L'Eglise sur la peine de mort et l'avortement

Note du Card. Ratzinger, datant de 2004, destinée à la conférence des évêques des Etats-Unis contenant les "principes généraux" sur le thème "Etre digne de recevoir la communion" (29/8/2008)



Cette note est reproduite dans le billet hebdomadaire de Sandro Magister:
"Le candidat à la vice-présidence choisi par Obama est catholique. Mais les évêques lui refusent la communion".
L'article est d'actualité à travers les élections américaines, mais ce n'est pas ce que je veux souligner ici.
Lire
: http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/206336?fr=y

Certes, la note n'émane pas directement du Pape, mais on peut supposer qu'elle est revêtue de toute l'autorité du Magistère, puisqu'elle est signée du cardinal-Préfet de la CDF.
Ces faits ne sont pas toujours clairement connus, en particulier la position de l'Eglise (de Rome) par rapport à la peine de mort, et ils semblent même être ignorés de l'épiscopat français, si l'on en juge par le document qu'ils avaient publié en vue de la prochaine visite du Pape à Paris et Lourdes, qui faisait carrément l'impasse sur la défense de la vie (voir ici: http://beatriceweb.eu/BenoitEnFrance/... ).

Je lis bien, noir sur blanc:
Les questions morales n’ont pas toutes le même poids moral que l’avortement ou l’euthanasie. ... Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie.

Difficile d'être plus explicite.


La note du Cardinal Préfet (extrait)


(...)
2. L’Eglise enseigne que l’avortement ou l’euthanasie sont des péchés graves. L’encyclique “Evangelium Vitae“, se référant à des décisions de justice ou à des lois civiles autorisant ou encourageant l’avortement ou l’euthanasie, établit qu’il existe “une obligation importante et précise de s’y opposer par l’objection de conscience. […] Dans le cas d’une loi intrinsèquement injuste, comme celle qui admet l’avortement ou l’euthanasie, il n’est jamais licite de s’y conformer, ni de participer à une campagne d’opinion en faveur d’une telle loi, ni de voter pour elle“ (n. 73). Les chrétiens “sont appelés, en vertu d’un grave devoir de conscience, à ne pas apporter leur collaboration formelle aux pratiques qui, bien qu’admises par la législation civile, sont en opposition avec la Loi de Dieu. En effet, du point de vue moral, il n’est jamais licite de coopérer formellement au mal. […] Cette coopération ne peut jamais être justifiée en invoquant le respect de la liberté d’autrui ni en prenant appui sur le fait que la loi civile la prévoit et la requiert“ (n. 74).

3. Les questions morales n’ont pas toutes le même poids moral que l’avortement ou l’euthanasie. Par exemple, si un catholique était en désaccord avec le Saint-Père sur l’application de la peine capitale ou sur la décision de faire la guerre, il ne serait pas considéré pour cette raison comme indigne de se présenter pour recevoir la sainte communion. L’Eglise exhorte les autorités civiles à rechercher la paix et non la guerre et à faire preuve de modération et de miséricorde dans l’application d’une peine aux criminels. Toutefois, il peut être permis de prendre les armes pour repousser un agresseur ou d’avoir recours à la peine capitale. Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie.


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