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L'IMMIGRATION ET L'AMÉRIQUE DE DEMAIN
 

Le nouvel archevêque de Los Angeles, Mgr Gómez (1) s'exprime sur l'immigration dans l'Osservatore Romano d'hier.(12/8/2011)




 
 

La situation de l'Amérique ne peut pas vraiment se comparer à celle de la France, sur ce plan: là-bas, l'immigration est essentiellemnt hispanique, donc catholique, elle contribue à revivifier l'Eglise, et à redessiner la carte religieuse du Pays.
Les propos de l'archevêque ne doivent pas être utilisés par les immigrationnistes pour justifier une fuite en avant. Mais ils nous invitent à réfléchir. Nous, comme les américains, quelles sont les valeurs que nous devons défendre?

Article ici: http://www.news.va/it/...
Ma traduction:




 

L'immigration et l'Amérique de demain
10/08/2011
L'Osservatore Romano

L'immigration et l'Amérique de demain était le thème de l'intervention que l'archevêque de Los Angeles a faite le 28 Juillet dernier au Napa Institute, à Napa, Californie, dans le cadre de la conférence annuelle sur "Catholics in the next America". Nous publions, dans notre traduction, la synthèse que l'évêque a faite pour notre journal.

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Je trouve frustrant notre débat politique sur l'immigration. Je pense souvent que nous tournons autour des vrais problèmes.
Tous les aspects de cet argument sont inspirés par une idée belle et patriotique de l'histoire et des valeurs américaines, mais récemment, j'ai commencé à me demander de quelle Amérique nous parlons vraiment.
Le pays change, et depusi longtemps. Les forces de la mondialisation modifient notre économie et nous obligent à repenser objectif et finalité de notre façon de gouverner. La menace d'ennemis extérieurs change notre sens de la souveraineté nationale. L'Amérique est en train de changer aussi de l'intérieur. Notre culture change. Nous avons une structure juridique qui permet de tuer des bébés dans le sein maternel, et même paie pour cela. Nos tribunaux et nos assemblées législatives sont en train de redéfinir les institutions naturelles du mariage et de la famille. Nous avons une culture des élites - dans le gouvernement, les médias et le milieu universitaire - qui est ouvertement hostile à la religion.

L'Amérique est en train de devenir un pays complètement différent dans ses fondements. Il est temps pour nous tous de reconnaître ce fait, indépendamment de notre position sur la question politique d'immigration. Nous devons reconnaître que l'immigration fait partie d'un ensemble plus large de questions sur notre identité et notre destin national. Qu'est-ce que l'Amérique? Qu'est-ce que cela signifie d'être américain? Qui sommes-nous en tant que peuple et où allons-nous en tant que pays? Comment sera l'Amérique qui vient? En tant que catholiques, et loyaux citoyens américains, nous devons répondre à ces questions dans uncadre de référence plus large .
En tant que catholiques, nous devons toujours nous rappeler que dans la vie de toute nation, il y a beaucoup plus que les exigences du moment politique, économique et culturel. Nous devons considérer toutes ces exigences et les discussions à leur sujet à la lumière du plan de Dieu pour les nations. C'est un grand défi pour nous dans cette culture qui nous pousse à privatiser notre foi, à la séparer de notre vie sociale. Nous devons toujours résister à la tentation. Nous sommes appelés à vivre notre foi dans nos activités, nos foyers et nos communautés et dans notre participation à la vie publique. Cela signifie que dans le débat sur l'immigration, nous devons introduire une perspective de foi catholique. Nous ne pouvons pas aborder la question seulement comme démocrates ou républicains, ou bien comme libéraux ou conservateurs.
Je pense que nous connaissons tous les enseignements de notre Eglise sur l'immigration. Ce que nous devons mieux comprendre, c'est comment faire face à l'immigration à la lumière de l'histoire et des objectifs de l'Amérique, dans la perspective de notre foi catholique. Si nous imaginons la migration dans cette perspective, nous comprenons que ce n'est pas un problème pour l'Amérique, mais une opportunité. L'immigration est la clé du renouveau américain. Parmi nos problèmes actuels, il y a celui d'avoir perdu le sens de l'histoire nationale de l'Amérique. Quand nous la connaissons, nous la connaissons de façon incomplète et si nous ne connaissons pas l'histoire, nous nous retrouvons avec les idées fausses sur l'identité et la culture américainee.




