Le cardinal Cordes parle de Joseph Ratzinger

Je ne résiste pas au plaisir de reproduire ce texte, extrait d'un article paru sur Zenit-France.

Le cardinal Cordes est le président du Conseil Pontifical "Cor Unum", dont il est question ici: Messages pour le Carême: précisions
Le site Zenit vient juste de publier un entretien avec lui (http://www.zenit.org/).
Je me suis permise d'en extraire les deux derniers paragraphes:



Zenit - [..] à Rome vous avez eu l'opportunité de faire la connaissance du cardinal Joseph Ratzinger, qui est maintenant notre pape Benoît XVI, même si vous le connaissiez peut-être déjà...

Card. Cordes -
Je l'ai rencontré quand il était encore professeur, au début de Vatican II, peut-être en 1963, je ne me souviens pas. Il tenait une conférence et j'étais surpris de ses réponses aux questions des étudiants. Elles étaient toujours exhaustives, presque une petite conférence sur un sujet précis. Lorsque l'un de nous, séminaristes, posait une question, lui il avait sept ou huit arguments, je pensais : « Mais cet homme connaissait déjà la question ! Comment se fait-il qu'il trouve une réponse aussi variée à tous les niveaux ? ». Telle a été ma première impression. Après cet épisode, je l'ai rencontré à plusieurs reprises.

Lorsqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, nous nous sommes souvent vus car j'étais aussi consulteur. Par la suite, j'ai pris un appartement dans l'immeuble de la Congrégation, et quand il quittait le bureau, c'était souvent l'heure à laquelle je rentrais à la maison. Ainsi, nous nous rencontrions souvent, et quand j'avais des problèmes sur une question je lui demandais conseil; nos relations étaient très amicales. Il m'a offert beaucoup de ses livres avec une dédicace. C'était certainement une très belle relation pour moi. Il est évident que lorsque les cardinaux l'ont élu pape j'étais très heureux.

Zenit - Mais, en un certain sens, il n'y a plus la proximité qu'il y avait avant, et j'imagine que vous le regrettez un peu...

Card. Cordes - Les gens me disent souvent : « Saluez le pape de ma part ! » Saluer le pape est maintenant devenu difficile pour moi, donc je salue son ange gardien. D'une part la relation est plus compliquée, je vois qu'il a un tel fardeau à porter, au point d'ailleurs qu'au début il avait refusé l'idée de devenir pape. Il doit donc se protéger, faire un bon usage de son temps. C'est pourquoi les contacts sont devenus difficiles. Mais je pense souvent à lui, à travers la prière aussi, car lui aussi n'a pas honte de demander des prières. Ainsi la relation se maintient, même si c'est sans l'expression humaine d'avant.



Propos recueillis par Jesús Colina
© Innovative Media, Inc.



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