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LE PAPE QUI ENCHANTE LES JEUNES: ROME
 

16 mai 2010: 200.000 personnes - dont beaucoup de jeunes - Place Saint-Pierre pour soutenir le Pape. C'est le "Papa day" (23/7/2011)




 
 

Dimanche 16 mai 2010: les attaques contre le Saint-Père et l'Eglise autour des affaires de pédophilie commencent tout juste à retomber.
200.000 personnes convergeaient vers la Place Saint-Pierre pour manifester leur soutien au Pape.
C'était le "Papa Day" - allusion au family day, qui, trois ans plus tôt, avait rassemblé un million de personnes dans les rues de Rome en défense de la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme

Plusieurs articles sur mon site ici: http://benoit-et-moi.fr/2010-II/... (en particulier, un de José-Luis Restàn)

Et ce reportage issu de la presse quotidienne régionale italienne ("La Sicilia") témoigne que les jeunes aussi (et surtout) étaient là!




 



 

Avec Ratzinger, à regarder les étoiles
Le récit des pèlerins siciliens au Papa Day.
"Benoît n'a pas besoin de notre soutien, mais nous du sien"
(version originale au format pdf: benoit-et-moi.fr/2010-II/..asicilia2.pdf
Giuseppe Di Fazio
Jeudi 20 mai 2010
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"Bien sûr, faire 24 heures de route aller et retour pour rester à Rome quelques heures peut sembler une folie: ou bien on est stupide, ou bien on a une raison de le faire".
Ilenia Vasta, étudiante en troisième année de droit à Catane, fait partie des milliers de siciliens qui étaient Place Saint-Pierre dimanche, pour prier avec le Pape; quand elle a entendu parler du rassemblement des mouvements ecclésiaux pour prier avec et pour Benoît XVI, elle ne se l'est pas laissé dire deux fois. Elle a cherché des amis, et en voiture, elle s'est aventurée vers la capitale.
"Je suis allée à Rome - dit-elle le lendemain - pour affirmer la chose la plus importante qui me soit arrivée dans ma vie: la rencontre avec le Christ. Je ne suis pas allée pour soutenir le Pape, qui n'a pas besoin de mon soutien, mais parce que moi, j'ai besoin du Pape. "
"Quand il est apparu à la fenêtre - poursuit Ilenia - j'ai seulement vu un petit point blanc qui ouvrait grand les bras et j'ai été touchée de sa compassion pour le sort des gens et j'ai ressenti une immense gratitude pour le fait d'être là."
Etrange histoire, que celle d'Ilenia, comme celle de son compagnon de voyage Salvo Lussi, lui aussi étudiant en droit à Catane, ancien candidat au conseil municipal de sa ville natale sur la liste Rifondazione (ndt: refondation communiste, parti de la gauche italienne, né en 1991 de la scission du Parti communiste italien). Tous deux faisaient partie de ce comité d'élèves du lycée Spedalieri qui, après le meurtre de l'inspecteur Raciti Cibali (ndt: policier italien, mort en service, en 2007, à la suite d'affrontements entre supporters lors d'un match de football, le derby Catane-Palerme) accoucha d'un document dramatique plein de questions sur le sens de la vie et de l'étude. Ce document, à travers les journaux, a fini sur le bureau de Benoît XVI, qui, rencontrant l'archevêque de Catane lui a conseillé: "Ne laissez pas tomber les questions des jeunes."

Certains de ces jeunes, avec Ilenia et Salvo étaient sur la Place Saint-Pierre, dimanche dernier. Ils étaient prêts à partir en croisade pour le défendre. Au lieu de cela, Benoît XVI les a déconcertés. L'ennemi, a-t-il dit, n'est pas à l'extérieur, il est en nous, il est à l'intérieur de l'Église elle-même. Et, citant le penseur russe Florenskij, il a ajouté: « Regardez le plus souvent possible les étoiles. Lorsque votre âme souffrira, regardez les étoiles ou le bleu du ciel. Quand vous vous sentirez tristes, quand on vous offensera... entretenez-vous... avec le ciel. Alors votre âme s'apaisera »

"Peut-être n'étais-je pas consciente du geste que je faisais - explique Sandra Condorelli, étudiante en lettres à Catane - jusqu'à ce que je sois arrivée. Ce qui a fait mûrir mon jugement, ce n'est pas le grand nombre de personnes sur la Place Saint-Pierre, mais de regarder cet homme si ferme à la suite du Christ".
Sandra parle du Pape comme d'un ami. "Personne, dit-elle, quand l'être aimé est blessé ou est injustement attaqué, ne peut faire comme si de rien n'était, et il est naturel de courir vers lui! Je ne suis pas allée à Rome pour faire nombre, mais pour réaffirmer notre lien avec le point concret, humain, historique, dans lequel j'ai rencontré l'Espérance pour ma vie".
"Face à une présence - dit Marcello Pisani, professeur d'italien et d'histoire à Syracuse - la fatigue recule".
Le professeur est rentré de Rome en bus à 4h hier matin. A 8h30, il était dans la salle de classe.
- Cela valait la peine de faire cet effort, professeur?
"Bien sûr - répond Pisani - Ce 'Merci' du Pape m'a touché, quand il l'a dit et comment il l'a dit. Ce qui m'a touché, c'est le sentiment de gratitude qui transparaissait de ses yeux, de ses paroles et de ces bras grands ouverts, bien plus accueillants que cette colonnade du Bernin. Et voilà, tous ces kilomètres en si peu de temps pour apprendre de Benoît XVI ce sentiment de gratitude que seuls les vrais grands hommes ont".
"Hier, en classe - poursuit le professeur - j'ai demandé à un de mes élèves qui était venu à Saint-Pierre si ça en valait la peine: Bien sûr, m'a-t-il répondu. Et pourtant, il était rentré à 4h du matin le 17, comme moi, il était partu en bus le 15 à 20h. 24 heures de voyage en à peine un jour et demi.
Au déjeuner, j'ai demandé aussi à ma fille qui a quatorze ans, si elle était contente d'avoir été sur la Place Saint-Pierre et elle m'a répondu que oui. J'ai insisté: "Mais l'effort était grand, tu aurais pu rester confortablement assise à la maison à regarder le direct à la télévision". Elle m'a répondu: "Ce n'est pas la même chose, j'étais présente là-bas". Ma fille a raison, ce n'est pas la même chose..."

