Communion avec l'orthodoxie: l'écueil

Le rendez-vous de Ravenne

A la fin de l'audience générale (du mercredi 10 octobre) Benoît XVI a rappelé que, ces jours-ci à Ravenne (Italie), se tient la Xème session plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre Eglise orthodoxe et Eglise catholique qui traite un sujet de grand intérêt oecuménique: "Les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentale de l'Eglise. Communion ecclésiale, conciliarité et autorité".

"Unissez-vous à ma prière -a demandé le Pape- pour que cet important rendez-vous fasse avancer vers la pleine communion entre catholiques et orthodoxes, afin de parvenir au plus tôt au partage du Calice du Seigneur".

(Source: VIS)

Dialogue en panne à cause des orthodoxes

Sur le blog d'Andrea Tornielli, une information inédite (*) "bat en brèche les idées reçues": les difficultés sont loin de dépendre uniquement des catholiques.
Article original en italien ici: http://blog.ilgiornale.it/tornielli
Ma traduction
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La nouvelle n'a encore [pratiquement] pas été divulguée : les travaux de la Commission théologique mixte catholique- orthodoxe à peine entamés à Ravenne sont déjà naufragés.
Il y était question de l'autorité et du Primat universels dans l'Église - le véritable écueil à la réunification avec les orthodoxes, comme on le sait, est celui de la primauté de Pierre -, mais à l'improviste, la délégation russe a abandonné les travaux.
Le motif? La présence de représentants de l'Église orthodoxe d'Estonie, qui était soumise au patriarcat de Moscou mais qui s'est rendue autonome avec la bénédiction du patriarche oecuménique de Costantinople. Le fait que les délégués de la plus importante et puissante Église orthodoxe, celle de Moscou, s'en soient allés rend de fait vaine la poursuite du dialogue de Ravenne sur la primauté.

Le chemin oecuménique est donc toujours plus en pente en ce qui concerne l'approfondissement théologique, davantage à cause des divisions internes à l'orthodoxie que pour les différents avec l'Église catholique.

Reste le terrain de l'alliance entre les chrétiens pour combattre le relativisme et défendre les racines chrétiennes de l'Europe : une bataille qui plaît aux orthodoxes russes.

Quand on pense qu'hier encore, Benoît XVI, au terme de l'audience générale, avait lancé une appel pour l'unité en parlant de la commission de Ravenne.
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(*) En réalité, je constate que l'information est déjà connue sur le site ESM.
La nouveauté, pour moi, c'est donc les termes utilisés par un journaliste italien plutôt prestigieux pour défendre le Saint-Père...