Le p'tit quinquin

Le Nord est à la mode, à cause d'un film sur les "ch'tis".
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Pourquoi pas?
Mais quand j'entends Martine Aubry, pour les besoins de sa campagne électorale, et des tas d'autres gens, à l'occasion de la promotion publicitaire dudit film, égrener les notes du "P'tit quinquin", considéré paraît-il comme hymne "régional", je ressens comme un malaise; une impresssion de détournement.

Mon grand-père maternel était originaire de Picardie, j'ai entendu chanter cette jolie berceuse, lorsque j'étais petite, et, je ne saurais expliquer pourquoi elle me faisait toujours monter les larmes aux yeux.

Il m'en reste quelque chose, sans aucun doute.

J'ai retrouvé les paroles sur Internet, et l'émotion est encore au rendez-vous.
Elle s'est même accrue d'une considération nouvelle pour moi:
N'y-a-t'il pas là un témoignage sur les racines chrétiennes de la France?
La spiritualité est peut-être discrète, mais l'espérance en "quelque chose d'autre" est présente, même sous une forme profane.
J'ignore par ailleurs tout de l'auteur de la chanson, je préfère ne pas me poser de questions, afin de garder le charme intact:



Allors, serr' tes yeux, dors, min bonhomme,
J'vas dire eun' prière à P'tit-Jésus
Pour qu'y vienne ichi, pindant tin somme
T'faire rêver qu'jai les mains plein's d'écus

....
L'mos qui vient, d'Saint-Nicolas ch'est l'fête
Pour sûr, au soir, y viendra t'trouver
Y t'f'ra un sermon et t'laich'ra mette
Ind'zous du ballot un grand painnier



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