son frère sera enterré dans la crypte de St Pierre aves les autres papes, et leur sœur repose à Ziegetsdorf auprès des parents. « Mais dans l’éternité nous nous reverrons tous, là-dessus je n’ai aucun souci ».
Il rit tout doucement, cet homme presque aveugle, derrière la haie de sa maison. Il est presque midi, et Mme Heindl l’attend avec le repas tout préparé.





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