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LE CARDINAL RATZINGER À LA VALLÉE DES MORTS
 

Il s'y était rendu en visite privée en 1989. Un article d'un site espagnol traduit par Carlota (21/7/2011)




 

Lors de la visite de Benoît XVI en Espagne en novembre dernier, Zapatero avait tout essayé pour ne pas rencontrer le Pape, et pour lui infliger des affronts en série.
Carlota en faisait le récit ici: http://benoit-et-moi.fr/2010-III/...
Parmi ces affronts, "les catholiques qui, tous les jours, depuis plus de 50 ans peuvent assister à la messe à la Basilique de la Vallée de « Los Caídos » (la Vallée des morts), se sont vus interdire l’entrée de cet édifice religieux situé non loin de Madrid, alors même que le Souverain Pontife arrivait en Espagne".

Dans un autre article, l’abbé bénédictin de la Vallée des Caídos, le Père Anselmo Álvarez, racontait le harcèlement dont il était l'objet de la part de l'administration et du gouvernement socialiste, afin de fermer ce lieu unique de mémoire "où reposent mêlés les cadavres des victimes des deux camps de la Guerre Civiles espagnole", mais dérangeant pour certains car "construit à l’époque du franquisme, il y a beaucoup de personnalités ou d’entités de gauche qui voudraient le démanteler, ou le transformer en autre chose".

Cette histoire a un prolongement aujourd'hui, à moins d'un mois de la venue du Saint-Père à l'occasion des JMJ.
Carlota a trouvé dans l'internet espagnol ce témoignage de la totale liberté de celui qui était à l'époque le Cardinal Ratzinger, et qui, devenu Pape, n'a pas changé.
Nous avons elle et moi hésité à le publier, pour une raison évidente. La liberté, je ne dis même pas d'expression, mais de pensée, est de plus en plus phagocytée par le politiquement correct, la novlangue, et une insupportable relecture de l'histoire, le tout alimenté par l'ignorance...




Carlota

Dans son homélie du 8 mai 2011, le P. Alberto Soria, de l’Abbaye de la Sainte Croix de la Vallée des Morts (cf. http://www.valledeloscaidos.es/) disait:
« Benoît XVI rencontrera des professeurs des Universités à Saint Laurent de l’Escorial le 19 août prochain. Quand il survolera la Vallée des Morts ou quand il en passera la porte, sans doute se rappellera-t-il sa visite privée de 1989. Le Cardinal Ratzinger avait affirmé à l’époque que ce monastère l’avait plus intéressé que celui de Saint Laurent et que la plupart de ceux qu’il connaissait « du fait de l’originalité de sa conception et de sa spiritualité », et il avait ajouté que cela méritait la peine que les Européens, le Pape en tête, fassent le pèlerinage pour prier devant la Croix de la Vallée ». (le texte intégral de l'homélie en espagnol est ici)

Sur le site de la Fondation général Franco - qui fut à l’origine de la construction de cet ensemble religieux pour rendre un hommage et prier à la mémoire de TOUS les morts de la Guerre Civile, et où se trouvent les restes de plusieurs béatifiés récents martyrs par haine de la foi, avec les premiers couvents brûlés en mai 1931 et jusqu’au Bienheureux Père Anselmo Polanco fusilié en février 1939 (la France et la GB reconnaissent Franco comme chef de l’État Espagnol le 27 février 1939), mais aussi du général Franco lui-même qui n’en avait d’ailleurs pas exprimé le souhait - l’on trouve cette photo et le texte suivant (texte original ici) :




 



 

L’élection du successeur du Pape Jean Paul II nous a procuré la joie de voir sur la chaire de Pierre le cardinal Ratzinger, d’un esprit si proche de celui de son prédécesseur, et duquel nous espérons tous la continuité de sa mémoire et de son oeuvre.
Mais nous avons appris que l’actuel Pape a eu l’occasion de se trouver dans la Vallée des Morts. Ce fut à l’occasion de la clôture des Cours d’Été de l’Escorial, le 7 juillet 1989. Au terme de sa conférence à laquelle assistaient le Père Abbé et le P. Anselmo, celui-ci put se rapprocher de lui et l’inviter à faire une visite de la Vallée.
Il semblait l’attendre, car il a accepté aussitôt et « faussant compagnie » aux organisateurs des Cours, il s’est dirigé avec son secrétaire vers la voiture. Furent mis au courant le cardinal Suquía, le Nonce apostolique et le recteur de l’Université Complutense (de Madrid), qui avaient assisté à la conférence, et en peu de temps tout le monde se retrouva à la Vallée.

