Une rencontre familière, à l'enseigne de l'amitié ------------------ L'engagement commun pour la défense des valeurs morales fondamentales a été un des thèmes au centre de l'entretien entre Benoît XVI et le président des Etats-Unis, George W. Bush, qui s'est déroulé dans un climat de grande cordialité vendredi matin, 13 juin, au Vatican. Un communiqué de la Salle de Presse du Saint-Siège en réfère, soulignant aussi que des thématiques internationales comme les rapports entre l'Europe et les Etats-Unis, le Moyen Orient, la paix en Terre Sainte, la globalisation, la crise alimentaire et les objectifs de développement du Millénaire ont été également abordés. Le communiqué ajoute qu'à cette occasion, le Pape a aussi remercié Bush pour le chaleureux accueil reçu aux Etats-Unis et à la Maison Blanche au cours du voyage d'avril dernier.
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A la demi-heure d'entretiens privés ont suivi une promenade le longs des allées bordées d'arbres et de parterres fleuris des Jardins du Vatican, et l'écoute de deux morceaux de musique sacrée exécutés dans ce cadre suggestif.
Avec un protocole inédit, l'audience avait commencé avec quelques minutes d'avance, peu avant 11 heures, près de la Tour San Giovanni. Le déroulement particulier de la rencontre avait été mis au point par Mgr James Michael Harvey, préfet de la Maison Pontificale, qui accompagnait le Pape avec Mgrs Georg Gänswein, secrétaire particulier de Benoît XVI, et Petar Rajic, prélat d'honneur. Le président Bush était accompagné de son épouse Laura et de l'ambassadeur des Etats Unis auprès du Saint Siège, Mary Ann Glendon. Le Pape a accueilli ses illustres hôtes aux pieds du perron, à l'entrée de la Tour. "C'est un grand honneur", a dit le président Bush en descendant de la limousine noire qui l'avait amené au Vatican, " mille mercis" lui a fait écho sa compagne, tandis que le Pape allait à leur rencontre, en se disant heureux de les revoir. Tout de suite après, Benoît XVI et le président des Etats Unis sont montés en ascenseur au bureau du premier étage pour un entretien privé, pendant que la signora Laura et l'ambassadeur Glendon restaient dans le petit salon du rez-de-chaussée. Peu après, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'État, avec ses secrétaires particuliers Nicolas Henry Marie Denis Thevenin et Lech Piechota, les ont rejointes. Au terme de l'entretien, Benoît XVI et le président américain, dans un ultime changement par rapport au protocole prévu, ont parcouru le chemin qui se trouve au sommet de la tour, se montrant plusieurs fois, afin d'admirer le panorama environnant. Tous les deux sont ensuite redescendus au rez-de-chaussée, où s'est déroulé l'échange des cadeaux. Bush a offert une photographie autographiée avec sa signature et celle de son épouse gravées sur le cadre, et un album avec les images de la visite du Pape à la Maison Blanche. Le Pontife a lui aussi offert une photographie autographiée, le représentant avec les époux Bush à la Maison Blanche pendant qu'ils récitent une prière, et quatre volumes sur la Basilique de San Pierre.
Tout de suite après a eu lieu une brève promenade dans le Jardin, pendant laquelle Bush a demandé quelle était la taille de la Cité du Vatican et à la réponse du préfet Harvey "c'est plus petit que le Texas", il a répliqué "mais c'est beaucoup plus important". Le Pape et le président ont parcouru les bastions de san Giovanni jusqu'à la hutte chinoise, où se trouve la grande cloche du jubilée de 2000. Ils ont ensuite poursuivi le long de l'allée Pie XI, jusqu'à la place de la Grotte de Lourdes, où dans une atmosphère très familiale, ils ont attendu, assis, la first lady et le cardinal secrétaire d'État. À leur arrivée les chanteurs de la Chapelle Sixtine, dirigés par le maestro Giuseppe Liberto, ont exécuté deux motets : "Exultate Deo" de Pierluigi de Palestrina et "Alma Redemptoris Mater" de Mgr Liberto lui-même. Après le second chant, le Pontife a présenté à Bush le maestro de la chapelle musicale pontificale. Le président a aussi serré les mains des pueri cantores, auxquels il a demandé s'ils allaient à l’école au Vatican. Avec un des plus petits d'entre eux, il a même échangé le typique salut à main ouverte qui, venu d'Amérique, s'est répandu dans le monde entier surtout parmi les jeunes. "Sainteté, nous sommes entourés de femmes de valeur", a commenté Bush pendant qu'était prise la photo souvenir de l'événement, avec l'épouse Laura et l'ambassadeur Glendon. A la fin, vers 12 heures 15, le président américain et sa suite ont pris congé du Pape, qui, avant de rentrer au Palais apostolique, a voulu saluer lui aussi les jeunes chanteurs de la Sixtine.
Avec celle de ce matin, c’est la quatrième rencontre entre le président Bush et Benoît XVI en à peine plus d'un an. La première s’est déroulée en effet au Vatican le 7 juin 2007, en avril dernier, il y en a eu deux en terre américaine: le 15 à Washington sur la base d'Andrews, unique fois où un président américain a accueilli personnellement le Pontife au bas de l'avion, et le 16 à la Maison Blanche, le jour du 81ème anniversaire du Pape.
©L'Osservatore Romano - 14 juin 2008
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Pour conclure, je ne résiste pas à la tentation de reproduire la fin d'une dépêche d'agence, citée par l'Express.fr ; J'ai souligné les "perles"... tout en créditant l'article pour l'avant-dernière phrase. ------------------ «... Le Vatican, du temps du prédécesseur de Benoît XVI, Jean Paul II, avait mené campagne contre l'invasion américaine de l'Irak, en 2003 mais il est en phase avec le président américain sur des questions éthiques comme l'avortement, le mariage homosexuel et les recherches sur les cellules souches embryonnaires.
Un porte-parole de la Maison blanche a fait valoir que Bush et le pape actuel avaient "établi de bon rapports", qui leur ont permis d'aborder une large gamme de sujet dont le sida, l'Afrique et la lutte contre la pauvreté dans le monde.
Le quotidien italien La Repubblica écrit pourtant que la curie romaine n'est pas unanime à approuver le traitement réservé par Benoît XVI à Bush et cite certains cardinaux qui n'ont pas oublié que Bush avait fait la sourde oreille aux conseils de Jean Paul II sur l'Irak.
Mais un responsable du Vatican proche du pape actuel a déclaré à Reuters: "Le Saint-Père a fait cela parce qu'il est un gentleman. Un point c'est tout." »
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