Le Pape: non à toute forme d'euthanasie

Le peuple contre les élites?

Dimanche matin 2 mars, sur une radio périphérique, François de Closets était l'invité d'une émission (à laquelle je n'ai nulle envie de faire de la publicité, et pour cause), qui y diffuse à une fréquence bi-hebdomadaire et en toute quiètude son poison violemment anti-chrétien (ou plutôt anti-catholique), anti-moral, et anti-français.
Il venait tout simplement faire la promotion de son dernier livre "Le divorce français: le peuple contre les élites".
Jusque là, rien que de très normal.
A lire le titre, on peut imaginer n'importe quoi, y compris le meilleur (car le divorce existe, c'est un fait!)
Mais ne rêvons pas.
En fait, le motif de la présence matinale de François de Closets sur les ondes d'Europe 1 était un chapitre bien précis de son livre, celui-là et pas un autre: sur ce que le vocabulaire politiquement correct appelle hypocritement "le droit à " mourir dans la dignité.
Autrement, une énième contre-attaque du lobby pro-euthanasie! (en réalité, lorsque sur certains sujets, le peuple s'oppose aux élites, il est de bon ton d'ignorer, ou de bâillonner le peuple, je laisse mes visiteurs se faire leur opinion).
Closets a d'ailleurs publié en 2001 un livre intitulé "La dernière liberté", pas besoin de faire un dessin, ni d'avoir lu le livre pour comprendre les raisons de son invitation; et il n'est pas certain que le présentateur de l'émission l'ait lu, le titre lui suffisait.
L'affaire Humbert n'ayant pas produit les fruits espérés, et ayant même connu quelques ratés, on tente une nouvelle manoeuvre, on ne se gêne même pas pour en convenir, en présentant, bien entendu, un cas éminemment respectable et digne de compassion, celui d'une pauvre femme atteinte d'une tumeur défigurante et évolutive de la face.
Hasard providentiel, elle s'était exprimée la semaine précédente à l'antenne de la radio en question, dans l'émission d'un de ces histrions du PAF qui digèrent leur échec à la télévision en sévissant dans la presse audio.
Qui ne compatirait pas, sauf à être accusé de cruauté, d'indifférence à la souffrance?

L'anonyme présentateur de l'émission d'"analyse" bi-hebdomadaire a le culot de citer parmi les "élites" qui travailleraient contre le peuple, un certain "lobby catho" (sic): mais si la France n'était pas devenue ce qu'elle est, on ne pourrait pas parler de lobby à propos d'une religion qui regroupe un pourcentage important de la population (je n'évalue pas, ne voulant pas utiliser les arguments de ses ennemis).
Et ledit lobby, accrochez vous! serait représenté par Mgr Barbarin, qui avait pourtant été invité à la même émission 2 semaines plus tôt pour servir de faire-valoir au "rabbin" à propos d'un livre co-écrit, "Le rabbin et le cardinal".
Ce jour-là, on s'était d'ailleurs bien gardé d'interroger Mgr Barbarin sur le sujet du respect de la vie. Son avis n'avait pas sa place, et n'intéressait de toutes façons personne. L'essentiel était qu'il alimente par sa présense la fiction du pluralisme: "de quoi se plaignent les cathos, on les invite aussi!". Bien sûr.
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Contre ces attaques frénétiques, la voix du Pape est donc, plus que jamais, indispensable.
Les rares personnes qui y ont accès, en France, ont le devoir de lui donner le maximum d'audience.



NON A TOUTE FORME D'EUTHANASIE

(source: VIS)
Le Saint-Père a reçu le 25 février le Congrès international consacré aux orientations éthiques et pratiques de l'assistance aux malades graves et incurables, organisé par l'Académie pontificale pour la vie en parallèle à son Assemblée plénière annuelle. Rappelant d'emblée que "si la mort clôt l'expérience terrestre, elle ouvre à chacun de nous au-delà du temps la vie éternelle... Pour les croyants, la rencontre du mourant avec la source de vie et d'amour, a une valeur universelle qui enrichit leur communion". C'est pourquoi "aucun croyant ne saurait mourir seul et abandonné".

Rappelant le devoir des institutions de "respecter la vie et la dignité du malade grave et du moribond", Benoît XVI a dit que, même "si elle sait que la science ne rachète pas l'homme, la société, en particulier les milieux médicaux, a le devoir d'assister et de garantir le respect de la vie humaine, à chacun des stades de son développement terrestre, plus encore dans la maladie ou à son stade terminal".
"En fait, -a-t-il poursuivi- il s'agit d'assurer à chaque personne qui en a besoin, le soutien nécessaire à travers des thérapies et des interventions médicales adéquates, individualisées et gérées selon les critères de la proportionnalité médicale, en tenant toujours compte du devoir moral de fournir (de la part du médecin) et d'accueillir (de la part du patient) ces moyens de préservation de la vie qui, dans cette situation, deviennent 'ordinaires'".
Le Pape a souligné que "le recours aux thérapies à hauts risques ou qui doivent être prudemment nommées 'extraordinaires', sera considéré moralement licite mais facultatif. De plus, il faudra toujours assurer à chaque personne les soins nécessaires et dus, ainsi que le soutien aux familles les plus éprouvées par la maladie d'un des leurs surtout si elle est grave et longue".
Alors que, pour une naissance, les parents ont des droits spécifiques pour s'absenter de leur travail, -a ajouté le Saint-Père- "les mêmes droits devraient être reconnus aux proches au moment de la maladie d'un parent en phase terminale". "Un plus grand respect de la vie humaine individuelle -a-t-il poursuivi- passe inévitablement à travers la solidarité concrète de tous et de chacun, et constitue un des défis les plus importants de notre époque".

Benoît XVI a constaté ensuite qu'il était de plus en plus fréquent de rencontrer dans les grandes villes des personnes âgées et seules "même au moment de maladie grave et de mort prochaine". "Dans de telles situations -a-t-il dit- les pressions d'euthanasie sont plus intenses, surtout lorsqu'on évoque une vision utilitariste de la personne. A ce propos -a ajouté le Pape-, je profite de l'occasion pour rappeler, une fois encore, la condamnation éthique ferme et constante de toute forme d'euthanasie directe, selon l'enseignement pluriséculaire de l'Eglise".

"L'effort conjoint de la société civile et de la communauté des croyants -a poursuivi le Saint-Père- doit être orienté pour que tous puissent vivre dignement et de façon responsable, mais aussi traverser le moment de l'épreuve et de la mort dans la meilleure condition de fraternité et de solidarité possible, même lorsque la mort survient dans une famille pauvre ou dans un lit d'hôpital".

Benoît XVI a enfin déclaré que la société doit "assurer un soutien convenable aux familles qui veulent s'engager à garder à la maison, pour des périodes relativement longues, des malades touchés par des pathologies dégénératives (cancéreuses, neurodégénératives, etc) ou qui ont besoin d'une assistance particulièrement lourde... La collaboration entre l'Eglise et les institutions -a-t-il conclu- peut se révéler, dans ce domaine, particulièrement précieuse pour assurer l'aide nécessaire à la vie humaine au moment de sa fragilité".

Avant la fin de la visite de Benoît XVI, un paroissien lui a récité une poésie en dialecte romain et le Pape a dit: "Malheureusement, je ne parle pas le patois romain, mais entre catholiques, nous sommes tous Romains, nous portons tous Rome dans notre cœur et comprenons tous quelque peu ce dialecte".



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