Notes

1. Dans un billet d'Avril 2010, Daniel Hamiche (Americatho) écrivait:
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C’est officiel et c’est fait : Mgr José H. Gomez, archevêque de San Antonio (Texas) vient d’être nommé
par Benoît XVI coadjuteur du cardinal Roger Mahony, archevêque de Los Angeles (Californie). Il lui succédera donc automatiquement le 27 février prochain, le jour où Mahony célèbrera ses 75 ans…
Le nouvel archevêque coadjuteur a une double particularité : il est né en 1951 au Mexique (à Monterrey) et a été ordonné prêtre pour l’Opus Dei en 1978 : c’est donc un «numéraire » de l’Opus ... Le coadjuteur fut évêque auxiliaire de Denver (donc auxiliaire de Mgr Charles Chaput : excellent signe…) de 2001 à 2004.
Évidemment très lié, par ses origines, aux Hispaniques catholiques, Mgr Gomez va gérer dans moins d’un an le plus gros diocèse des États-Unis (4,4 millions de catholiques). Particulièrement attentif aux vocations sacerdotales dans l’archidiocèse de San Antonio, ses efforts obtinrent un très bon résultat : en 2008, neuf prêtres furent ordonnés pour l’archidiocèse (le plus grand nombre depuis… 1930). Son séminaire (Assumption Seminary) compte aujourd’hui 83 candidats au sacerdoce…
C’est un choix excellent, mais la tâche de Mgr Gomez, futur cardinal de la Sainte Église, s’annonce fort rude… Prions pour lui.

2. Zenit, 1er mars 2011:
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Un nouvel archevêque de Los Angeles, Mgr Gómez, succède au cardinal Mahony.
Benoît XVI a en effet accepté la renonciation au gouvernement pastoral de l'archidiocèse de Los Angeles présentée par le cardinal Roger Michael Mahony, pour limite d'âge.

3. Americatho, 12 juillet 2011
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Archevêque du plus important diocèse américain (5 millions de catholiques), Mgr José Gomez a accordé un bref entretien à l’agence américaine Rome Reports, diffusé le 11 juillet sur le web (http://youtu.be/WlG-I1xVO50 ). Le nouvel archevêque de Los Angeles est lui-même un “immigré” puisqu’il est né au Mexique.
L’archevêque admet que la Messe se célèbre en quelque 42 langues différentes dans son diocèse – une raison de plus, selon moi, de regretter la quasi disparition du latin… Il rappelle que 70 % des catholiques de Los Angeles sont des Latinos et que nombre d’entre eux y sont sans titre de séjour, donc clandestins (on estime à 12 millions les immigrés clandestins aux États-Unis). Mgr Gomez, comme on le sait, est particulièrement préoccupé par le sort fait à ces immigrés légaux et clandestins, et rappelle, non sans raison, que les États-Unis ont toujours été un pays d’immigration. Il s’interroge, comme pasteur et non pas comme homme politique, à l’accueil qu’il convient de réserver à ces immigrés et à l’enseignement de l’Église sur ce problème. Sans vouloir jouer les provocateurs, je rappellerai que dans les États américains frontaliers du Mexique (Californie, Nouveau Mexique, Texas), les immigrés qui traversent le Rio Grande ne font, d’une certaine manière, que revenir sur la terre de leurs ancêtres…

4. Mgr Gomez explique sa vocation (Gloria TV): http://www.gloria.tv/?media=87927




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