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LES JMJ, EXPRESSION DU FONDAMENTALISME ROMAIN???
 

Une association de "théologiens dissidents" chenus, venus d'Espagne, dénonce le "fondamentalisme" des JMJ de Madrid. Ce serait comique si malheureusement ce genre de document ne servait pas les ennemis de l'église, dit Carlota, qui a traduit leur manifeste (13/9/2011).




 
 

Ndlr: Il semble que ce "mouvement" ait une conception bien sélective et très politisée du fondamentalisme!
Je suis en train de traduire un article de Massimo Introvigne, une analyse du "11 septembre" qui parle du fondamentalisme, le vrai, celui qui fait des morts!! (à suivre)




Carlota:

Les JMJ : symbole du fondamentalisme catholique romain !

J’ai traduit ce texte (article et surtout manifeste d’un congrès international qui se dit de théologie et qui a eu lieu récemment à Madrid) non pas pour donner une publicité particulière à l’événement, mais parce que le communiqué final est une véritable anthologie du genre qui utilise les ficelles habituelles d’une dialectique bien connue. Et si, bien évidemment, certaines des déclarations qu’on peut lire semblent paraître idéalement souhaitables par toute personne dotée d’un minimum de bon sens, elles montrent malheureusement de nombreux vices de forme (et peut-être à l’insu même de ceux qui les font et qui sont sans doute de bonne foi – Ils méritent vraiment nos prières dans leur égarement, car l’aveuglement idéologique rend bien sourd à la raison et fait oublier la foi).

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Quelques 700 personnes selon les organisateurs ont participé à Madrid au XXXIème Congrès de Théologie qu’organise l’Association de Théologiens Jean XXXIII - un groupement sans reconnaissance ecclésiale, qui est la voix de la dissidence de l’Eglise en Espagne.
Les participants qui tournent autour d’une moyenne d’âge de 65 ans ont terminé leur congrès par une célébration de l’Eucharistie au siège du syndicat des commissions ouvrières de Madrid.
Dans le manifeste que Religión en Libertad reproduit intégralement ci-dessous, l’association présidée par le théologien contestataire Juan José Tamayo (ndt: voir sa fiche wikipedia française ici, où curieusement, contrairement à la fiche wikipedia espagnole, il n’est pas clairement indiqué que la hiérarchie catholique, bien évidemment, ne le cautionne pas !) dénonce le récent fondamentalisme catholique en donnant comme exemple les JMJ [!!].




 

Message du XXXI Congrès de Théologie
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Du 8 au 11 septembre a eu lieu le XXXIe Congrès de Théologie, avec la participation de sept cents personnes en provenance de différents continents et de multiples identités culturelles, religieuses et ethniques pour réfléchir sur le phénomène des fondamentalismes, ses principales manifestations, causes et conséquences dans les différents théâtres géoculturels : Asie, Afrique, Amérique Latine (a priori l’Amérique du Nord ne ferait pas partie de l’étude. Curieux!) et Europe.

1. Les fondamentalismes sont la manifestation la plus éloquente de l’incapacité pour les être humains de vivre en harmonie au milieu de la diversité, et ils transforment les divergences en barrière d’incommunicabilité. Ils alimentent l’intolérance, ils sont les ennemis de la diversité et ils peuvent se manifester sous toutes les idéologies.

2. Le phénomène fondamentaliste, chaque fois plus étendu, s’empare de toutes les parcelles de l’existence humaine, personnelle et sociale, religieuse et culturelle, politique et économique. Cela peut se constater avec l’avancée des partis xénophobes et islamophobes, dans le fanatisme de responsables religieux qui brûlent des livres sacrés.
En coïncidence avec le Xème anniversaire du 11 septembre, nous voulons faire un rappel spécial pour les attentats de ce jour aux Etats-Unis, sans oublier ceux du 11 mars à Madrid, du 7 juillet à Londres, du 21 juillet à Oslo, et d’autres, comme les invasions violentes de pays, et les agressions contre leur population civile de la part des puissances impérialistes.