" J'ai été ému dimanche de voir ces gens pressés devant le pape et venus là pour témoigner ce que proclamait une des bannières: n'ayez pas peur, Jésus a vaincu le mal", dit Massimo Dragone, 39 ans, propriétaire d'un bar à Raguse .
Il s'est rendu à Rome en avion, mais la fatigue était là quand même. Réveil à 3h, départ en voiture de Raguse vers Fontanarossa pour prendre le vol de 6h15. Retour par le vol de 20h, puis à nouveau la voiture vers Raguse pour être prêt à 4h30 du matin pour ouvrir le bar. "Je suis fatigué mais heureux. Le visage du pape - dit-il - m'a ému".

Benoît XVI, selon son style, a peu concédé à la "spectacularisation" (mise en scène spectaculaire) de l'événement.
Et il a entièrement mis l'accent sur les motifs de la foi. Aux représentants des mouvements ecclésiaux venus de toute l'Italie, il a dit simplement: "Merci". Mais avec des larmes dans ses yeux. Et il a confié une tâche: "Servir Dieu et l'homme au nom du Christ". Il a ajouté: "Poursuivons cette voie avec confiance, et que les épreuves que le Seigneur permet nous poussent à plus de radicalité et de cohérence."
Les histoires de Ilenia, Sandra, du professeur de Syracuse et du propriétaire du bar de Raguse peuvent aider à expliquer pourquoi, malgré le déploiement massif des médias contre le pape, le peuple chrétien continue à le voir comme un point de certitude dans un monde de confusion.

© Copyright La Sicilia, 18 maggio 2010




Les propos de Benoît, après l'Angelus

(Source)

Aujourd'hui, mon premier message de salut va aux fidèles laïcs venus de toute l'Italie - nous voyons toute l'Eglise présente - et au cardinal Angelo Bagnasco qui les accompagne comme président de la Conférence épiscopale. Je vous remercie de tout cœur, chers frères et sœurs, pour votre présence importante et chaleureuse! Merci! Répondant à l'invitation des associations de laïcs (Consulta Nazionale delle Aggregazioni Laicali), vous avez adhéré avec enthousiasme à cette manifestation de foi et de solidarité belle et spontanée, à laquelle participe aussi un groupe important de parlementaires et d'administrateurs locaux. Je désire exprimer à tous ma vive reconnaissance. Je salue aussi les milliers d'immigrés en liaison avec nous de la place San Giovanni, avec le cardinal vicaire Agostino Vallini, à l'occasion de la "fête des peuples".
Chers amis, vous montrez aujourd'hui la grande affection et la proximité profonde de l'Eglise et du peuple italien pour le Pape et vos prêtres qui prennent chaque jour soin de vous pour que, dans un engagement de renouveau spirituel et moral, nous puissions toujours mieux servir l'Eglise, le Peuple de Dieu et tous ceux qui s'adressent à nous avec confiance. L'ennemi véritable à craindre et à combattre est le péché, le mal spirituel qui parfois, malheureusement, contamine aussi les membres de l'Eglise. Nous vivons dans le monde - dit le Seigneur - mais nous ne sommes pas du monde (cf. Jn 17, 10.14), même si nous devons nous préserver de ses séductions. Nous devons, en revanche, craindre le péché et pour cela, être profondément enracinés en Dieu, solidaires dans le bien, dans l'amour, dans le service. C'est cela que l'Eglise, ses ministres, unis aux fidèles, ont fait et continuent de faire en s'engageant avec ferveur pour le bien spirituel et matériel des personnes dans le monde entier. C'est cela que vous, en particulier, vous efforcez de faire habituellement dans les paroisses, dans les associations et dans les mouvements: servir Dieu et l'homme au nom du Christ. Poursuivons ensemble ce chemin avec confiance et que les épreuves, que le Seigneur permet, nous poussent à plus de radicalité et de cohérence. Il est beau de voir aujourd'hui cette foule place Saint-Pierre, comme il a été émouvant pour moi de voir à Fatima la foule immense qui, à l'école de Marie, a prié pour la conversion des cœurs. Je renouvelle aujourd'hui cet appel, réconforté par votre présence si nombreuse! Merci!






L'urgence éducative | En Espagne,les attaques habituelles contre le Pape