UNA VISITE QUI S’EST PROLONGÉE
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Bien qu’il ait confessé ne disposer que de 30 mn, le parcours sur les lieux s’est prolongé deux heures.
La Communauté l’attendait au Monastère, où lui fut dispensé un chaleureux accueil. Puis accompagné du Père Abbé et de quelques moines, il est monté jusqu’au pied de la Croix où il a contemplé les statues d’Avalos et les proportions de la Croix. Depuis l’autel qu’il y a à ses pieds, il a observé l’immense panorama. A cette heure l’ombre de la Croix se projetait presque à perte de vue. Un moine lui a commenté : « Cette Vallée des Morts » paraît attendre comme dans la Vallée de Josaphat, le jour du jugement dernier, précisément à l’ombre de la Croix »
Le cardinal a acquiescé : « Ce serait un lieu incomparable »
La visite s’est poursuivi par la Basilique, qu’il a parcourue en observant tous les détails et en admirant sa sévère majesté, tandis qu’il suivait avec attention toutes les explications qu’on lui donnait. Sur l’esplanade qui se trouve devant la Basilique il s’est arrêté sous une forte impression de grandeur et d’harmonie qui se détachait de la conjonction entre la nature et l’architecture. Fréquemment il arrêtait son regard sur la Croix qui se détachait sur un ciel très bleu et dont les proportions l’impressionnaient visiblement.

LIEU DE PÈLERINAGE
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A l’une de ces occasions on lui a soufflé que cela serait intéressant si les Européens pouvaient faire un pèlerinage jusqu’à cette Croix pour prier devant elle pour les grandes intentions de la seconde évangélisation et si c’était possible que le Pape lui-même ouvre la marche, pénitentielle et priante, encourageant ainsi tous à réaliser ce chemin ver ce qui devra être le centre de cette nouvelle évangélisation : le mystère de la Croix et le symbole de la Rédemption. Le cardinal Ratzinger a demandé très intéressé s’il s’agissait d’un projet déjà en marche: en tout cas a-t-il ajouté cela mériterait la peine que l’idée se fît réalité
A l’hôtellerie il a pris un petit rafraîchissement, tandis qu’il restait intéressé par les sujets concernant la Vallée.
Avant de faire retour à Madrid il a posé pour la photo, avec au fond la Croix, à ce moment intensément éclairée par le soleil.

LA SPIRITUALITÉ IMMENSE DE LA VALLÉE
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De retour il a commenté à M. Gustavo Villapalos, Recteur de l’Université Complutense, que le monastère de la Vallée des Morts l’avait plus intéressé que celui de l’Escorial, l’originalité de sa conception et sa forte spiritualité le rendait supérieur à un grand nombre de ceux qu’il connaissait en Europe, même celui de San Lorenzo (ndt le monastère qui dépend de l’Escorial).
Ce fut une tournée très agréable pour la Communauté de la Vallée, une tournée durant laquelle nous avons pu faire la connaissance de l’un des hommes les plus représentatifs de l’Église et de la Curie Romaine. Sa proximité avec le monde bénédictin l’a amené à prendre le nom de Benoît XVI. Que le Seigneur bénisse son Pontificat.




Commentaire de Carlota

Je comprends tout à fait que les Bénédictins de la Vallée de « Los Caídos » ne veuillent pas cacher ce fait important que représente la visite même privée du cardinal Ratzinger en ces lieux, alors que le gouvernement progressiste de M. J.L. Rodríguez Zapatero n’a eu de cesse que de vouloir effacer ce lieu de mémoire et de recueillement, rouvrir des blessures et y jeter du sel avec notamment des lois idéologiques sur la « Mémoire Historique » et des attaques constantes contre l’Église Catholique, mais il est évident que c’est un sujet polémique.

J’ai aussi trouvé sur le journal ABC de Madrid du 8 juillet 1989, un article très intéressant qui résume l’allocution du cardinal Ratzinger invité par l’Université Cumplutense. Il recommandait aux universitaires de l’époque de toujours s’interroger en faveur de la vérité et il précisait que le chemin du Christ n’est pas politique. C’est toujours et complètement d’actualité. [Traduction à suivre] .




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