Crise politique en Italie (II)

Comment les medias font parler le cardinal Bertone.
----------------
Voici un article paru sur Petrus ce dimanche 27 janvier.
Traduction



Crise du Gouvernement, le souhait du Secrétaire d'État : "Nous espérons qu'ils se mettent d'accord pour le bien commun"
-----------------
Le secrétaire d'État du Vatican, le Cardinal Tarcisio Bertone, a exprimé l'espoir que les forces politiques italiennes "se mettent d'accord pour le bien commun".
Le prélat a été approché par les journalistes, à Rome, au terme d'une Messe qu'il a célébrée dans une Église du quartier Trionfale.
Au début, Bertone a paru réticent à faire une quelconque déclaration sur la crise du gouvernement Prodi. "Je ne parle pas, je ne parle pas", a-t'il dit aux reporters qui l'ont assailli à la sacristie.
- Mais comme citoyen, lui a-t-on demandé, n'avez-vous pas quelque souhait pour l'Italie ?
" Eh bien, un souhait d'espoir", a répondu Bertone.
- Quel type d'espoir ?
"L'espoir qu'ils se mettent d'accord pour le bien commun ", a-t'il répliqué.

Au rite religieux, célébré par le Secrétaire d'État du Vatican, au terme d'une rencontre de l'Oeuvre don Guanella sur le thème "comment affronter l'instant de la mort", assistait également l'adjoint au maire de Rome, Maria Pia Garavaglia.



Et voici ce que cela devient, dans une dépêche AFP citée par le Figaro:



Le Vatican s'inquiète de la crise en Italie
---------------
Le secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone a dit espérer ce soir que les forces politiques italiennes "aboutissent à un accord", afin de résoudre la crise politique ouverte par la démission jeudi du chef du gouvernement Romano Prodi, a rapporté l'agence Ansa.
Interrogé par des journalistes à la fin d'une messe célébrée à Rome, M. Bertone a exprimé "l'espoir que (les forces politiques italiennes) aboutissent à un accord pour le bien commun", selon l'Ansa.



Certes, les différences sont minimes, et le fond reste vrai, mais l'éclairage est différent, principalement à cause du plus important, dans ce genre de brève nouvelle, le TITRE.

Dans l'article italien, qui s'achève par l'information qu'une adjointe au maire (de gauche) de Rome, assistait à la célébration présidée par le cardinal, il apparaît clairement que Mgr Bertone a été harcelé par les journalistes, dans un lieu qui leur est pourtant peu familier, une sacristie!! Ils ne s'y sont rendus que parce qu'ils espéraient un "scoop", c'est-à-dire une maladresse. Pressé de questions, il leur a répondu une banalité polie, ce qu'on pourrait appeler le service minimum.
Dans la dépêche de l'AFP, on a l'impression qu'il s'agit d'une déclaration - c'est-à-dire une initiative qui émane de lui - impliquant, par surcroît "le Vatican", c'est-à-dire le Pape.
Il n'y aura sans doute pas de suite, car sa réponse était anodine, et même consensuelle, mais gageons que la polémique était toute prête, au cas où.
Sans compter que l'article servira à alimenter la chronique sur l'ingérence de l'Eglise dans la vie politique italienne.
Je ne signale cette manipulation médiatique - pas si innocente que cela - que parce que le cardinal Bertone a déjà été plusieurs fois victime de faits semblables. Il se méfie donc à juste titre.
(voir par exemple Le Saint-Père et la question turque où des propos informels avaient été utilisés pour prétendre que "Le Vatican donnait son feu vert à l'entrée de la Turquie dans l'UE"!!).



Version imprimable