|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| Baptême d'un opposant à l'islam radical |
|
|
|
Un peu avant les autres, John Allen en avait déjà parlé la veille de l'évènement (24/3/2008) Créditons le d'être à la pointe de l'information. J'avoue que je suis perplexe sur les motivations "politiques" de Benoît XVI. Je n'y crois pas... Mais bien entendu, s'il en a, il sait ce qu'il fait. Quant aux critiques contre l'accueil par l'Occident de l'islamisme radical, c'est un argument un peu trop facile. Disons qu'il n'a pas vraiment le choix, et que ceux-là mêmes qui l'accusent de faiblesse sont les premiers à réclamer une société toujours plus ouverte.
Evidemment, John Allen est suffisamment habile pour ne pas prendre ouvertement position (à l'inverse d'Andrea Tornielli).
Voir aussi: L'islam s'invite dans la Semaine Sainte Article original sur le site de NCR: Pope baptizes fierce critic of Islamic radicalism during Easter Vigil Ma traduction
|
|
Au cours de la Vigile de Pâques, le Pape baptise un opposant farouche au radicalisme islamique 22 mars -------------- Un des plus connus parmi les musulmans en Italie, un journaliste qui, à certains égards, est l'héritier d'Oriana Fallaci, comme le plus éminent critique de l'intégrisme islamique dans le pays, doit être baptisé ce soir par le pape Benoît XVI, et reçu dans l'Eglise catholique.
Magdi Allam, chroniqueur et vice-directeur du Corriere della Sera, le premier quotidien italien, est parmi les sept nouveaux catholiques originaires de cinq pays qui seront personnellement baptisés par le pape lors de la messe de la Veillée pascale, dans la basilique Saint-Pierre. Particulièrement dans le sillage des récentes accusations du cerveau du terrorisme Oussama Ben Laden selon lesquelles Benoît XVI serait à la tête d'une «nouvelle croisade» contre l'Islam, l'accueil d'une si éminente personnalité musulmane, convertie au cours de la période la plus sainte de l'année chrétienne, pourrait envenimer les tensions entre catholiques et musulmans.
Un porte-parole de la communauté musulmane en Italie, Yahya Pallavicini, dit qu'il "respecte la liberté de choix" faite par Allam, tout en exprimant sa «perplexité» sur le calendrier et la décision de recevoir Allam dans un lieu "d'une aussi grande importance symbolique».
D'autre part, le choix de baptiser Allam au cours de la veillée de Pâques pourrait également être interprété comme un signe de la détermination de Benoît à ne pas se laisser intimider par les menaces implicites telles que celles exprimées par Ben Laden dans son récent message audio.
Allam, 56 ans, est né au Caire, en Égypte. Sa famille a immigré plus tard en Italie, où il est devenu un éminent journaliste, connu pour ses critiques acérées du fondamentalisme islamique. Allam a également à plusieurs reprises critiqué ce qu'il considère comme une réponse anémique des gouvernements occidentaux, l'Italie en particulier, à la menace posée par les radicaux.
"L'Italie, l'Europe et l'Occident ont fait une grosse erreur en ouvrant les portes à de trop nombreux intégristes et des extrémistes, qui ont quitté leurs pays d'origine en raison de leurs liens avec le terrorisme et l'extrémisme», a déclaré Allam en 2005. "Nous leur avons permis de prendre le contrôle des mosquées dans les pays européens," dit Allam à l'époque. "En effet, l'Occident nourrit son propre ennemi, en raison d'une approche trop naïve».
Le dernier livre d'Allam, paru fin 2007, est intitulé "Viva Israele". Dans ce livre, Allam affirme qu'Israël représente une culture de la vie, en opposition avec la culture de mort de l'islam militant. Dans une récente interview à une agence de presse israélienne, Allam a été interrogé sur le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Sa réponse lapidaire fut : «J'espère qu'un jour Israël se saisira Ahmadinejad et le forcera à vivre le reste de sa vie entre les murs de Yad Vashem."
