Ragots italiens

Rapportés par Andrea Tornielli, dans son blog, et, de façon plus détaillée, dans Il Giornale.
Disons-le tout net, je n'aime pas ce qui s'est passé, qui me choque, comme française. Le journaliste italien, d'ailleurs, ne se prive pas d'employer un ton désinvolte, qu'on ne peut que trouver justifié.

Le problème est que rien n'aurait dû donner de la substance à ces ragots; l'épisode relaté ici révèle de la part de Nicolas Sarkozy (et de la mère de sa "fiancée" dont on nous affirme pourtant qu'elle est issue du meilleur monde) un sans-gêne sans limite, ou tout au moins un incroyable manque de tact.

Je note qu'Andrea Tornielli croit que le Père Gilbert est un "écrivain".
Je n'en veux pas au journaliste, "vaticaniste" italien éminent, mais à force de refuser de porter les signes distinctifs de son état, je regrette que le Père Gilbert -par ailleurs sans doute admirable- ne témoigne pas davantage. Le fait de balayer mon objection d'un revers de main ne change rien au problème.

Pas d'audience pour " Mamma Bruni"

Au Vatican, on a frôlé l'incident
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Hier, Carla Bruni est restée à Paris, loint de son bien-aimé, mais dans les palais vaticans le président Sarkozy a cherché en vain à faire entrer avec sa suite la mère de sa fiancée pour la présenter au Pape. Et on a frôlé un petit incident diplomatique. Le très pointilleux protocole vatican a tout de suite remarqué qu'un nom avait été ajouté à celui de la délégation : évidemment, les conjoints du chef d'État et les collaborateurs institutionnels sont habilités à en faire partie (Sarko, par exemple, aurait pu se faire accompagner de sa très dynamique maman). Au contraire, le président français a cherché à amener en présence de Benoît XVI pour une photo souvenir Madame Marysa Bruni Tedeschi.
La demande a été aimablement retournée à l'expéditeur et a éveillé une certaine surprise au Vatican. Papa Ratzinger lui-même en aurait été opportunement informé.
Entre temps, hier justement, a été publiée une interview de Carla Bruni dans laquelle le mannequin a confirmé l'irrésistible love-story avec Sarko : "Nous sommes très amoureux. C'est une histoire authentique. Nous ne nous cachons pas, mais nous ne nous montrons pas non plus ".

Dans le centre de Rome hier la présence du président français n'est certes pas passé inaperçue. Après l'audience du Pape, Sarkozy s'est attablé avec son entourage au "Bolognais", où il a réclamé un menu typiquement italien : tagliatelles à la bolognaise, côtelette à la milanaise, le tout arrosé d'un Dolcetto rouge et d'un blanc d'Orvieto (mais pas pour l'abstème président, à qui on a fait servir une orange pressée).
Dans son déplacement romain, Sarko était accompagné de l'académicien, de Max Gallo, de l'artiste comique catholique Jean Marie Bigard, de l'écrivain Guy Gilbert (???) et du prêtre dominicain Philippe Verdin.
Au terme du déjeuner, le locataire de l'Elysée a dribblé le cordon de police et les gardes du corps pour serrer les mains des personnes qui l'acclamaient, Piazza del Popolo. "J'aime l'Italie, je l'ai toujours aimée, nous sommes à Rome, et le ciel est bleu", a-t'il dit aux journalistes qui l'attendaient à la sortie .

Vu sur Internet

A propos de la suite présidentielle, SANS AUCUN MINISTRE (sont-ils tous si occupés???), dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle manquait de classe, les blogs se déchaînent.
Même ceux dont les opinions m'inspirent une sympathie modérée peuvent facilement se donner le beau rôle.
Par exemple, celui-là, Agora Vox:
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Etonnant : Benoît XVI a lu Bernanos
A quoi sont payés les conseillers de Sarkozy ? Passe encore que notre président soit inculte, parle le français comme une savate et se déplace en voyage avec sa troupe de saltimbanques. Mais enfin, demander au pape « où il a appris le français » et lui offrir trois livres, le sien et deux de Bernanos, ça dépasse l’entendement.

Benoîtement et avec beaucoup de patience le pape a expliqué à Nicolas Sarkozy qu’il avait déjà lu Bernanos. En français. Et dans la Pléiade. Rien qu’avec ça, le rouge serait monté aux joues de n’importe quel visiteur. D’ailleurs qui aurait osé offrir un livre de Bernanos au pape ? Un des deux auteurs catholiques français les plus lus, avec Claudel...
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L'attitude du président -qui, rappelons-le, n'était pas là en tant que personne, mais en tant que symbole- donne trop de prise aux critiques de ceux qui n'ont vu dans ce voyage que "le cirque Sarkozy".
Bon, évidemment, tout cela n'est pas grave, et il est clair que le Saint-Père, au fond, se soucie peu du protocole.
Mais... qu'a-t'il pensé?

<<< Sarkozy chez le Pape