Cellules souches

Je commence par une évidence: je n'y connais rien.
Et une seconde évidence: on n'arrête pas d'en parler.
J'ai donc fait comme les mauvais élèves, et cherché sur Internet une définition certainement extrêmement réductrice ('les cellules souches pour les nuls', en quelque sorte) juste pour y voir un peu plus clair, avant d'approfondir éventuellement.

Voici ce que dit Wikipedia -à prendre avec des pincettes, sans doute, mais dans une première approche, cela suffit pour comprendre les enjeux moraux.


 

Qu'est-ce que les cellules-souches (Wikipedia)?

En biologie, le terme de cellules souches désigne des cellules indifférenciées qui, d'une part, peuvent donner des cellules spécialisées (différenciation) et, d'autre part, peuvent virtuellement se renouveler indéfiniment.

Elles seraient par exemple en partie responsables de la régénération des membres chez certains animaux. ...
Des expériences effectuées sur les rats montrent que ces cellules sont capables de se différencier en un type de cellule donné et donc de restaurer des organes. C'est la thérapie cellulaire.

Les cellules souches sont présentes au stade embryonnaire, et dans l'organisme adulte. Cependant elles sont beaucoup plus rares dans l'organisme adulte. Étant donné les avantages qu'elles présentent, le clonage thérapeutique est donc apparu afin d'en fabriquer.
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En médecine, les cellules souches animales et en particulier les cellules souches humaines font l'objet de beaucoup de recherches actuellement, notamment en vue de régénérer des tissus voire de créer de toute pièce des tissus et organes. L'origine des cellules pose aussi des problèmes d'éthique, en raison de la principale source de cellules souches : l'embryon. Heureusement de nouvelles sources (beaucoup plus pratiques) de cellules souches ont été découvertes, comme les cellules du sang de cordon ombilical, ou des cellules souches dans le tissu adipeux...
Dans un futur proche, les cellules souches pourraient servir à soigner des maladies cérébrales telles que la maladie d'Alzheimer.

Cependant, ces cellules souches ont été récemment impliquées dans des origines de cancers. En effet, les cellules souches seraient les seules à avoir la possibilité de muter suffisamment pour devenir des cellules cancéreuses, en raison du temps nécessaire à ces mutations - plusieurs années - alors que les cellules différenciées ont une espérance de vie de quelques semaines seulement), et sont aussi responsables des récidives de cancers. Ces études jettent donc une ombre sur ces cellules tant vantées.



Ouf! J'ai compris, en gros, de quoi il s'agit.
Dernières nouvelles sur la recherche:

De nouvelles avancées sur les cellules souches

(Radio Vatican)
L’Académie Pontificale pour la Vie salue une découverte respectueuse de l’éthique. Mercredi, deux scientifiques, un Japonais et un Américain, ont réussi à transformer des cellules de peau humaine en cellules souches capables d'évoluer en cellules nerveuses pancréatiques, ou encore cardiaques. Cette technique pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre le cancer, le diabète ou la maladie d'Alzheimer.
Mgr Sgreccia, président de l’Académie Pontificale pour la Vie salue cette découverte respectueuse de l’éthique .
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Cellules souches: les recherches sur la peau éthiquement acceptables
(Cyberpresse)
Un prélat du Vatican a salué mercredi la nouvelle voie de recherche sur la création de cellules souches à partir de la peau annoncée par des scientifiques japonais et américains qui «ne semble pas poser de problèmes éthiques», au contraire de la recherche sur l'embryon.
«La nouvelle recherche qui se profile ne semble pas devoir poser de problèmes éthiques», a déclaré Mgr Elio Sgreccia, président de l'Académie pontificale pour la vie, à l'agence d'informations religieuses I-Media.
L'Église catholique «ne se soucie pas de processus techniques, elle relève seulement si un procédé lèse ou non la dignité humaine. Pour le reste, la science est libre de ses recherches», a souligné Mgr Sgreccia.

C'est au nom du principe du respect de la dignité humaine que l'Église «a toujours soutenu l'illégitimité du clonage humain et combattu la destruction de cellules souches embryonnaires», a rappelé le prélat. «On ne peut sauver la vie d'une personne en en tuant une autre. C'est du machiavélisme éthique», a-t-il ajouté.

Mgr Sgreccia a indiqué que le chercheur japonais Shinya Yamanaka, dont l'équipe a réussi à créer une lignée de cellules souches à partir de 5000 cellules, «a participé l'année dernière aux travaux de l'Académie pour la vie, ici, au Vatican».

