Les évêques italiens et l'environnement

Ceci est un message de la Conférence des Evêques d'Italie (CEI).
Certes, ce n'est pas le Pape qui s'exprime par leur bouche, mais au vu de la loyauté parfaite qu'ils lui ont témoignée à travers vents et marées, sous les houlettes successives de Mgr Ruini puis Mgr Bagnasco, on peut supposer que leur discours est en accord avec le sien.
Sans chercher à interpréter leurs propos, on sent une certaine réticence par rapport au discours dominant, perceptible dans leur " Si vraiment la crise écologique est liée à un mentalité erronée, à des styles de vie mauvais...". Ils ne veulent pas incriminer l'homme en tant que tel. On remarquera également que, comme Benoît XVI, ils ne parlent pas de la planète, mais de la création. C'est un point de vue assez différent.
Et quand ils parlent de "L'oeuvre de garder et perfectionner la création", je pense à la phrase prononcée a braccio par Benoît XVI devant les habitants de Lorenzago, lors de l'Angelus du 22 juillet: "je vois comment, réellement vous gardez et cultivez ce beau jardin de Dieu". On est loin, je trouve, du slogan "sauvegarder la planète".
Bref, l'hypothèse d'une Eglise cédant aux sirénes de la modernité en devenant "verte" est peut-être encore fragile...
Et le thème de l'écologie humaine refait une nouvelle fois surface. C'est manifestement le coeur du problème.

La conviction des Évêques italiens : "Pour défendre l'environnement, protéger l'intégrité de la personne"
Source: Petrus, ma traduction:
-----------------------
Pour défendre l'environnemnt, il faut avant tout "sauvegarder l'intégrité de la personne humaine, dans son lien avec Dieu et avec la création".
Et ceci signifie "refuser tout concept déshumanisé de développement, et inclure le territoire dans la complexité des facteurs que le déterminent". C'est ce qu'affirment les évêques italiens dans le message pour la Journée d'Action de grâce (Giornata del Ringraziamento), qui sera célébrée le 11 novembre.
"Il en résulte clairement - écrivent les évêques - que la résolution de la crise écologique, l'impulsion nouvelle donnée au développement des peuples et donc au futur de la planète, doivent compter sur une transformation des consciences éclairées par des principes moraux précis, préalable à l'élaboration de règles, de lois et d'accords, et ceci davantage que sur des lois et des accords internationaux, pour sages et clairvoyants qu'ils soient, ".
"Si vraiment la crise écologique est liée à un mentalité erronée, à des styles de vie mauvais, nous devons développer - explique le message de la CEI- une nouvelle mentalité, une nouvelle relation avec l'environnement".
Ainsi "le soin de l'environnement naturel et l'engagement pour un authentifique développement humain sont donc étroitement liés. L'oeuvre de garder et perfectionner la création tend à préfigurer - souligne le texte - cette plénitude de vie à laquelle l'homme est appelé par Dieu : une humanité nouvelle qui a comme loi l'amour et comme modèle le Christ, premier-né de toute la création".
Le message rappelle de qu'il y a un "rapport indissoluble" entre l'écologie environementale et l'écologie humaine.
"Benoît XVI - concluent les évêques - dans le Message pour la Journée mondiale de la paix 2007, met en lumière comment une vision réductrice de l'homme finit par produire des conséquences négatives y compris pour la défense du monde naturel".

Le texte original en italien de la CEI est disponible dans son intégralité sur le site de L'Avvenire, et archivé par moi ici: "Foi et environnement" (CEI) (traduction à venir?...)