Sarkozy: Liberté politique

Nicolas Sarkozy à Rome : le “discours du Latran”, une rupture incontestable
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Il existe décidément plusieurs Nicolas Sarkozy. Le Nicolas Sarkozy « strass et paillettes » dont les photos avec Carla Bruni remplissent les magazines people. L’homme de la rupture au pas de charge, le « Président 2000 volts » qui concentre le pouvoir à l’Élysée et épuise collaborateurs, médias et même les syndicats. Enfin le chef de l’État français aux accents gaulliens. Le discours qu’il a prononcé jeudi à l’occasion de son installation comme chanoine d’honneur du Latran est de cette veine.

QUOIQU’ON PENSE de l’homme, ce discours du Latran constitue une rupture. La gauche ne s'y est pas trompée qui s'étrangle qu'on puisse reprocher à la laïcité d'avoir « combattu les religions » (Fr. Hollande).
Le Monde y voit un « acte politique » d’une autre ampleur que la prise de possession – toute symbolique – du siège de chanoine d'honneur de la basilique romaine ».
En quelques phrases, Nicolas Sarkozy ré-enracine la France dans son passé chrétien, (« J'assume pleinement le passé de la France et ce lien particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Église »), évoque les « souffrances » infligées au clergé en 1905, se livre à une critique à peine voilée de l'interprétation consensuelle de la loi de séparation des Églises et de l'État (une « reconstruction rétrospective ») et d’une laïcité « épuisée », guettée par le « fanatisme ».
Et le président achève en appelant les chrétiens à parler haut et fort dans le débat public, en raison même de leur liberté spirituelle. Gonflé !

Ce discours aurait pu être signé par le cardinal Poupard, l’ancien préfet du Conseil pontifical pour la culture et du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Certes, un discours est un discours. À l’occasion de sa visite d’État au Saint-Siège, Jacques Chirac n’avait pas tari d’éloge sur « la force et la richesse du lien tissé au long des siècles entre la France et le Trône de Pierre » et souhaité que la France demeurât « fidèle à son héritage chrétien » (20 janvier 1996), avant de revenir à ses démons laïcistes et de reconnaître à la France des racines autant musulmanes que chrétiennes. Mais l’approche de Nicolas Sarkozy n’est pas seulement historique et théorique : elle ouvre la porte à une autre pratique de la laïcité.
Voici les principaux passages du discours du Latran :

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