Humour: Tincq et le cardinal Martini

La leçon de "réforme" du cardinal Martini à son Eglise: c'est de l'humour involontaire, et Vittorio Messori a déjà répondu, mais c'est drôle quand même ...(21/5/2008)
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Voici un article du Monde qui me laisse à penser que son "vaticaniste" n'en finit pas de se caricaturer lui-même.
Aucun autre commentaire n'est nécessaire à la lecture de ce texte tellement prévisible qu'il en est comique, paru dans Le Monde d'aujourd'hui...
Source: Le Monde

Pour la réponse de Messori, voir ici: Le derby Ratzinger-Martini



La leçon de "réforme" du cardinal Martini à son Eglise
LE MONDE | 21.05.08 |
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Présenté comme son "testament spirituel" par le quotidien italien La Repubblica du 19 mai - qui en publie de larges extraits -, le dernier ouvrage du cardinal Carlo-Maria Martini, 81 ans, risque de susciter des réactions au sommet de l'Eglise catholique. D'abord, en raison de la personnalité de son auteur, jésuite et exégète brillant, ancien archevêque de Milan qui, lors du conclave romain d'avril 2005 qui désigna Benoît XVI, avait recueilli les suffrages de la minorité progressiste des cardinaux.

Intitulé Conversations nocturnes à Jérusalem - la Ville sainte où le cardinal Martini s'était retiré, avant de rentrer en Italie pour raison de santé -, ce livre d'entretiens avec le Père Georg Sporschill, un ami jésuite, publié en Allemagne aux éditions Herder, appelle l'Eglise à avoir le "courage" de se réformer. Son ton est apaisé et lucide : "J'ai rêvé, confesse-t-il, d'une Eglise pauvre et humble qui ne dépende pas des puissances de ce monde. Une Eglise qui donne du courage à ceux qui se sentent petits ou pécheurs."

Aujourd'hui, je n'ai plus le temps de "rêver", ajoute-t-il. Il ne lui reste que celui de "prier" et d'émettre quelques souhaits. Ainsi lève-t-il un tabou en contestant l'enseignement de l'Eglise sur la sexualité. Il rappelle "les développements négatifs et malheureux" de l'encyclique Humanae vitae sur la régulation des naissances, publiée en juillet 1968 par le pape Paul VI.

Cet interdit jeté sur la pilule et autres moyens de contraception dissociant l'acte sexuel de sa finalité procréatrice avait soulevé une tempête, éloignant de l'Eglise nombre de couples, de médecins, de scientifiques. Le cardinal Martini rappelle que Paul VI s'était emparé d'un sujet qui aurait dû être débattu par l'ensemble des évêques lors du concile Vatican II (1962-1965).

"AUTRE REGARD" SUR LA SEXUALITÉ

"La solitude dans la décision pour traiter des thèmes de la sexualité et de la famille" n'est jamais bonne, estime-t-il quarante ans après. Il souhaite "un autre regard" et presse le pape actuel de rédiger une nouvelle encyclique sur la sexualité, d'"indiquer une voie meilleure que celle d'Humanae vitae". Mgr Martini réclame aussi un plus grand respect de l'Eglise pour les couples homosexuels, précisant que ses relations comprenaient des couples gays et qu'il ne lui était "jamais venu à l'esprit de les condamner".

Autre tabou : l'obligation du célibat des prêtres qui, pour le chef de file progressiste, devrait être réservée à ceux qui en ont "la vraie vocation". Face aux vides créés par la crise du clergé, faire venir des prêtres de l'étranger, d'Afrique ou d'Asie, n'est pas une solution. Celle-ci se trouve plutôt dans l'admission au sacerdoce des "viri probati", ces hommes mariés qui ont l'expérience de l'animation de communautés. De même, souhaite-t-il l'ouverture du diaconat aux femmes.

Le premier défi reste pourtant " le conflit de civilisations". Chrétiens et musulmans ont le " devoir" de se comprendre, insiste-t-il. Cela passe par la suppression des stéréotypes faisant de l'autre un "ennemi", par une meilleure connaissance des différences et des actions communes au service de la justice.

Henri Tincq



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