Rumeurs (??) de démission. On nous avait déjà fait le même coup à l'issue d'un voyage exigeant, celui du printemps 2008 aux Etats-Unis, où Benoît XVI avait déjà déployé, avec succès, toute son énergie. Quelques petites mises au point. (26/9/2011)

Et une première suggestion: pourquoi ne pas retenir le cas de Léon XIII, qui a régné heureusement jusqu'à 93 ans?
En visite à sa ville natale, Carpineto Romano, en septembre 2010, Benoît XVI avait parlé d'"un pape très vieux , mais sage et clairvoyant , [qui] put ainsi introduire dans le XXe siècle, une Église rajeunie , avec la juste attitude pour relever de nouveaux défis. (http://benoit-et-moi.fr/ete2010/... )

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J'avais vu l'information hier sur la presse italienne (reprise par certains avec une hâte suspecte) et je ne voulais pas en parler, pensant qu'il n'était pas nécessaire de contribuer à répandre les ragots. Mais puisque d'autres l'ont fait, et que je pense avoir quelques modestes éléments à apporter au "dossier" (même si le tableau reste flou...), je vais donner mon avis.

Avant de lire ce qui suit, il faudrait peut-être relire cet autre article, publié lors de la sortie de Lumière du Monde: Un pape émérite (http://benoit-et-moi.fr/2010-III/). Un journaliste italien érudit dressait une sorte d'état des lieux, après le "pavé dans la mare" de Benoît XVI répondant à Peter Seewald.

Benoît XVI est un esprit supérieur, et il est ouvert à TOUT, contrairement à l'image de lui que ses ennemis répandent. Aucune idée n'est tabou, il l'a déjà prouvé en parlant très librement, par exemple, de la polygamie en Afrique... ou même de l'usage du préservatif dans certains cas.
Disons donc que l'idée ne m'avait pas fait tomber de ma chaise.

Rappel:
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Du 15 au 21 avril 2008, le Saint-Père accomplissait un voyage triomphal aux Etats-Unis: une multitude d'engagements et de discours, six heures de décalage horaire, rappelons qu'il fêtait alors son quatre-vingtième anniversaire.
A son retour, l'envoyé spécial du Figaro d'alors, Hervé Yannou, publiait un article indécent, dans lequel, arguant du grand âge de Benoît XVI, il évoquait sa mort prochaine, et sa succession. Il y avait eu alors une levée de boucliers unanime, de la part des vaticanistes (de John Allen à Andrea Tornielli, ils s'étaient bien amusés aux dépens du confrère français), et aussi des lecteurs du Figaro. Depuis, Hervé Yannou exerce ses talents ailleurs - je ne sais pas si c'est lié:
Dossier ici: Dérapage du Figaro (http://benoit-et-moi.fr/USA/ ).

Retour d'Allemagne, bis repetita. Cette fois, plus surprenant, c'est un écrivain catholique que j'apprécie en général, Antonio Socci, dont j'ai déjà traduit des articles (voir ici) qui sur son blog, Lo Straniero (l'étranger) , repris sur le journal en pricipe à droite, Libero (*), se fait l'écho des plus méchants ragots.
Pire, il le fait sur un ton hypocrite de la prétérition, titrant:

"Démission du Pape: prions que Dieu nous le conserve lontemps".

Et plus bas, il prétend que la démission du Pape pour ses 85 ans (soi donc au printemps 2012) est une rumeur qui court de façon insistante dans les couloirs du Vatican, raison pour laquelle lui-même en parle.

S'appuyant sur un passage de 'La lumière du monde', où Benoît XVI avait confié à Peter Seewald qu'il sentait ses forces diminuer (mais cela fait plus de 20 ans que notre Joseph-Benoît dit qu'il sent ses forces diminuer, et il n'en continue pas mois à déployer une activité, même physqique, que bien des gens ayant la moitié de son âge pourraient lui envier...), et tout en se répandant en protestations de sa bonne foi, "Papa Benedetto est aujourd'hui en pleine forme... mais le problème de son âge et de son énergie se pose" (et pourquoi pour lui spécialement?), Socci écrit: "c'est dans ce contexte qu'est née en lui l'hypothèse de saisir le passage des 85 ans pour passer la main".
Et de dérouler dans un langage sirupeux un panégyrique auquel j'avoue préférer les insultes de la presse laïcarde. Au moins, on sait à quoi s'en tenir!

Depuis, la salle de presse du Vatican, par la voix du Père Lombardi, a publié un démenti formel.

Tout cela est hautement sujet à caution, et j'ignore quel est "l'agenda caché" d'Antonio Socci, s'il en a un. En consultant la presse italienne (via Raffaella), j'apprend qu'il fut directeur de la revue 30 Giorni, proche de Communion et Libération, et qu'à l'époque, Andrea Tornielli - qui monte lui-même vigoureusement au créneau contre le faux scoop - y collaborait régulièrement.
La chasse au scoop, - et le relai immédiat par le journal Libero - explique-t-elle tout? Peut-être, mais alors il faudrait admettre qu'Antonio Socci est moins subtil - ou moins loyal -que ce que je supposais.
Que peut-on-croire? Une campage de presse se prépare-t-elle, avec une première étape qui a été une question posée récemment à son frère (lequel répond avec candeur à toutes les questions, parce que c'est un coeur pur), sur l'éventualité d'un renoncement? Souvenons-nous de JP II, les annonces incessantes de démission imminente, et le courage héroïque qu'il a manifesté jusqu'à la fin. C'est un exemple qui ne peut avoir manqué de marquer profondément son successeur.

Ce qui se passera demain, nous ne le savons pas.
Soyons sûrs que ce que le Saint-Père décidéra, ce sera pour le bien de l'Eglise, et seulement pour cela. Ne s'est-il pas lui-même défini comme "la bête de somme du Seigneur". Nous sommes tous entre les mains de Dieu, et lui-même ne manque pas de le rappeler, à chaque fois qu'il annonce un voyage qu'il se prépare à accomplir: "a Dio piacendo" (si Dieu le veut), dit-il toujours. Mais il est clair qu'il a des projets, et que dans son discours au Bundestag, il a eu ce trait d'humour: "cela me rassure qu'à 84 ans, on puisse encore raisonner correctement".
Toutes les projections sont donc obscènes - et dans l'immédiat sans fondement.

Jean-Marie Guénois (le succeseur d'Hervé Yannou au Figaro!) écrit sur ce sujet un article, que je partage largement: http://blog.lefigaro.fr/religioblog/....


(*) Pour situer Libero en italien):
http://it.wikipedia.org/wiki/Libero_(quotidiano)
http://it.wikipedia.org/wiki/Vittorio_Feltri
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A qui se fier!!!