L'interview fait référence à de multiples épisodes récents de l'actualité italienne (qui n'en ont pas moins une portée bien plus large, par le simple fait que l'Italie abrite le Siège de la Papauté, même si le Vatican est un état souverain), dont beaucoup ont été repris dans ces pages, mais très peu par les medias français qui, comme nous l'avons déjà dit, pratique un quasi black-out sur les affaires de l'Eglise. Ce qui n'est peut-être pas plus mal, au vu de ce qu'ils disent quand ils en parlent.
La réflexion de Massimo Introvigne est, je crois, à mettre en relation avec ceci: "Confession d'un cardinal" (en particulier: La surprise de la fin et Manifeste pour une autre Eglise )

... "L'Église attaquée de l'intérieur, les progressistes n'aiment pas le Magistère de Jean-Paul II et Benoît XVI"
Bruno Volpe
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Les attaques systématiques lancées ces derniers temps de toutes parts contre l'Église sont le fruit de cette "saleté" que celui qui était le Cardinal Joseph Ratzinger dénonça pendant les méditations du Chemin de Croix en 2005.
Jean-Paul II était sur le point de retourner à la maison du Père et le cardinal devait peu de temps après le remplacer sur la Chaire de Pierre.
Mais ni le Magistère du Pape polonais, ni celui du Pape allemand, qui est en pleine syntonie et continuité avec lui, ne convainquent les secteurs dits progressistes de l'Église, ceux-là même qui auraient pu inspirer, ou au moins apprécier, les continuelles enquêtes journalistiques visant à jeter le discrédit sur le Vatican et sur le clergé italien.
C'est la conviction du Professeur Maxime Introvigne, un des experts majeurs dans le domaine de la Religion...

Q: Dimanche, après la béatification des 498 martyres espagnols, quelques vandales ont tenté de prendre d'assaut l'Église de Saint-Eugène, fréquentée par des prêtres de la Prélature de l'Opus Dei...
R: A ce sujet, ma solidarité envers les religieux et les fidèles est totale, mais la chose ne me surprend pas vraiment....

Q: Pourquoi ?
R: C'est la conséquence d'un été entier de critiques contre l'Église, et d'une semaine où quelques organes de presse, déchaînant les fantasmes des esprits les plus faibles, ont d'abord fait les comptes de l'Église (remise en cause des accords financiers entre l'Etat italien et le Vatican, ndt), puis ont donné la parole à quelque bon apôtre qui a pensé "bien! c'est le moment de mettre en doute le caractère surnaturel des stigmates de Padre Pio". Tout cela après qu'en toute bonne foi aient été publiées des lettres privées dans lesquelles la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta décrivait sa crise de foi. Et pour rester sur le sujet de l'Opus Dei, je ne m'étonnerais pas si ce devait être à présent le tour de Saint Josemaria Escrivà.

Q: Il s'agit de personnes béatifiées ou canonisées par le Serviteur de Dieu Jean-Paul II: s'agit-il seulement d'une coïncidence ?
R: Parlons clair: aujourd'hui il y a, de la part de forces laïcistes et athées, des attaques contre l'Église et spécialement contre les figures de Jean-Paul II et Benoît XVI. La solidité de leur Magistère, la rectitude de leur pensée, dérange et, donc, par des voies indirectes, on cherche à les discréditer, y compris en attaquant les Saints qu'ils ont proclamés.

Q: Qui se cache derrière cette manoeuvre ?
R: Je ne crois pas trop à la "théorie du complot" (il Gran Vecchio), mais je n'irais pas loin pour débusquer les vrais ennemis de l'Église.

Q: À qui, ou quoi, faites-vous allusion ?
R: Aux milieux libertaires et laïcistes présents dans beaucoup de secteurs de la société et des moyens d'information. On soulève des tollés médiatiques, comme l'histoire de la pédophilie, ou des coûts de l'Église. Je pose la question: mais parmi les autres religions, n'existe-t-il pas des cas de pédophilie? Seraient-ils par hasard tous des gentilhommes? Et puis, assez avec cette histoire dérisoire des coûts de l'Église! L'Église n'a pas de privilèges, et fait le bien gratuitement, suppléant souvent aux carences de l'État!

Q: La franc-maçonnerie ne serait-elle pas derrière ces attaques ?
R: A ce sujet, il conviendrait de distinguer entre les différentes obédiences de la franc-maçonnerie, mais je suis personnellement convaincu que la franc-maçonnerie n'a cette fois rien à voir avec ces manoeuvres. Cherchons ce qui ne va pas dans notre maison, ce serait plus sérieux et plus honnête.

Q: Pardon, Professeur : voulez-vous dire que l'Église est frappée de son intérieur ?
R: Eh bien, appelons les choses par leur nom. Ce n'est un secret pour personne que le Magistère de Jean-Paul II et de Benoît XVI ne plaît pas à des secteurs dits "progressistes" de l'Église : certains documents pourraient être transmis aux journaux pour attaquer l'Église dans ses représentants. Comment expliquer, par exemple, l'hostilité de prélats définis comme "modernes" envers le Motu Proprio du Pape Benoît XVI qui, justement et avec tant de sagesse, a libéralisé la Messe tridentine? La fermeté doctrinale et morale de Benoît XVI aujourd'hui est la même que celle de Jean-Paul II hier.
Donc, je maintiens que, plus que par la franc-maçonnerie, l'Église est actuellement attaquée par ses secteurs "progressistes". Il serait donc opportun de faire la lumière et le ménage dans notre maison, avant de penser aux conjurations extérieures ".

Cela peut-être intéressant de répondre à cette question, après avoir lu l'article qui précède.
Voir ici: fr.wikipedia.org/wiki/Massimo_Introvigne
Et en particulier:
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Massimo Introvigne (né le 14 juin, 1955 à Rome) ...est considéré comme un spécialiste des mouvements dits sectaires pour lesquels il propose l'appellation de nouveau mouvement religieux, des fondamentalismes, et de la sociologie des religions. Ses positions lui ont valu d'être critiqué par les groupements anti-sectes français.
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Introvigne est aussi connu par ses ouvrages critiques sur le Da Vinci Code et le documentaire de la BBC Sex Crimes and the Vatican sur la pédophilie et le Vatican. En 2006, Introvigne a publié un livre tout à fait différent par rapport à ses ouvrages précédents: Il dramma dell'Europa senza Cristo, où il critique vivement ce qu'il appelle le laïcisme européen sur la base des encycliques de Jean Paul II et Benoît XVI. Ce livre a engendré des dizaines de groupes d'étude en Italie, qui y voient un instrument pour le réveil d'un type de catholicisme plutôt conservateur dans la ligne de Benoît XVI.
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Il est connu en Italie comme membre et co-fondateur de l’Union Démocratique Chrétienne du Centre (UDC), parti centriste d’inspiration catholique qui a été l’allié de la droite dans les gouvernements de 1994 et 2001, et Alleanza Cattolica (dont font partie plusieurs membres du Parlement italien) est seulement critiquée pour ses positions conservatrices en matière d’avortement, d'homosexualité, etc.