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| Les "nouveaux" péchés |
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L'Eglise aurait "mis à jour" la liste des péchés. Rien que cette cette façon de présenter les choses est en elle-même absurde!
Pécher, c'est faire le mal, "rompre l'amitié avec Jésus", comme le dit si joliment Benoît XVI. Le Mal est intemporel. Mais il est évident qu'au Moyen-Age, il aurait difficilement pu prendre la forme d'agression contre l'environnement, qu'il n'était pas question de manipulations génétiques, et donc que la bio-éthique n'existait pas! --------------- L'information est sortie le 9 mars, dans la presse française, relayée par la Croix, qui s'efforçait de traiter le sujet de façon neutre, à travers une dépêche de l'AFP, se bornant à écrire:
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Dans une interview à l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, daté de dimanche, Mgr Girotti estime que "l'attention au péché se fait plus urgente aujourd'hui qu'hier, à cause des répercussions qui sont plus grandes et plus destructrices".
"Il y a différents secteurs dans lesquels nous relevons des comportements coupables au regard des droits individuels et sociaux", a souligné le régent, évoquant le champ de l'écologie avec la pollution environnementale, ou encore les inégalités sociales et économiques - "les pauvres deviennent toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches".
Mgr Girotti cite également "la bioéthique, où nous ne pouvons pas ne pas dénoncer plusieurs violations des droits fondamentaux de la nature humaine, à travers des expérimentations, des manipulations génétiques, dont les aboutissements sont difficilement contrôlables", selon lui. (AFP, dans la Croix, 9 mars)
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Rien d'autre, donc, qu'une interview informelle d'un responsable du Vatican.
J'avais décidé de ne pas en parler, trouvant l'argument mince et (c'est facile de le dire après!) propre aux glissades...
Trois jours après, c'est un déferlement dans la presse française, dont témoignent ces captures d'écran de Google aujourd'hui: rafale d'articles bêtifiants à la recherche de la formule-choc, émanant et s'adressant à des gens qui se moquent éperdument du péché, ne croient ni à Dieu ni au diable, et n'ont aucune intention de suivre la moindre injonction de l'Eglise, dussent-ils vivre mille ans!.
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C'est vrai, hier, j'ai traduit un article de Vittorio Messori (Le Christianisme, l'unique foi outragée? ) sur les attaques dont le catholicisme était la cible: il prônait sagement, à défaut de la possibilité d'un démenti cinglant et immédiat -inapproprié ici- une sorte d'indifférence hautaine destinée à dépiter les agresseurs en leur prouvant que, finalement, les catholiques étaient "au-dessus de cela". Je ne suis plus aussi sûre de souscrire à ces conseils. Car les arguments débiles, qui devraient faire honte à leurs auteurs, manipulant la dérision dans le seul but de ridiculiser les catholiques, suscitent dans les commentaires qui les accompagnent habituellement sur internet (y compris sur le site du Figaro) un véritable torrent de haine contre le Pape et l'Eglise. C'est leur seule raison d'être, d'ailleurs. Il faut croire que les méchants (je ne veux même plus parler du phénomène politique ou sociologique du laïcisme) ont pris le pouvoir sur Internet, et je ne me sens aucun courage pour aller ferrailler avec eux sur ce terrain: c'est impossible, et je n'en ai pas envie, je n'ai rien à leur dire.
Tout ce mal n'est pas neutre, il est même profond. Il me rappelle un message qui m'a été adressée récemment par un visiteur et qui, faisant allusion à un site particulièrement ordurier (et très visité! l'un de ses animateurs a une rubrique tous les matins sur un radio péréphérique), m'écrivait "je n'hésite pas à dire que dans certaines circonstances historiques (dictature, guerre, révolution) tout ce déferlement de haine conduit tout droit au meurtre.."
Alors, que faire???
L'échantillon ci-dessous, d'une affligeante vulgarité, émanant d'un site très fréquenté, et tristement récidiviste dans la cathophobie insupportable, Cyberweb, donne le ton des commentaires... encore nettement en deçà. Droit dans l'odieux "esprit Canal".
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Echantillon (Cyberpresse)
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Péchés branchés ------------------- C'est vrai qu'ils étaient devenus totalement ringards, les péchés du bon vieux temps. L'orgueil, l'envie, la luxure et les autres... tout ça fait décidément vieille soutane. Viennent à l'esprit des images de terribles combats intérieurs contre des démons venus de la nuit des temps et du plus profond de l'âme humaine. Ennuyant comme la pluie. Heureusement, le Vatican ne recule pas devant le progrès, comme chacun sait. Et il vient de renouveler la quincaillerie de la damnation en proposant de nouveaux péchés modernes, clinquants, au goût du jour. Ils conduiront en enfer de façon aussi certaine que les vieux. Mais ils le feront sur le mode branché, ce qui sera plus satisfaisant pour l'ego du pécheur et épatera la galerie. Ainsi, seront dorénavant promis aux flammes éternelles: les pollueurs assassins d'ours polaires (surtout eux, ce sont les pires); les oligarques semant autour d'eux la pauvreté (Dieu sait pourquoi, c'est ceux-là que la Pravda a retenus); les scientifiques versés dans les expériences génétiques; les drogués. La faute a aujourd'hui «une résonance surtout sociale en raison du phénomène de la globalisation», dit Mgr Gianfranco Girotti, qui tient la boutique du péché au Vatican. De fait, on voit tout de suite qui ira au paradis, et qui en enfer. Inspirée à la fois par les théologiens de la libération, les militants de Greenpeace, les preachers américains et José Bové, la nouvelle carte des péchés va certainement faire un tabac... dirait-on si cette substance n'avait depuis longtemps été mise à l'index.
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