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| 3 Années de Pontificat |
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Une superbe réflexion de Pierre-Charles Aubrit Saint-Paul, reproduite sur le site ESM (19/4/2003) -----------------
Troisième anniversaire, déjà. Le 19 avril 2005 est un jour qui m'a laissé un souvenir intense: (Mon 19 avril ) ------------ Certains textes méritent d'être reproduits et largement diffusés. C'est le cas de celui-ci, écrit pour le 3ème anniversaire de ce Pontificat, pour lequel nous remercions chaque jour le Bon Dieu.
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Le 19 avril 2008 - Qui pouvait succéder au Siège de Pierre après qu'il fut occupé par Jean-Paul II le Grand ? Celui que l'Esprit Saint désignerait ! La réponse était si simple que bien peu s'aventurèrent à la donner. Il désigna celui qui avait tout fait pour ne pas l'être, Benoît XVI.
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Benoît XVI : Trois Années de Pontificat - Une Voie Ouverte Pour Notre Siècle
Par notre ami Pierre-Charles Aubrit Saint Pol
" Tu es petrus"
Le pape est chef de l'Église Catholique Apostolique parce qu'il est d'abord élu au pontificat pour la ville de Rome ; c'est parce qu'il est évêque de Rome qu'il devient pape qu'il succède à Pierre. Ainsi donc, qu'il soit prêtre ou non, les cardinaux réunis en conclave élisent l'évêque de Rome. Ils élisent un pasteur qui de ce fait devient le Pasteur universel. La charge pétrinienne du pape est de "suivre" Jésus. Benoît XVI, en acceptant la charge de Pasteur universel, accepte de suivre le Christ dans notre monde actuel, dans les réalités de notre temps: "Enfin, ma pensée – presque comme une onde qui se répand – va à tous les hommes de notre temps, croyants et non croyants." (ici) Le saint père poursuit en exposant malgré lui l'obligation de salut pour tout baptisé et qu'il fait sienne: "Mon véritable programme de gouvernement est de ne pas faire ma volonté, de ne pas poursuivre mes idées, mais, avec toute l’Église, de me mettre à l’écoute de la parole et de la volonté du Seigneur, et de me laisser guider par lui, de manière que ce soit lui-même qui guide l’Église en cette heure de notre histoire". Le pape le sait, la voie de son propre salut, quel que soit son état de vie, est celle de l'humilité, celle d'une kénose en Jésus et en ses frères qu'il doit confirmer. Le Souverain Pontife est le Serviteur des serviteurs du Christ Jésus. Faire la volonté de Jésus, c'est accepter de reposer avec Lui au Mont des Oliviers, d'être giflé dans le prétoire du monde, de gravir le Golgotha des incompréhensions, d'être crucifié avec le doux Maître, car tout triomphe pour Dieu sur cette terre ne peut être que dans le renoncement et dans le non-sens selon l'esprit du monde. Depuis l'unité italienne, l'évêque de Rome a tout son temps pour n'être qu'au service du Corps du Christ...
" Docteur universel de la foi "
Benoît XVI, dans son homélie durant la messe qui précède l'entrée en conclave, révélait une lucidité sur l'état des esprits du monde qui tonne toujours, aujourd'hui qu'il est notre pape, comme le tempo de son pontificat : " Nous ne devrions pas rester des enfants dans la foi, dans un état de minorité. Et en quoi consiste le fait d'être des enfants dans la foi? Saint Paul répond: " Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de la doctrine " ( Ep 4, 14). Une description très actuelle! ". Il était clair que Benoît XVI ne tournerait pas le dos au cardinal qu'il fut, ce que ne manquèrent pas souhaiter les médias qui rêvent d'un monde selon leurs images : l'art d'enluminer le blasphème! Il ne se départira pas de cette lucidité qui s'accompagne d'une liberté intellectuelle plus forte sans aucun doute que celle qui possédait son prédécesseur - l'urgence du pontificat précédent n'était pas la même - : " Nous possédons, en revanche, une autre mesure: le Fils de Dieu, l'homme véritable . C'est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi "adulte" ne suit pas les courants de la mode et des dernières nouveautés; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans l'amitié avec le Christ". Nous le savons maintenant, Benoît XVI se veut le pape qui clôt définitivement les applications du Saint Concile Vatican II. Il entend que l'esprit de ce Concile rayonne dans toute l'Église de telle manière qu'on en termine avec les turbulences causées par des importations de l'esprit du monde. Il commencera par le motu proprio.
" Docteur universel de la liturgie "
Benoît XVI veut corriger les abus nés de la réforme liturgique voulue par Paul VI qui suivra pas à pas la rédaction du nouveau missel. Cette crise liturgique conf. ( La Lettre Catholique ) deviendra le lieu et l'enjeu d'une confrontation idéologique aux effets dévastateurs, le regretté Paul VI décidera d'une application absolutiste de cette réforme et, il faut bien le dire, sans prendre l'exacte mesure des sensibilités et des souffrances de l'ensemble du Corps du Christ. Une décision qui n'engagea pas l'infaillibilité ce qui permit à Jean Paul II de commencer à corriger le tire avec un soucis évident de charité.
