Pie XII et le miracle du soleil

Un étonnant article d'Andrea Tornielli sur le grand et Saint Pape calomnié, dans Il Giornale.
http://www.ilgiornale.it/
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Il est impossible, évidemment, d'affirmer, ou même de supposer, que des faits similaires aient pu se produire dans un passé plus récent.
Je n'oublie pas, cependant, que le pape actuel croit aux signes (des signes, qui, en l'occurrence, n'ont certes rien de miraculeux): il a lui-même fait allusion au chant d'une alouette, lors de son ordination, et surtout, à l'arc-en-ciel d'Auschwitz, dont il n'avait aucun doute qu'il lui était adressé comme un assentiment venu d'en haut.
Sur ce sujet, voir ici: http://beatriceweb.eu/Blog06/
Qu'on y croit ou pas -et l'Eglise elle-même est très prudente sur ce sujet!- n'empêche pas d'admettre que ceux qui voient le pape comme un quelconque dirigeant politique, et l'Eglise comme une simple organisation humaine, font l'impasse sur une "force" qui échappe à l'analyse ordinaire.
Au nombre des "sceptiques", il y a de nombreux vaticanistes, et je suis personnellement convaincue que leur analyse, à cause de cela, est privée d'une dimension fondamentale.
Autrement dit, l'essentiel leur échappe.
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Ma traduction.



"J'ai vu" le miracle du soleil, "ceci est la pure vérité".
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En 1950, peu avant de proclamer le dogme de l'Assomption, Pie XII, alors qu'il se promenait dans les jardins du Vatican assista plusieurs fois au même phénomène qui s'était vérifié en 1917 au terme des apparitions de Fatima, et il le considéra comme une confirmation céleste de ce qu'il était en train d'accomplir.
Une circonstance jusqu'à présent connue uniquement grâce au témoignage indirect du cardinal Federico Tedeschini qui en parla pendant une homélie.
Aujourd'hui, un document exceptionnel et inédit sur cette vision, conservé par la famille du Pontife, émerge des Archives privées Pacelli: une note manuscrite de Pie XII lui-même, écrite au crayon de papier au verso d'une feuille dactylographiée, dans les derniers temps de sa vie, où, à la première personne le Pape relate ce qui lui est arrivé. La note sera exposée en novembre prochain lors de l'exposition vaticane dédié à Papa Pacelli pour le cinquantième anniversaire de sa mort. Le compte-rendu est sec, de style presque notarial, sans nulle concession au sensationalisme.
"C'était le 30 octobre 1950", avant-veille du jour de la proclamation solennelle de l'Assomption, explique Pie XII. Le Pape était donc sur le point de proclamer comme dogme de la foi l'Assomption corporelle au ciel de la Sainte-Vierge à l'instant de sa mort, et il le faisait après avoir consulté l'épiscopat mondial, unanimement d'accord: seulement six réponses sur 1181 manifestaient quelque réserve.
Vers quatre heures de cet après-midi, il faisait "l'habituelle promenade dans le jardin du Vatican, en lisant et en étudiant".
Pacelli se souvient que, tandis qu'il montait de la place de la Madone de Lourdes "vers le sommet de la colline, dans l'allée de droite qui longe la muraille d'enceinte", il leva les yeux de ses feuilles.
"Je fus frappé par un phénomène, que je n'avais jamais vu jusqu'alors. Le soleil, qui était encore assez haut, apparaissait comme un globe opaque jaunâtre, entouré tout autour d'un cercle lumineux ", qui cependant n'empêchait en aucune façon de fixer le regard "sans en ressentir la moindre gêne. Une très légère nuée se trouvait devant ".
"Le globe opaque - poursuit Pie XII dans la note inédite - se mouvait à l'extérieur légèrement, en tournant, et en se déplaçant de gauche à droite et vice-versa. Mais dans l'intérieur du globe on voyait avec une grande clarté et sans interruption de très forts mouvements ".
Le Pape atteste avoir assisté au même phénomène le jour suivant, 31 octobre, et le 1er novembre, jour de la proclamation du dogme de l'Assomption, puis de nouveau le 8 novembre. Ensuite plus rien".
Il se rappelle aussi avoir cherché à "plusieurs reprises" dans les jours suivants, à la même heure et dans des conditions atmosphériques semblables, "à regarder le soleil pour voir si le même phénomène apparaissait, mais en vain; je ne pus le fixer, pas même l'espace d'un instant, je restai immédiatement la vue éblouie ".

