Une rencontre avec Benoît XVI

Récit de Jean Madiran, directeur(?)-fondateur de "Présent", dans le numéro d'aujourd'hui.
Je l'ai acheté tout exprès pour le scanner et pouvoir le reproduire ici.
Jean Madiran a assisté à l'audience du 3 octobre avec Mgr Wach, supérieur de l'Institut du Christ-Roi.
Il a eu la chance d'approcher le Saint-Père de très prés, et il a été touché par son aisance, cette assurance humble, cette bonté simple et rayonnante, en un mot cette grâce d'état, qui sont la marque de Benoît XVI.
Il témoigne aussi du désir du Pape d'être informé à la source, de l'attention aux gens.

Voici l'extrait de l'article qui raconte cette rencontre.



De Florence à Rome...

– Alors, comment allez-vous, Monseigneur ? demande le Pape en tendant son anneau à baiser.

Il parle parfaitement le français, et il a mis dans son interpellation une nuance de familiarité.

D’ailleurs, tout à l’heure, quand la papamobile a passé en revue les invités du premier rang, Benoît XVI a fait un petit signe à l’adresse de Mgr Wach pour lui montrer qu’il l’avait aperçu.

Il est arrivé en hélicoptère de Castelgandolfo où il réside encore en ce 3 octobre, vigile de saint François d’Assise.

Maintenant il s’avance à pied afin de s’entretenir en particulier avec les uns et les autres, chacun à son tour.

Le Pape
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Il saute aux yeux que Benoît XVI n’est plus le cardinal Ratzinger. Celui-ci avait comme une mince écorce de rigueur, de distance, un peu de timidité, semblait-il. L’écorce a éclaté. On se trouve désormais en présence d’un pontife à qui la grâce du pontificat a conféré une pleine assurance, mais une assurance humble, avec une sorte de bonhomie, ou plutôt une bonté simple et rayonnante, une bienveillance dans le regard et dans le ton. Il écoute avec attention ce qu’on lui dit, il lit ce qu’on lui montre, il prend son temps.

Son premier souci, apparemment sa priorité, en tout cas sa première question à Mgr Wach, c’est :

— Avez-vous toujours beaucoup de vocations ?

Cette année justement l’Institut du Christ-Roi compte quinze nouvelles entrées à son séminaire de Gricigliano, dont treize Français.

Le souverain pontife fait rapidement le point sur les fondations, établissements, ministères de l’Institut et de ses prêtres. Il en existe en Europe, en Afrique, en Amérique, en Europe. Benoît XVI paraît spécialement satisfait qu’il y ait des missions en Afrique. – En somme, vous êtes partout, dit-il à Mgr Wach. En France effectivement, des prêtres de l’Institut ont un ministère dans les diocèses de Bordeaux, Toulouse, Nice, Versailles, Rennes, Agen, Cahors, Tulle, Limoges, Montpellier.

Le Pape interroge Mgr Wach sur la qualité de ses relations avec les évêques (dans ces diocèses-là et aussi, en général, dans les autres). On voit ainsi qu’il ne manque pas une occasion de se renseigner directement. Les familiers des rouages et personnels de la curie romaine peuvent constater qu’il n’y règne point partout un enthousiasme empressé à l’égard de Benoît XVI. En outre, avec la prééminence croissante de la secrétairerie d’Etat depuis l’abaissement et le changement de titre du Saint-Ofice, un esprit de bureaucratie administrative et de partialité montinienne reste trop souvent dominant, dévalorisant ou neutralisant la remontée de l’information sur la situation doctrinale des diocèses et sur les réalités religieuses telles qu’elles sont vécues sur le terrain...