3. Nous avons porté une attention spéciale aux fondamentalismes religieux dont les caractéristiques les plus importante sont: l’absolutisation de la tradition, la recherche d’un fondamentalisme inamovible dans un monde changeant, la prétendue compréhension littéraliste des textes sacrés hors du cadre culturel et historique dans lequel ils furent écrits, l’oubli de la critique inéluctable, la prétention de la vérité absolue (ndt: "Qu’est-ce que la vérité?", déclarait déjà le pauvre Pilate !) dans un monde caractérisé par la complexité et l’incertitude, la dépendance à une autorité indiscutable face à l’insécurité croissante, la défense d’une morale immuable dans une société en transformation permanente, la foi en Dieu connu qui légitime ses propres convictions et options, la sacralisation du profane, la dogmatisation de ce que l’on pense et le refus du dialogue.

4. Dans l’Église catholique (ndt: tiens, c’est bizarre, c’est la seule qui est citée!) le fondamentalisme a l’habitude de se canaliser à travers les mouvements néo-conservateurs, qui s'emploient à mener la restauration ecclésiastique jusqu’au bout, et par des actions intolérantes pas rares de la hiérarchie, qui minimisent et même nient des aspects fondamentaux du concile Vatican II et condamnent le travail des théologiens hommes et femmes (ndt en référence sans doute au XIVe Congrès International de l’Association Européenne des Femmes pour la Recherche Théologique qui a eu lieu en août en Espagne, Salamanque, et qui rassemblait aussi des théologiennes chrétiennes et non chrétiennes, et même des catholiques qui semblent parfois bien peu catholiques ) et les mouvements rénovateurs.

5. Quelques unes de ces attitudes, nous avons pu les vérifier lors des récentes JMJ, qui ont offert une image autoritaire et patriarcale de l’Église, étrangère aux vrais problèmes des jeunes, et ont fomenté l’exaltation du pontife, l’une des expressions les plus nettes du fondamentalisme. Et tout cela avec l’appui et la légitimation des différentes institutions municipales, autonomes, militaires et des affaires.

6.- Le fondamentalisme patriarcal a été l’objet d’une rigoureuse analyse critique de la part des théologiennes féministes des différentes traditions religieuses, un fondamentalisme qui fomente l’inégalité, maintient les rôles du genre (ndt nous y voilà !) et se traduit dans le contrôle absolu de l’ordre social par des hommes, qui impose la soumission aux femmes, a recours à la violence et arrive dans son extrême au « féminicide « (ndt Là curieusement le manifeste semble manquer de précision sur les grands pays où ont lieu ces pratiques).

7. Les fondamentalismes s’étendent dans les différents secteurs de la société et s’installent au sommet de la majorité des religions, de la politique, de l’économie et même des États, qui prennent des décisions autoritairement sans consulter les citoyens et sans développer la démocratie participative. Nous mêmes, bien que nous croyons être très éloignés de ces attitudes fondamentalistes, nous ne sommes pas exempts d’avoir recours à elles (ndt ah, chasser le naturel catholique, il revient au galop !). C’est pourquoi il faut être vigilant et avoir une attitude toujours autocritique (ndt ah, et bien non, c’est plutôt le Grand Timonier!).

8. Nous croyons que le meilleur antidote contre les fondamentalismes résident dans: la renonciation à la possession absolue de la vérité et sa recherche collective, le respect du pluralisme, le vivre ensemble face à la coexistence, le droit à la différence (ndt il faudra le rappeler aux féministes et adeptes du « genre » !), l’interculturalité et le dialogue interreligieux, orientés vers le travail en faveur de la paix et de la justice, la solidarité avec les exclus, la défense de la nature et l’égalité entre les hommes et les femmes. Les religions possèdent dans leurs sources propres des exemples lumineux et des ressorts pour dépasser les fondamentalismes, lesquels sont : la dignité des personnes, le tissu communautaire, l’acceptation des autres, le pardon, la miséricorde, l’option des pauvres et des marginaux et l’hospitalité.

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Notes complémentaires du traducteur:
Association de Théologiens Jean XXXIII : l’on ne doit pas s’étonner du nom de cette association car sans doute dans l’esprit de ces théologiens dissidents, le futur Bienheureux Pape, est à l’origine de la convocation de Vatican II et son père spirituel. Le choix du nom renforce aussi excellemment la méthode très classique de confusion destiner à mieux capter les brebis à égarer, des laïcs comme des religieux…

- Un article relatant les travaux de ce XXXI ème Congrès de Théologie est notamment (et curieusement!!) paru sur le site http://www.webislam.com/ malgré le nombre infime de personnes que représente ce mouvement (sans parler du sujet évoqué). Ce n’est sans doute pas par hasard !




Ancône appelle New York | 11 septembre 2001-2011