Dans les jours suivants Pie XII relate le fait "à quelques intimes et à un petit groupe de Cardinaux (peut-être quatre ou cinq), parmi lesquels le Cardinal Tedeschini". Ce dernier, en octobre de l'année suivante, en 1951, doit se rendre à Fatima pour clore les célébrations de l'Année Sainte. Avant de partir il est reçu en audience et demande au Pape de pouvoir citer la vision dans son homélie.
"Je lui répondis : "Laissez, il ne faut pas". Mais il insista - continue Pie XII dans le manuscrit - en soutenant l'opportunité de cette annonce, et alors, je lui expliquai quelques détails de l'événement ".
"Ceci est, en termes brefs et simples - conclut Papa Pacelli - la pure vérité".

"Pie XII était très persuadé de la réalité du phénomène extraordinaire, auquel il avait assisté bien quatre fois", déclara Soeur Pascalina Lehnert, la religieuse gouvernante de l'appartement papale. Ce qu'on nomme "le miracle du soleil" s'était déjà produit le 13 octobre 1917 à Fatima, au terme des apparitions aux trois bergers.
M. Avelino d'Almeida, journaliste laïque et non-croyant, envoyé par le quotidien O Seculo et témoin oculaire le raconte ainsi dans sa chronique : "Et on assiste alors à un spectacle unique, et en même temps incroyable pour qui en n'en a pas été témoin... On voit la foule immense se tourner vers les soleil débarassé de nuages, en plein jour. Le soleil rappelle un disque d'argent décoloré et il est possible de le regarder de face sans subir le moindre malaise. Il ne brûle pas, n'aveugle pas. On dirait une éclipse ".
Pie XII était très lié à Fatima : la première apparition aux trois bergers s'était en effet produite le 13 mai 1917, le jour-même où Pacelli était consacrés archevêque dans la chapelle Sixtine. Il est attesté que Pie XII et l'unique survivant des trois voyants, soeur Lucia Dos Santos, resteront toujours en contact, et le Pontife, dans la dernière année de sa vie, conservera le texte du Troisième secret de Fatima dans son appartement.
"Plusieurs fois - a déclaré la marquise Olga Nicolis de Robilant Alves Pereira de Melo, en témoignant au procès de béatification de Pacelli," je transmis à messages du Saint-Père pour Soeur Lucia et de cette dernière pour lui, mais comme j'avais promis de ne jamais rien révéler à qui que ce soit, je ne me sens pas autorisée à le faire maintenant ".

Andrea Tornielli



Le Pape voit, et nous pas...

A propos de ce que le Pape voit peut-être, et que nous ne voyons pas, il m'est revenu en mémoire un épisode du voyage en Bavière, en septembre 2006. Cela s'est passé à Altötting, le 11 septembre.
Luigi Accattoli l'avait raconté en ces termes, sur son blog (décidément, il arrive à Accattoli d'être très bon!).
Traduction:
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Altötting : cinq minutes de repos en Dieu

Inauguration de la Chapelle de l'Adoration, aujourd'hui à Altötting.
Lorsque tout est achevé, le Te Deum chanté, Benoît retourne s'agenouiller et reste seul.
Deux fois, il éponge sa sueur. Il fixe l'ostensoire.
Lentement la face fatiguée retrouve la lumière habituelle.
Le cérémoniaire Marini et ensuite le secrétaire don Georgs s'approchent, puis timidement, de nouveau, Marini. Alors seulement, il bouge. Cinq minutes de repos en Dieu. Pour reprendre des forces, pour enseigner le silence. Et, après cinq autres minutes, le revoilà sur la place, qui se déplace, à nouveau éveillé et vif, libéré du lourd pivial qui, sous le soleil, pour ces deux cents mètres, doit être un vrai four. De nouveau il parle avec les enfants, serre cent mains, reçoit des petits cadeaux, embrasse un bébé dans les bras d'une belle maman. Ces cinq minutes lui ont suffi pour montrer que, s'il avait pu, il serait resté, resté, resté.



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