«À l'heure actuelle nous tenons son processus pour licite, sous réserve de vérifications ultérieures», a déclaré Mgr Sgreccia.
L'académie pontificale pour la vie est une institution créée en 1994 par le pape Jean Paul II pour soutenir la recherche médicale et juridique relatives «à la promotion et à la défense de la vie, au regard de la morale chrétienne et des directives du magistère de l'Église catholique».
Deux équipes scientifiques, japonaise et américaine, ont simultanément annoncé mardi avoir réussi à transformer des cellules de peau humaine en cellules souches, ouvrant un nouveau champ de recherches qui permet de contourner le débat éthique sur la destruction d'embryons.

Cette nouvelle a été accompagnée partout d'un concert de louanges et de cris d'enthousiasme.
Sans vouloir minimiser sa portée, je crois utile de citer l'article de la directrice de Présent (23 novembre), Jeanne Smits, qui semble bien connaître la question:

ont-ils vraiment trouvé la « pierre philosophale »

(Jeanne Smits)
Deux équipes de chercheurs, l'une américaine, l'autre japonaise, viennent de publier les résultats positifs de leurs expériences entreprises pour obtenir des cellules souches « pluripotentes » à partir de cellules de peau humaine.
Présentée comme le « Saint-Graal » de la médecine, l'équivalent de la transformation du plomb en or, la découverte mettrait fin à la « nécessité » de détruire, voire de cloner et de détruire des embryons humains pour obtenir ces fameuses cellules. En l'occurrence, l'équipe du Dr Shinya Yamanaka de l'université de Kyoto a obtenu tous les principaux tissus à partir des simples cellules de peau, y compris des cellules de muscles, de boyaux, de cartilage, de neurones et du coeur.
Alors qu'on nous vante depuis des années le potentiel de la recherche sur les cellules souches tirées d'embryons de quelques jours, la nouvelle découverte est saluée, entre autres, parce qu'elle devrait permettre d'en finir avec le problème du rejet immunitaire. Celui-ci n'était évoqué que fort discrètement jusqu'à maintenant, si bien que, contrairement à ce que laissent imaginer les laboratoires de recherche sur les cellules embryonnaires et la grosse presse, aucune application thérapeutique concrète satisfaisante n'a encore été obtenue à partir des cellules embryonnaires.

La nouveauté de la découverte annoncée par le Dr Yamanaka et par Robert Lanza, directeur scientifique de la compagnie américaine Advanced Stem Technology, réside dans la réversion de cellules adultes à leur stade embryonnaire par l'ingénierie génétique. L'introduction de quatre protéines dans l'ADN de celles-ci par l'utilisation d'un rétrovirus permet d'obtenir des cellules ayant pour ainsi dire toutes les caractéristiques des cellules souches embryonnaires capables de donner n'importe quel tissu, alors que les cellules souches récoltées sur des organes adultes ont un potentiel plus limité (mais déjà utilisé avec succès sur le plan thérapeutique).

Et c'est la première limite de la technique : il y a un risque réel de développement cancéreux, une fois les cellules quasi embryonnaires introduites dans un organe lésé, d'autant que l'une des protéines utilisées a une tendance propre à produire des tumeurs. Ce qui a fait dire au Dr Yamanaka : « Tant que nous utiliserons ces virus, je ne pense pas que les cellules (reprogrammées) seront aussi sûres que les cellules embryonnaires. » Et de recommander la poursuite de la recherche sur celles-ci, même s'il n'y a jamais participé...
Une deuxième question se pose aussi sur le plan moral. Un spécialiste canadien de l'éthique médicale, consultant de divers groupes pro-vie, observe ainsi qu'apparemment, les recherches n'ont pas conduit à la création d'embryons humains. Mais le Dr John Shea précise qu'on a obtenu des cellules souches similaires au blastomère : « L'ennui avec le blastomère, si c'est cela qu'ils ont obtenu, c'est qu'il peut former un jumeau qui devient lui-même un embryon. »
Le Pr Yamanaka lui-même a déclaré qu'il était en discussion avec le gouvernement japonais en vue d'obtenir une interdiction globale de l'utilisation de sa technique pour obtenir des clones, voire simplement des naissances à partir de l'obtention de gamètes dont la normalité est très difficile à assurer.
On comprend dès lors l'approbation très prudente exprimée par Mgr Elio Sgreccia, président de l'Académie pontificale pour la vie qui a déclaré mercredi à propos des travaux de l'équipe japonaise :

« A l'heure actuelle nous tenons son processus pour licite, sous réserve de vérifications ultérieures. »

Autrement dit, "ne nous emballons-pas"!

Concert pour le Pape