Totalement surréaliste...

... le commentaire d'Henri Tincq à la nomination du Cardinal George, archevêque de Chicago, comme nouveau président de la Conférence des evêques américains!!
Et surtout, d'une incroyable violence, particulièrement incongrue dans un journal qui se fait le portre-parole hypocrite de toutes les "libertés"!
Je sais, ce que je vais dire a déjà été dit et répété -mieux que par moi- mais nous en avons vraiment assez de ces histoires de prêtres pédophiles (quoiqu'on dise, la médiatisation en laisse songeur, si l'on pense qu'elle émane d'une société hyper-permissive qui s'acharne à pulvériser tous les tabous, et le revendique!); ni les catholiques de base, ni l'autorité du pape n'en sont responsables, et pour aussi répugnantes qu'elles soient, il est clair que d'autres institutions pourraient être impliquées...
On sent ici une jouissance malsaine qui lève littéralement le coeur.

Et pourquoi revisiter le programme du voyage du Saint-Père -déjà bien fourni, et très dense- en annonçant triomphalement ce "non-évènement": Le Pape n'ira pas à Boston? Il y a tellement d'endroits où il n'ira pas qu'il serait quand même beaucoup plus simple et plus honnête de se contenter de dire... où il ira!

Site du Monde (égal à lui-même, hélas! )

Le cardinal Francis George élu à la tête de la hiérarchie catholique américaine
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Encore traumatisée par le scandale des prêtres pédophiles, l'Eglise catholique des Etats-Unis - la plus nombreuse du pays avec 69 millions de fidèles - s'est dotée, le 12 novembre, d'un nouveau président de conférence épiscopale, le cardinal Francis George, archevêque de Chicago. Le même jour, elle a appris la première visite aux Etats-Unis, en avril 2008, du pape Benoît XVI.

On estime aujourd'hui à plus de 3 000 (sur un total de 42 000) le nombre de prêtres qui, depuis 2002, ont fait l'objet de poursuites judiciaires pour abus sexuels, commis le plus souvent entre 1960 et le milieu des années 1980. Certains de ces prêtres ont été condamnés pour des actes portant parfois sur des dizaines d'enfants. D'autres ont bénéficié d'une prescription pour des faits antérieurs aux années 1950.

La facture financière et morale est lourde. A la suite de procès, l'Eglise américaine a déjà versé 2,8 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) de dommages aux victimes. Elle a surtout perdu une grande partie du capital de sympathie dont elle disposait dans l'opinion.

Natif de Chicago et archevêque de cette ville depuis 1997, le cardinal Francis George, 70 ans, a été élu pour trois ans président de la conférence par 85 % des 222 évêques réunis à Baltimore (Maryland). Il succède à Mgr William Skylstad, de Spokane (Etat de Washington).

Dans l'épiscopat américain, la voix de Mgr Francis George avait été l'une des plus favorables à la transparence dans les affaires de pédophilie du clergé.

Il fut l'un des principaux rédacteurs de la Charte sur la protection des enfants, adoptée en 2002 à Dallas, qui traduisait la volonté de l'Eglise de répondre rapidement aux plaintes, de prévenir de nouveaux scandales et de dédommager généreusement les victimes.

LE PAPE N'IRA PAS À BOSTON
L'élection du cardinal George à la tête de la hiérarchie américaine fait pourtant l'objet de critiques. Il est accusé de ne pas avoir débusqué à temps les prêtres pédophiles de son propre diocèse. Voice of the Faithful (La Voix des croyants), la plus importante organisation de lutte contre le silence entourant les scandales sexuels, dénonce l'"inertie" du cardinal, qui aurait laissé en poste un prêtre, Daniel McCormack, qui faisait l'objet de plusieurs plaintes pour abus sexuels. Celui-ci a été arrêté en 2006 et condamné à cinq ans de prison.

Une autre association, Survivors Network of those Abused by Priests (SNAP, Réseau des victimes des abus des prêtres), a également déploré que la première visite du pape Benoît XVI aux Etats-Unis ne prévoie pas d'étape à Boston (Massachusetts), qui avait été l'épicentre du scandale, et dont le cardinal Bernard Law, archevêque de la ville, avait été contraint en 2002 à la démission.

Benoît XVI limitera sa visite, du 15 au 20 avril, à deux villes, Washington et New York. Il sera reçu à la Maison Blanche par George Bush le 15 avril. Le 18, il prononcera un grand discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, et le 19, après une messe à la cathédrale Saint-Patrick à New York, il ira se recueillir sur le site de Ground Zero, où s'élevaient les tours jumelles détruites lors des attentats du 11 septembre 2001.

Henri Tincq