Quand le Pape dit non à Marisa Bruni-Tedeschi

Une lectrice bilingue français/italien, Luisa, vient de me signaler un blog consacré au vatican, Palazzo Apostolico, de Paolo Rodari.
Nul doute que j'y reviendrai.
Dans l'immédiat, j'y trouve un article datant du 21 décembre dernier. Particulièrement rosse, pas seulement pour le président, d'ailleurs, mais très bien vu, de la part d'un journaliste étranger.

Article original en italien ici.
Ma traduction



Et papa Ratzinger dit non à la mère de Carla Bruni
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Il s'en est fallu de peu, vraiment peu, pour qu'"elle" figure dans le cortège bariolé d'accompagnateurs qui suivaient hier matin le président français Nicolas Sarkozy, arrivé au Vatican pour rencontrer le Pape.
"Elle", non pas Carla Bruni, mais sa mère, Marisa Bruni Tedeschi. Eh oui. C'est elle, la maman de l'ex top-model aujourd'hui "fiancée" de Nicolas, elle qui les jours derniers s'était dite "heureuse" de la love story de la fille avec le président français divorcé, qui a convaincu Sarkozy de l'insérer dans la liste des aspirants-accompagnateurs au Vatican. Pour la visite à Sa Sainteté Benoît XVI, puis dans les bureaux du cardinal secrétaire d'État Tarcisio Bertone et, finalement, à Saint-Jean de Latran pour recevoir du cardinal Camillo Ruini le titre de Chanoine d'honneur de la basilique.
"L'Église de France doit avoir plus de courage", a significativement dit Sarkozy hier matin dans l'entretien à huis-clos avec le cardinal Tarcisio Bertone.

Ce même courage que Sarkozy, effronté comme seul un vrai leader français sait l'être, a eu vis-à-vis du Saint Siège.

Les jours derniers il a fait parvenir au bureau du protocole du Vatican la longue liste de ses accompagnateurs. Parmi ceux-ci, justement, la maman de Carla. Le bureau du protocole, comme toujours dans ce cas, a passé au crible chaque nom inséré dans la liste. Et lorsqu'est apparu celui de Marisa Bruni Tedeschi, il a pris son temps. Il a fait les vérifications d'usage et ensuite, avec discrétion mais aussi avec fermeté, il n'a pas pu faire autrement que de l'éliminer de la liste et donc communiquer l'agréable décision aux collaborateurs de Sarkozy.
De la bizare requête Benoît XVI lui-même a été informé. Et lorsque le secrétaire particulier du Pape don Georg Gaenswein lui a communiqué le tout, il semble qu'il ait préféré ne pas commenter sans toutefois réussir, dit-on, à retenir un léger sourire.
La liste des accompagnateurs de Sarkozy, à la vérité, était très bariolée. En tout une quinzaine de personnes et, parmi celles-ci, deux personnages insolites : le comique Jean Marie Bigard, remarqué pour avoir une très belle voix mais aussiun langage un peu "boccaccesco", et le père Guy Gilbert, un prêtre qui s'occupe d'éduquer les enfants au son de musique rock, un prêtre "sui generis" avec cette tignasse qui lui tombe sur les épaules et qui hier, pour tout dire, contrastait beaucoup avec le clergyman arboré pour l'occasion.
Peut-être que Nicolas voulait montrer au Pape le visage d'un pays, la France, ouvert aux bizareries de personnages extravagants.
Mais une chose est d'admettre dans les appartements pontificaux Jean Marie Bigard et le père Guy Gilbert. Une autre est d'amener à sa suite Marisa Bruni Tedeschi, maman de Carla, ex mannequin, chanteuse et, surtout, dernière conquête du président français.



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