Messes en plein-air

Paolo Rodari commente la réponse faite par Benoît XVI à un prêtre de Rome à propos des mega-célébrations en plein-air.
Article original ici: Ratzinger detta le nuove regole per le messe all'aperto
Ma traduction.

L'échange entre le prêtre et le Saint-Père a été reproduit ici: Les grandes célébrations ... et Loreto


Ratzinger dicte les nouvelles règles pour les messes en plein air
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Que les liturgies pontificales soient en train de changer grâce à l'arrivée du nouveau maître des cérémonies du Pape, Mgr Guido Marini, tout le monde le sait.
Derrière Marini, il y a évidemment le Pape, pour qui la liturgie de toujours doit être de nouveau célébrée aujourd'hui, comme cela ne s'est plus fait depuis longtemps, c'est-à-dire en suivant les règles pas à pas (que ce soit avec le nouveau ou l'ancien missel) ...

Le Pontife s'est lui-même exprimé sur ce sujet il y a quelques jours (le 7 février), lors du traditionnel exercice de questions-réponses délibérément improvisées, qui, comme chaque année au début du Carême, se déroule à huis clos entre lui et les prêtres et les diacres de Rome.
Parmi les dix questions adressées à Ratzinger, l'une était consacrée aux messes célébrées en présence de grandes foules, celles-là mêmes qui - pour être clairs - se sont de plus en plus imposées lors du Pontificat de Jean-Paul II.
Celles qui, aussi pour des raisons logistiques sont de plus en plus fréquentes lors des retraites spirituelles des grands mouvements ecclésiaux.
Le Pape a écouté en silence la question qui lui a été adressée, il y a répondu et ensuite, et dans les jours qui ont suivi, il a pris à ce sujet une décision importante.
Mais procédons dans l'ordre. La question posée au Pontife était irréprochable dans sa formulation et se déclinait ainsi :

"Comment concilier le trésor de la liturgie dans toute sa solennité avec le sentiment, l'affection et l'émotivité des masses de jeunes appelés à y participer?".

Benoît XVI a tout de suite répondu qu'en effet, le problème existe : "C'est un grand problème - a-t'il dit - que celui des liturgies auxquelles participent de grandes foules".

Le Pape a rappelé que tout a commencé avec la question, soulevée en 1960 lors du grand congrès eucharistique international de Munich: comment faire en sorte qu'au centre de ces événements il y eût la célébration de l'eucharistie.
Adorer, a-t'on dit à Munich, on peut le faire aussi de loin, mais pour célébrer, il faut une communauté limitée qui puisse interagir avec le mystère.
À Munich, beaucoup s'exprimèrent de façon négative par rapport à l'hypothèse de la célébration de l'eucharistie en plein air, peut-être devant cent mille personnes et plus. Mais ce fut le liturgiste autrichien Josef Andreas Jungmann, un des architectes de la réforme liturgique, qui créa "le concept" de 'statio orbis'" et donc légitima les célébrations "océaniques" : en substance, s'il existe le "statio Romae", et c'est-à-dire le lieu où les fidèles se réunissent pour ensuite se rendre ensemble à l'eucharistie, alors peut exister aussi (c'est le cas des congrès eucharistiques) le "statio orbis", c'est-à-dire le lieu de recueillement du monde.

C'est grâce à Jungmann, en somme, qu'ont lieu aujourd'hui les grandes célébrations de masse.

Pourtant, pour Ratzinger, elles représentent un problème, et une réponse définitive - comme il l'a dit lui-même le 7 février - "n'a pas encore été trouvée" parce que, "si par exemple, mille prêtres concélébrent, on ne sait pas s'il y a encore la structure voulue par le Seigneur".
Quoiqu'il en soit, a dit le Pape, il faut au moins retrouver "un certain style pour conserver cette dignité qui est toujours nécessaire à l'eucharistie".

Par exemple, au cour de la dernière grande célébration de masse à laquelle Ratzinger a participé, c'est-à-dire le récent meeting de Loreto, tous les problèmes de cette célébration se sont vérifiés et la chose, a-t'il dit, "n'a pas dépendu de moi, plus plutôt de ceux qui se sont occupés de la préparation".

Et donc, voici la solution, pour l'instant encore partielle, mais de toute façon nécessaire, en vue des prochaines messes "océaniques": les deux qui auront lieu à l'occasion du voyage apostolique aux Etats Unis (le 17 avril dans le nouveau National Park, et le 20 avril au Yankee Stadium de New-York) et celles prévues à l'occasion de la journée mondiale de la jeunesse de Sydney.
Aux USA, et ensuite en Australie, le Pape a décidé de ne plus déléguer à des tiers l'organisation des célébrations.
Et donc, il a demandé que, dans les jours qui suivent, ce soit son cérémoniaire, Mgr Guido Marini, qui s'envole par delà l'Océan (Pacifique ou Atlantique) avec la charge précise d'étudier les espaces affectés aux fonctions liturgiques afin d'assumer la responsabilité directe du déroulement des célébrations dans ces espaces.
Pour que le résultat soit des messes certes "océaniques", mais au moins marquées le plus possible par la tenue et la rigueur.


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