Benoît XVI réaffirme lors de son installation en tant qu'évêque de Rome son principe légitime d'autorité: " Le pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. (…) La Chaire est (…) le symbole de l'autorité d'enseignement, qui est une autorité d'obéissance et de service, afin que la Parole de Dieu — la vérité ! — puisse resplendir parmi nous, en nous indiquant la route de la vie », affirmait le pape Benoît XVI dans son homélie prononcée lors de son « installation » comme évêque de Rome, à Saint-Jean-de-Latran". La décision de libérer la dite liturgie tridentine est prise dans la perspective de l'unité des chrétiens. Car comment peut-on d'un côté tendre la main en vue de l'unité des chrétiens et négliger de la tendre à nos frères catholiques attachés à une certaine tradition liturgique et à une certaine culture traditionnelle. Comment pourrait-on continuer de réclamer le respect des droits de l'homme et la liberté religieuse sans l'appliquer au mieux dans sa maison ? Ceux qui s'opposèrent à cette décision dont Mgr. Dagens et l'actuel archevêque de Toulouse firent preuve d'insuffisance culturelle, d'ignorance historique sans précédent, d'infestation idéologique ; ce qui révéla la nature encore très profonde de la crise en l'Église de France, de son inféodation à des concepts sociaux culturels hétérodoxes. Mais ce qui devait rendre cette polémique inacceptable c'était : 1- le procès d'intention contre le pape ; 2- un prodigieux contre témoignage de charité envers nos frères qui, à par une élite tout à fait insupportable, souffrent toujours d'un sentiment objectif de rejet. L'application du motu proprio reste très aléatoire où n'est pas absent une odeur légère d'hypocrisie. L'introduction de ce document ne laisse aucun doute sur l'intention du pape: " LES SOUVERAINS PONTIFES ont toujours veillé jusqu’à nos jours à ce que l’Église du Christ offre à la divine Majesté un culte digne, « à la louange et à la gloire de son nom » et « pour le bien de toute sa sainte Église ».
Depuis des temps immémoriaux et aussi à l’avenir, le principe à observer est que «chaque Église particulière doit être en accord avec l’Église universelle, non seulement quant à la doctrine de la foi et aux signes sacramentels, mais aussi quant aux usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue, qui sont à observer non seulement pour éviter des erreurs, mais pour transmettre l’intégrité de la foi, parce que la lex orandi de l’Église correspond à sa lex credendi » . (ici). Il est évident qu'en tendant cette main aux traditionalistes et autres intégrismes, le pape veut non seulement renforcer l'unité des catholiques intra muros mais également rassurer nos frères orthodoxes sur l'attachement du Saint siège à la tradition vivante tant que celle-ci n'offense pas la Charité. Dans une projection à moyen terme, le pape prépare l'affirmation de l'autorité de Pierre dans le domaine de la doctrine ce qui annonce des corrections doctrinales fortes.
" Principe visible d'unité "
L'unité de l'Église a toujours été une préoccupation pétrinienne depuis l'origine de l'Église - elle est de son seul ressort -, à chaque fois que cette unité fut déchirée ce fut d'abord le fait initial de l'orgueil humain et spirituel au sein même de l'Église. Les schismes majeurs ont toujours été la réponse de Dieu à l'orgueil, car par-dessus tout Dieu veut son Corps du Christ dans l'humilité, condition incontournable pour contempler sa Gloire dans l'Éternité. La voie de l'unité est celle de l'humilité. Mais pour autant cette voie-là ne saurait se distraire de l'exigence de la vérité alliée à la Charité. Comme dans un second tonnerre, nous entendîmes ce que notre cœur et notre âme désiraient entendre au-dessus de toutes les désharmonies du monde en "verbiagé" sur le sujet de l'Œcuménisme.
Depuis l'inoubliable cérémonie de la repentance de l'an 2000 voulue et présidée par Jean-Paul II le Grand, nous n'avions plus aucune raison de nourrir de sentiments d'infériorité ni de culpabilité : être du Christ selon la foi catholique nous libérés de toute humiliation illégitime, nous sommes des humains debout et fiers de notre appartenance à l'Église.
Le pape libère une parole de vérité conforme à l'ecclésiologie : "les courants nés de la Réforme ne sont pas des églises". L'affirmation de cette vérité est le début d'une remise en ordre au sein même de certaines églises nationales qui connaissent, envers les mouvements de la Réforme, des situations hétérodoxes quand elles ne sont pas aberrantes et blessantes pour le Corps du Christ. La confusion n'est pas le lieu où peut triompher la Charité. Enfin, et malgré tous les efforts de son prédécesseur, le pape reprenait la main sur ce sujet: : " Benoît XVI s’engageait solennellement en disant: « Ici, justement, à Bari, cité qui conserve les reliques de saint Nicolas, terre de rencontre et de dialogue avec nos frères chrétiens d’Orient, je voudrais redire ma volonté d’assumer comme engagement fondamental de travailler de toutes mes énergies à la reconstitution de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ. Je suis conscient que les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. Il faut aujourd’hui des gestes concrets qui entrent dans les âmes et bouleversent les consciences, en appelant chacun à la conversion intérieure qui est le présupposé de tout progrès sur le chemin de l’œcuménisme » (cf. Discours aux représentants des Églises et communautés chrétiennes et d’autres religions non chrétiennes, 25 avril 2005) . Je vous demande à tous de prendre avec décision la route de cet œcuménisme spirituel qui, dans la prière, ouvre à l’Esprit Saint, qui peut seul créer l’unité » "(ici). Le souci impérieux de l'unité introduit une exigence rarement soulignée par nos intellos pris dans le vent du monde et de ses modes : la rigueur intellectuelle, une exigence disciplinaire incontournable pour la service de la vérité dans la Charité.