Ces positions n'ont pas rendu Allam populaire partout. Il a reçu au fil des ans de nombreuses menaces de la part des radicaux islamiques, et se déplace en général en public avec une escorte. Sa ligne dure, cependant, a aussi parfois attiré des critiques de la part des modérés, chrétiens et musulmans, qui voient parfois en lui un boute-feu.
Tel est l'esprit d'une lettre critique à l'égard du dernier livre d'Allam, publiée dans le journal italien Reset, signée par quelque 230 écrivains, universitaires et militants, à la fois musulmans et chrétiens, dans sa publication de juillet-août.
"Le journalisme risque de tomber dans la logique d'acclamation d'une équipe sportive contre une autre, plutôt que d'analyse rationnelle surtout quand il traite de sujets sensibles et délicats comme la religion», disait cette lettre, accusant Allam d'adopter la logique du tout-ou-rien des «idéologies totalitaires».
L'appel était signé par un "who's who" de personnalités du catholicisme de centre-gauche italien, parmi lesquels Enzo Bianchi, fondateur du monastère œcuménique de Bose; Paolo Branca, spécialiste de l'Islam et conseiller du Cardinal Dionigi Tettamanzi de Milan; Alfredo Canavero , un érudit, qui écrit également pour L'Avvenire, le quotidien des évêques italiens, et Alberto Melloni, un célèbre historien de l'église. En effet, cette école de pensée estime que la ligne dure d'Allam sert en réalité les intérêts des néo-conservateurs de l'Occident et des radicaux islamiques, qui ont tous deux, selon eux, intérêt à polariser l'opinion afin de justifier leur incessant combat. Pendant ce temps, un certain nombre de personnalités italiennes prennent la défense d'Allam, insistant sur le fait que ceux qui le critiquent sont dans le déni de la réalité de l'islam radical.
Bien que Allam se décrive lui-même comme un "musulman laïque", il n'est pas étranger à l'Eglise catholique. Au fil des ans, il a été proche du mouvement "Communion et Libération" en Italie, au point de devenir l'une des attractions du meeting annuel parrainé par le mouvement italien à la station balnéaire de Rimini. Cet événement attire généralement au-delà de 700.000 personnes, dont la crème de la classe politique italienne. Au cours de ces sessions, Allam a souvent exprimé une profonde gratitude pour la doctrine sociale catholique, et plus largement pour la défense d'un lien fort entre la raison et la foi, défendu à la fois par Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI.
Allam a accueilli avec enthousiasme l'appel de Benoît à résister à une «dictature du relativisme», le reliant à la lutte contre l'extrémisme islamique.
"Nous devons former une coalition de valeurs de ceux qui croient que toute vie est sacrée, pour lutter contre une sorte de nihilisme idéologique qui voit la vie comme une simple valeur relative", at-il déclaré récemment. "C'est seulement de cette manière que l'on peut enlever les racines qui nourrissent les 'guerres' "
En elle-même, la conversion d'Allam ne devrait pas susciter beaucoup de réactions dans le monde musulman. Ces dernières années, les critiques musulmans des ouvrages d'Allam ont souvent supposé qu'il était déjà chrétien, en partie à cause de son affinité sans ambigüité avec l'église catholique. Le fait que Benoît XVI l'ait personnellement baptisé en une telle occasion et avec une telle visibilité, cependant, peut être interprété par certains comme une provocation.
Craignant peut-être une telle réaction, le Vatican a publié ce soir une déclaration afin de minimiser l'importance de l'inclusion d'Allam, parmi les nouveaux catholiques baptisés par le pape.
"Pour l'Eglise catholique, toute personne qui demande à recevoir le baptême, après une profonde recherche personnelle, et qui fait un choix totalement libre en suivant une préparation adéquate, a le droit d'en bénéficier», a déclaré le père jésuite, Federico Lombardi, porte-parole du Vatican. "Pour sa part, le Saint-Père administre le baptême au cours de la liturgie de Pâques, aux candidats qui sont présentés à lui, sans faire de distinction entre eux. Il les considère tous comme également importants en termes de l'amour de Dieu et de la bienvenue dans la communauté de l'Église. "
|
Version imprimable
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|