Le Pape ovationné!



Premiers articles des agences, après l'Angelus du 20 janvier
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Pour une fois que les agences de presse sont unanimes, c'est un plaisir de reproduire la page d'actualité de Google.
La dépêche de l'AFP donne assez bien le ton, elle sera sans doute reprise en boucle par tous les journaux:
On ne peut pas ne pas remarquer le ton de dépit, qui souligne le soutien à la seule liberté de parole, quand il y avait sûrement d'autres raisons, plus affectives, et qui donne la parole à Marco Politi, le vaticaniste de la Republicca (selon lequel le pape aurait renoncé à la visite par peur d'être chahuté, alors que ce n'est probablement pas le cas), et surtout à l'inénarrable Florès d'Acaïs, l'ennemi juré de Benoît XVI!
Quant au Monde, il voit 100.000 personnes là où d'autres ont vu le double. Sans doute aurait-il été atteint, au minimum, de diplopie, s'il s'était agi d'une quelconque gay pride!



Le pape ovationné place St-Pierre après sa visite annulée à la Sapienza
AFP
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La place St-Pierre au Vatican était noire de monde dimanche à midi, heure de la prière de l'Angelus, pour applaudir le pape Benoît XVI et défendre sa "liberté de parole" quelques jours après l'annulation de sa visite à l'université La Sapienza de Rome.

Alors que la place peut contenir 100.000 personnes, le Vatican a estimé à 200.000 le nombre de celles qui ont répondu à l'appel du diocèse de Rome après la décision du pape de ne pas se rendre à La Sapienza en raison de la contestation de 67 enseignants et de petits groupes d'étudiants anticléricaux.

De nombreuses personnalités de droite comme de gauche, dont le vice-premier ministre chargé de la Culture Francesco Rutelli et Clemente Mastella, l'ex-ministre de la Justice poursuivi dans une affaire de corruption, étaient également venus entendre Benoît XVI appeler de ses voeux "une société fraternelle et tolérante".

"Merci à tous de votre présence. Allons de l'avant dans un esprit de fraternité et d'amour pour la liberté et la vérité et un engagement commun pour bâtir une société fraternelle et tolérante", a déclaré le souverain pontife de la fenêtre de son bureau du palais apostolique dominant une forêt de banderoles de soutien.

Revenant sur l'annulation sans précédent de sa visite à La Sapienza, il a expliqué: "le climat qui s'était créé avait rendu inopportune ma présence".

"Comme professeur ayant rencontré tant d'étudiants dans sa vie, je vous encourage tous, chers universitaires, à être toujours respectueux des opinions des autres et à rechercher, avec un esprit libre et responsable, la vérité et le bien", a ajouté le pape théologien plusieurs fois ovationné.

La contestation à la Sapienza, la plus importante université d'Italie avec 130.000 étudiants, était née parmi les enseignants du département de physique qui jugeaient "incongrue", au nom de la laïcité, la décision du recteur d'inviter le pape à l'inauguration de l'année académique.

Le relais a ensuite été pris par des petits groupes d'étudiants qui ont organisé une "semaine anticléricale" brocardant les positions du pape sur l'avortement et l'homosexualité.

"Certes ces groupes étaient minoritaires, mais le Vatican a craint que le pape soit chahuté dans la salle même où il devait prendre la parole", a expliqué à l'AFP le vaticaniste de La Repubblica (gauche) Marco Politi. "Cette affaire a constitué un choc pour la plupart des Italiens, quelles que que soient leurs opinions par ailleurs, car s'en prendre à la personne du pape c'est violer un tabou", a-t-il ajouté.

Venu place St-Pierre avec son épouse et un ami, Giacobbe Ciccione, un élégant ingénieur, déclare: "le pape est notre guide moral et spirituel. Même si on a des opinions différentes, il faut l'écouter".

Durant toute la semaine, la classe politique dans sa quasi-totalité a apporté son soutien au pape et condamné "l'intolérance" des contestataires.

Le président de la République Giorgio Napolitano, un ancien communiste, a exprimé dans une lettre à Benoît XVI son "vif regret" de l'annulation de sa visite.

Le ministre des Universités Fabio Mussi a été l'un des rares à exprimer un avis divergent dimanche, estimant que "le défilé des politiques à l'Angelus sent l'instrumentalisation".

Pour le philosophe Paolo Flores D'Arcais, directeur de la revue intellectuelle laïque Migromega, "dire que le pape a été empêché de parler c'est le monde à l'envers". "Le pape se pose en victime, mais c'est la personnalité qui s'exprime le plus dans les journaux télévisés et c'est lui qui a annulé sa visite", a-t-il déclaré à l'AFP.



Dernière modification apportée le samedi 1 mars 2008 à 20:22:01.



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