Benoît XVI, Maître es qualité intellectuelle...
Le pape rappelle la nécessité d'obéir à la vérité: "L’obéissance à la vérité comporte une capacité de voir la réalité, une attitude réaliste envers le monde et envers soi-même, et exige une discipline, c’est-à-dire être disciples, suivre la réalité, qui ne s’improvise pas, mais qui est le fruit d’un travail authentique et constant." Certes, cette parole fait partie d'un discours qui réunit le thème de la vérité et celui de la pureté sexuelle, de la chasteté. Il n'en demeure pas moins vrai que pour un intellectuel, un intellectuel catholique et, un simple baptisé l'obéissance à la vérité, fut-elle matérielle en son sujet, est un impératif lié à la dignité de l'homme et pour nous catholiques à notre salut. Cette obéissance exclue toute inféodation à des idéologies quelles qu'elles soient, car dans ses mécanismes, l'idéologie s'oppose par nature à l'accueil réaliste de la vérité, elle lui dénie tout droit à moins qu'elle puisse être un utilitaire dans le discours sans toutefois pouvoir le dominer.
Le pape dans son discours à l'université de Ratisbonne aura rendu toute sa liberté à la vie intellectuelle face aux esprits du monde. Depuis les avatars maudits des idéologies révolutionnaires, toutes les tendances confondues, toutes les générations qui ont compté d'élites aspiraient à ce genre de discours libératoire qui pouvait seul nous libérer, nous dégager radicalement des enfermements dans lequel on engeola bien des intellectuels et singulièrement dans les pays occidentaux et trop souvent avec la complicité plus ou moins diffuse de gens comme François Mauriac, ces catholiques libéraux !!!. Le discours de Ratisbonne; " Nous n’avons pas à rougir de ce que nous sommes. L’Évangile n’a qu’un cadre : l’amour envers Dieu et le prochain. Nous n’avons à nous restreindre dans aucun autre cadre, ni politique, ni social, et certainement pas idéologique." Le pape a agi dans la logique même de l'Église éducatrice des peuples et enseignante, même si ce discours était de pure forme intellectuelle ; en rappelant le retour aux incontournables catégories de la pensée sur lesquelles s'est forgée la culture de l'Europe, il a exprimé et redonné les orientations pour un renouveau de la civilisation de l'Europe chrétienne. Il a défoncé les portes infernales de la culture chrétienne en Occident; il a libéré les voies de la raison alliée objective de la foi. Il aura également remis l'Église là où elle n'aurait jamais du déchoir, c'est-à-dire reprendre sa place, toute sa place dans les débats intellectuels qui traversent toutes les sociétés face à la mondialisation et ses dérives hédonistes, ses dérives si radicalement opposées à la loi morale naturelle. L'Église est debout au rendez-vous de tous les défis...
Conclusion ... !
Il n'est pas possible de conclure sur ces trois années d'un pontificat si dense et dont l'éclat est tout intérieur. Nous avons choisi des thématiques qui nous ont semblé majeures, il y en a d'autres certainement; il fallait faire un choix et c'est toujours cruel. Nous voudrions toutefois terminer sur une note de joie, de bonheur allègre et dans la lumière de l'Espérance. Ce pontificat reprend là où le précédent fut arrêté : mettre l'Église sur la voie de l'intériorité, spiritualiser ses propres institutions. Le triomphe de l'Église n'est certainement pas celui qu'on imagine dans la lumière orgueilleuse du Grand Siècle, non! Non, le triomphe de l'Église s'établira dans une kénose aussi absolue que possible selon l'exemple de son Époux: Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu. L'Église ne sera belle que pour autant qu'elle sera humble, vivant d'une pauvreté intérieure aussi fondée que celle qui constitue la nature même du Dieu Trine. Prions pour que tous les membres de l'Église Catholique Apostolique et Romaine réalisent et contribuent à ce nouvel essor, car de leur engagement fidèle et sincère pourrait bien dépendre leur salut. Le pape Benoît XVI est le Père commun universel, aimons-le en fils et filles amantes, défendons-le sans faiblesse et dans la charité, répandons ses enseignements, défendons-le pour tout où c'est nécessaire. Nous sommes des hommes et des femmes libres, libres de l'amour de Jésus et de Marie, libre de cette liberté arrachée par le sang des martyrs qui ne cesse de couler... Fiers d'être catholiques.
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Benoît XVI dessine son pontificat Le retour des cathos
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