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JMJ: UN REPORTAGE FAIT AVEC DES SACS-POUBELLES
 

Lu dans Paris-Match. (26/8/2011)




 

J'ai acheté le numéro de Paris-Match suivant les JMJ, non certes pour y trouver un article convenable (je ne suis pas naïve à ce point) mais peut-être quelques belles photos, dans ce fleuron du groupe Lagardère, où il est associé au JDD et à la station de radio haineusement anti-catholique Europe 1.
En couverture, le couple DSK (en gros, si l'on peut dire)... et en plus petit, Johnny Depp et Vanessa Paradis (on a le sens des priorités, à Paris-Match!), et Kadhafi. Pas un mot d'un évènement qui a quand même impliqué deux millions de jeunes du monde entier.
A l'intérieur, sous le titre délicat "La déferlante catho", six pages, dont quatre de photos parmi les moins belles qu'on puisse trouver (dont une vraiment déplacée, voir ici ).
Et deux pages de texte, dont une grande partie absolument insupportable.
Un article de "fond" signé Caroline Pigozzi, qui égrène tellement de platitudes qu'elle aurait aussi bien pu l'écrire il y a six mois sur une île au fin fond du Pacifique. Et surtout, sur 4 colonnes, le "reportage" signée d'une certaine Valentine de Panafieu..
Pour arriver à ce résultat, il me déplaît de devoir dire que la demoiselle (elle est jeune, si l'on en juge par ses photos sur Internet) n'avait besoin ni d'un micro, ni d'un carnet, ni d'un appareil photos - je croyais pourtant que c'étaient les accessoires indispensables du journaliste - mais seulement d'un stock de sacs poubelles, pour ramasser les ordures.
Là où certains ont vu une grande fête de la foi, où beaucoup se sont émerveillés du recueillement et du silence, à certains moments, où le Pape lui-même a parlé de "cascade de lumière", Mademoiselle de Panafieu n'a vu que des prostituées (rendons-lui grâce de montrer, peut-être involontairement, l'obscénité des opposants), des noceurs, des raveurs, des DJ, de l'alcool, du rock.
C'est indigne, et d'autant plus que ce journal, même si son tirage est modeste (je n'en sais rien) est très diffusé, très lu, dans les salles d'attente de coiffeurs, médecins et dentistes. C'est un portrait diffamatoire de l'Eglise.
La seule chose que je ne dirais pas, c'est que c'est une nouvelle preuve de la nullité des journalistes. Les deux "textes" ne doivent à l'évidence rien (et sont même une insulte) à une profession qui garde malgré tout quelques - trop rares - représentants honorables.




Extraits

(scannés par mes soins)
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Puerta del Sol, à Madrid. Il est 22 heures, les prostituées de la calle Montera papotent en attendant leur messie. Le client généreux et gentil. Elles sont russes, espagnoles ou latino-américaines. Leurs jupes rose fluo sont aussi courtes que les soutanes sont longues. Les catholiques venus assister aux Journées mondiales de la jeunesse, les JMJistes, les croisent. La chaleur chauffe le sol et les esprits. «Indignados» ou membres d'associations homosexuelles ont décidé de dénoncer le conservatisme et la gabegie de l'Eglise. Des manifestants hurlent à quatre jeunes accoudés à leur balcon: «Si tu as la foi, jette-toi dans le vide ! » Des femmes avancent, seins nus. Elles ont écrit sur leur dos: «Soy la puta de Satan» («Je suis la putain de Satan »). « Ils prennent les cathos pour des arriérés, dit une Canadienne de 18 ans en tee-shirt jaune. Ça m'énerve ! Je suis pour la capote et l'avortement, et je suis catho... » .
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C'est vrai, l'image des jeunes cathos pratiquants véhicule son chapelet de préjugés : « tradi» coincés, jupes plissées et colliers de perles des « PAM » (Pas avant le mariage). Quatre jours de JMJ plus tard, on demande repentance. La lecture de «L'agenda culturel et liturgique» évoque davantage le calendrier du Stade de France que celui d'un pèlerinage à Lourdes. Madrid s'est transformée en un gigantesque festival.
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Comme pour chauffer les foules avant le concert d'une rock star, d'imposantes enceintes de six mètres de hauteur sont installées tout le long de l'avenue: les JMJistes dansent sur de la musique pop. On connaissait «Woodstock», on découvre «Godstock ». Le Dj passe la chanson « Hello », de Martin Solveig, ou « Run This Town », de Rihanna. On est bien loin des cantiques.
Quatre Berlinois, torse nu et skateboard à la main, ont les yeux qui brillent face aux jolies Italiennes qui se trémoussent sur les Black Eyed Peas. Ils côtoient un Anglais coiffé d'une crête iroquoise, vingt Mexicaines qui jouent les pompom girls en scandant «Esta es la juventud del Papa ! ». Le minishort fait bon ménage avec la médaille en or de la Sainte Vierge.
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Le soir, sur la plaza Mayor, un groupe de vingt JMJistes français est assis, verre de mojito à la main. Où sortiront-ils ce soir? «Avant-hier, on a été au Kapital jusqu'à 5 heures du matin. Mais on était les seuls.» (ndlr: autrement dit, dans une foule de plus d'un million de personnes, Panafieu a trouvé "les seuls"!!! Quel flair incroyable!)
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Le jeune Français catho se reconnaît à son style vestimentaire : sandales tropéziennes pour les filles, polo à col relevé pour les garçons (ndlr: quand on voit le nom de l'auteur de l'article, il est permis de sourire). Classique bcbg. Mais toujours pas de collier de perles à l'horizon (ndlr: c'est une obssession!!). Pourquoi faudrait-il, aujourd'hui, être catho à la manière d'hier ? Tout autour, les bars et leurs terrasses sont pris d'assaut. On boit des bières, des bouteilles d'eau minérale remplies d'un liquide étrange, jaunâtre, mélange de vodka et de Red Bull.
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L'atmosphère est à la fête et à la drague. Une fille semble mourir d'ennui face à un garçon au visage ingrat. On ignorera définitivement s'il lui tient des propos à haute teneur spirituelle: elle se laisse embarquer par un beau blond pour danser un rock.
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Le Pape a annoncé qu'il y aurait cinq cents mariages issus des JMJ (???). Mais il a prévenu: de vrais mariages, ces unions que Dieu a faites et que les hommes ne peuvent défaire. N'est-ce pas l'amour pour toujours qui fait rêver les filles? Les garçons seront peut-être plus durs à convaincre. Déjà, les numéros de téléphone s'échangent. On en reparlera. ?




 

Mademoiselle de Panafieu reconnaît le style Saint Trop'!! Sans doute le croise-t-elle dans son entourage.
Elle avait sans doute aussi une feuille de route, avant de partir pour Madrid.
Du point de vue de ses maîtres, elle a parfaitement rempli son contrat. Ils peuvent lui dire merci.
Mais pas nous. Non, décidément, nous n'avons pas besoin de cette "information"-là.
Et même, pour parler vulgairement (mais moins qu'eux, car ce serait diidficile) nous en avons "ras le bol"!!




Un récit de la veillée des Quatre vents | JMJ: JL Restàn (2)