La IXème Symphonie de Beethoven

Un concert exceptionnel a été offert au Pape ce samedi 27 octobre par l'orchestre de la Radio Bavaroise.
En mélomane averti, Benoît XVI remercie les exécutants, et trouve des accents d'une grande beauté pour parler d'une oeuvre qu'il dit appartenir "au patrimoine universel de l'humanité". On y retrouve d'une certraine façon ce thème souvent exprimé par lui que la perfection d'une oeuvre artistique humaine contient en elle-même la présence de Dieu.

Compte-rendu en italien sur korazym.org, reproduit sur le blog de Raffaella.
Ma traduction.


 

Le Pape : Beethoven, patrimoine universel de l'humanité
Angela Ambrogetti, © Copyright Korazym

Un concert de gala pour le Pape samedi soir au Vatican. La Salle Paul VI a reçu l'Orchestre Symphonique et le Choeur de la Radio Bavaroise dirigés par Mariss Jansons, pour l'exécution de la IXème symphonie de Beethoven, un hommage au Pape du Cardinal Friedrich Wetter et du Professeur Thomas Gruber.
"Une symphonie, qui appartient au patrimoine universel de l'humanité, - a dit le Pape dans son discours de remerciements au terme de l'exécution - et suscite toujours et de manière renouvelée mon étonnement".
Le Pape relit la naissance de ce chef-d'oeuvre à la lumière des épisodes de la vie de Beethoven: "... après des années d'auto-isolement et de vie retirée, où il avait dû se battre avec des difficultés intérieures et extérieures qui suscitaient en lui de la dépression et une profonde amertume, et menaçaient d'étouffer sa créativité artistique, en 1824, le compositeur désormais totalement sourd, surprend le public avec une composition qui rompt avec la forme traditionnelle de la symphonie et, dans la coopération entre l'orchestre, le choeur et les solistes, s'élève à un extraordinaire final d'optimisme et de joie".
Là est le changement. "L'irrésistible sentiment de joie transformé ici en musique n'est pas quelque chose de léger et de superficiel: c'est un sentiment conquis avec peine". Le grand compositeur avait appris une nouvelle façon d'écouter.

"Il me vient à l'esprit, a poursuivi le Pape - une expression mystérieuse du prophète Isaïe qui, parlant d'une victoire de la vérité et du droit, disait : "En ce jour, les sourds entendront les mots d'un livre [c'est-à-dire mots seulement écrits]; libérés de l'obscurité et des ténébres, les yeux des aveugles verront ". C'est une allusion à une capacité de percevoir que reçoit en don celui qui obtient de Dieu la grâce d'une libération extérieure et intérieure ".

La conclusion du discours, ramène le Pape à un souvenir significatif d'une année significative : 1989 lorsque le Choeur et l'Orchestre de la Radio Bavaroise, à l'occasion de la "chute du mur", dirigés par Leonard Bernstein, changèrent le texte de "L'Hymne à la joie" en "Liberté, belle étincelle de Dieu". Parce que, conclut le Pape, "la vraie joie est enracinée dans cette liberté qui seul Dieu peut offrir".
"Lui seul - parfois à travers des périodes de vide et d'isolement intérieur - veut nous rendre attentifs et capables "de sentir" sa présence silencieuse pas seulement "par-delà la voûte des étoiles", mais aussi dans l'intimité de notre esprit. C'est lui qui allume l'étincelle de l'amour divin qui peut nous rendre libres d'être ce que nous sommes vraiment."
Dans la salle archi-comble, beaucoup les personnalités civiles et religieuses. Avant l'exécution de la symphonie l'orchestre et le choeur ont exécuté "Tu es Petrus" en signe de salutation et d'hommage. De très longs applaudissements ont conclu les deux exécutions.
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Photos ici: Concert pour le Pape