"Je regrette tellement de devoir renoncer"

La Repubblica fait le récit des évènements qui ont conduit le Saint-Père à annuler sa visite à la Sapienza.
Je crois, comme Raffaella, qui reproduit l'article, ce récit conforme à la réalité.
Il s'est préoccupé avant tout de la sécurité des autres, et peut-être même de leur salut, et cela a dû être très difficile pour lui de prendre une décision.

Article original en italien, reproduit sur le blog de Raffaella.

Traduction



Ainsi a mūri le renoncement à la visite

...Et le Souverain Pontife a dit "je ne crains pas pour moi mais pour ces jeunes"

Le renoncement après un ultime "briefing" au Rectorat
"Je suis attristé
"

ORAZIO ROCCA
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"Non, je ne peux pas y aller. Je n'ai pas peur pour moi, pour ma personne, mais pour ces jeunes... ".
C'est un Papa Ratzinger très "éprouvé, presque accablé" qui - ainsi que le relatent ses plus proches collaborateurs - mardi après-midi a décidé de ne plus se rendre à l'inauguration de l'année académique de l'Université "la Sapienza".

"Je regrette tellement de devoir renoncer, c'est douloureux, je suis triste, mais comment faire?", a demandé plusieurs fois à voix haute le Pontife, s'adressant en particulier aux prélats responsables du protocole qui, toute la journée, dans les bureaux du Palais Apostolique ont organisé le "voyage" dans la cité universitaire.
Même si les nouvelles transmises au Vatican par le responsable de la sécurité pontificale, le commandant de la Gendarmerie Domenico Giani, après un briefing au Rectorat, ne sont pas des meilleures, l'organisation de la visite se poursuit normalement.
Le Pape a espéré jusqu'au bout de pouvoir aller à la Sapienza, tout en étant informé des objections avancées par un groupe de professeurs et de la part des organisations estudiantines.
"Tout est prêt, nous avons même organisé le cortège des voitures qui accompagneront le Saint-Père", fait savoir le Palais Apostolique vers 13h30, comme s'il cherchait à démentir le bref flash avec lequel le TG2 annonçait en titre qu'au Vatican, on envisageait peut-être un renoncement spectaculaire. La même assurance arrive, toujours du Palais Apostolique, après 16 heures ("il n'y a aucun changement....), mais quelques minutes plus tard, autour du Pape, la situation se précipite.

C'est le moment où des responsables de la Sûreté font savoir que, sur l'assurance du ministère de l'Intérieur, il n'y aurait pas de problèmes pour "la personne du Pape", mais que personne n'est en mesure de prévoir ce qui pourrait se passer dehors.
Et c'est là que Benoît XVI, après de très longues minutes de méditation, a presque murmuré d'une voix accablée : "Non, je ne peux pas y aller, même s'il n'y a pas de problèmes pour ma sécurité, je ne peux pas ne pas m'inquiéter pour ces jeunes. Je regrette tellement ".

© Copyright Repubblica, 17 janvier 2008



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