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| Article de Tornielli: l'Irak et le Tibet |
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Dans le prolongement de cette information d'hier: Le pape et le Tibet , Andrea Tornielli compare "Le cri sans écho du Pape sur l'Irak, la polémique sur le Tibet"; il a aussi réalisé une interview très intéressante d'un prêtre, directeur de l'Agence Asia News.
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Sur le blog d'Andrea Tornielli
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Le cri sans écho du Pape sur l'Irak, la polémique sur le Tibet (19 mars) Article ici
Dimanche dernier, au terme de la liturgie des Rameaux, Benoît XVI a prononcé un appel vibrant pour l'Irak, avec un jugement extrêmement clair sur ce qui est advenu dans ce pays durant ces années, et sur les effets dévastateurs d'une guerre que le Saint-Siège a tout fait pour éviter... Pourtant, ces dernières heures, ce n'est ni la lucidité ni la clarté de cet appel qui avaient droit à l'attention des medias, mais le fait que le Pape n'ait pas fait allusion à la situation au Tibet Je trouve étrange que ceux qui accusent l'Église d'ingérence et critiquent chaque appel du Pape, ctitiquent ensuite les messages pontificaux s'ils ne contiennent pas ce qu'ils attendaient. Dimanche dernier, le Saint-Siège n'avait pas d'informations directes et précises sur ce qui se passe au Tibet et je suis convaincu que Benoît XVI fera un signe dans les jours qui vont suivre, peut-être dans le message pascal Urbi et Orbi. À ce propos, voici l'interviewe que j'ai faite du père Bernardo Cervellera, directeur de l'agence "Asianews". http://www.ilgiornale.it/a.pic1?ID=248583
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Interview du directeur d'Asia News
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Embarras des catholiques: "c'est encore trop le chaos, le Pape ne s'exprime pas" "Nous ne devons pas boycotter les Jeux Olympiques chinois, mais nous présenter tous aux jeux en mettant un maillot portant l'inscription 'Tibet libre'".
C'est la conviction de père Bernardo Cervellera, directeur de l'agence "Asianews", qui connaît bien la réalité chinoise et relaie souvent les informations sur les violations des droits humains dans ce grand Pays. ------------------------------- - Père Cervellera, quelles nouvelles avez-vous du Tibet? - "Pour l'instant nous ne savons pas grand chose. Il y a des chiffres discordants sur le nombre des victimes. Après le début de la révolte, le gouvernement de Pékin a fait fermer beaucoup de sites Internet qui pouvaient nous aider à comprendre la situation réelle ".
- Ne pensez-vous pas que le moment où on a fait éclater la révolte a été choisi avec soin, à la veille des Jeux Olympiques? - "Il y a deux éléments importants à prendre en compte. Le premier est que ces jours-ci se conclut à Pékin l'Assemblée nationale du peuple. Et donc la révolte est pensée pour donner une gifle au gouvernement chinois. Le second élément est constitué par les Jeux Olympiques : les tibétains espèrent que, la Chine étant sous les projecteurs, la répression ne sera pas aussi dure que dans le passé. Les révoltes au Tibet ne sont pas une nouveauté : il y a eu des massacres en 1950, en 1959 et en 1989. Aujourd'hui, comme le gouvernement de Pékin tient à présenter la Chine comme un grand Pays moderne, on espère que la riposte à la révolte sera plus tmodérée que dans le passé. Mais chez les révoltés, il y a aussi une autre frustration, liée aux Jeux Olympiques... ".
- Laquelle ? - "La Chine a déjà préparé des cérémonies et des parades pour faire voir que dans le Pays coexistent pacifiquement différentes ethnies et minorités. Pour la cérémonie d'ouverture ils feront défiler des tibétains, dans le village olympique ils ont reconstitué un village tibétain en plastique et une espèce de "zoo" des minorités ethniques. Une opération de façade. Les tibétains craignent un message entièrement faussé de la situation, alors qu'ils souffrent d'un génocide culturel et religieux. Pour cette raison, ils veulent donner de la publicité à leurs motifs, et chercher à manifester pendant les jeux ".
- Le Dalai Lama, pourtant, ne semble pas partager la révolte... - "Le Dalai Lama ne contrôle plus la population tibétaine. Les insurgés contestent la ligne de dialogue mise en avant par lui, ils veulent en venir à l'affrontement, ils sont désespérés. Les révoltes de ces derniers jours sont un acte de pur désespoir de la part de beaucoup de jeunes qui, durant toutes ces années, se rendent compte qu'ils n'ont rien obtenu. Le Dalai Lama est coincé entre cette jeunesse turbulente et le mur de l'intransigeance des chinois".
- Ne croyez-vous pas que la révolte pourrait avoir un effet contre-productif, et bloquer le processus de démocratisation du régime chinois? - "La Chine craint que si elle fait des concessions au Tibet, elle sera contrainte par la suite à le faire avec les minorités de beaucoup d'autres régions. Le dialogue est donc vu comme un élément de faiblesse. Pékin est dans une situation difficile. Mais la répression ne résout pas les problèmes, elle les renvoie seulement à plus tard".
- À l'Angelus Benoît XVI n'a pas parlé du Tibet. Pourquoi? - "La situation est encore confuse, le Saint siège n'a pas d'informations directes, de plus il y avait déjà le très important appel pour l'Irak... ".
- Pour quel motif le Dalai Lama n'a-t-il pas été reçu au Vatican dans sa dernière visite en Italie? - "Le Pape l'avait déjà reçu. Je crois qu'il s'agissait d'un problème de protocole: le Dalai Lama a annoncé la rencontre avant d'avoir demandé une audience... ".
- Quel est-elle la situation des catholiques après la lettre aux chinois que le Pape a écrite il y à neuf mois? - "La lettre circule, mais dans le gouvernement il y a encore beaucoup d'ambiguïtés parce que certains considèrent qu'il s'agit d'une ingérence du souverain pontife dans les affaires internes de la Chine. Les mêmes motivations qu'à l'époque de Mao. Il y a eu des ordinations épiscopales avec l'assentiment de Rome, mais peut-être étaient-elles dûes à la concomitance avec les Jeux Olympiques. Sincèrement, je ne vois pas de grandes ouvertures"
- Le Dalai Lama est opposé au boycot des Jeux Olympiques. Et vous, qu'en pensez-vous? - "J'y suis opposé, parce que boycotter les jeux pourrait être une manière de s'en laver les mains. Mieux vaut y aller, et poser le problème. Par exemple, j'aimerais que tous ceux qui iront aux Jeux Olympiques portent un maillot avec l'inscription "Tibet libre". S'il y avait une unité entre les sympathisants pour les tibétains et les sympathisants pour les catholiques, je crois que le gouvernement s'en préoccuperait ".
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