La Parabole des talents

L'Angelus du 16 novembre. Texte, et diaporama. (17/11/2008)




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Un nouvel épisode du feuilleton "les homélies cachées du successeur de Pierre" (cf Sandro Magister)

Mercredi 12 novembre, le Saint-Père, dans la série des catéchèses sur Saint Paul, avait abordé "l'avenir qui nous attend dans la rencontre finale, lorsque le Christ remettra le Royaume à son Père" (Maranà, thà! Viens Seigneur! ).

Et il annonçait en ces termes l'Evangile du dimanche suivant:


..... l'attente de la parousie de Jésus ne dispense pas de s'engager dans ce monde, mais au contraire crée une responsabilité devant le Juge divin sur notre agir en ce monde. C'est ainsi que croît notre responsabilité de travailler dans et pour ce monde.
Nous verrons la même chose dimanche prochain dans l'Évangile des talents, où le Seigneur dit qu'il a confié des talents à tous et que le Juge leur demandera des comptes, en disant : Avez-vous porté des fruits?
Donc l'attente du retour implique la responsabilité pour ce monde.


Lors de la méditation d'Angelus, le dimanche suivant, les auditeurs attentifs qui n'avaient pas oublié cette parabole des talents, ont pu constater que le Saint-Père n'avait pas non plus perdu le fil de son discours.
Et il a déroulé ce commentaire lumineux (traduction ESM), pour nous expliquer que le christianisme implique la responsabilité - envers Dieu et l'humanité - par "une attitude active et entreprenante".


La Parole de Dieu de ce Dimanche - l'avant-dernière de l'année liturgique - nous invite à être vigilants et actifs, dans l'attente du retour du Seigneur Jésus à la fin des temps.
La page de l'évangile nous raconte la célèbre parabole des talents, rapportée par saint Matthieu (25.14-30). Le « talent » était une ancienne monnaie romaine, de grande valeur, et précisément à cause de la popularité de cette parabole, elle est devenue synonyme de dot personnelle, que chacun est appelée à faire fructifier. En réalité, le texte parle « d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens » (Mt 25.14). L'homme de la parabole représente le Christ lui-même, les serviteurs sont les disciples et les talents sont les dons que Jésus leur confient. Ces dons, plus les qualités naturelles, représentent donc les richesses que le Seigneur Jésus nous a laissées en héritage, afin que nous les fassions fructifier : sa Parole, déposée dans le saint Évangile ; le Baptême, qui nous renouvelle dans l'Esprit Saint ; la prière - le « Notre Père » - que nous élevons à Dieu comme fils unis dans le Fils ; son pardon, qu'il nous demande d'apporter à tous ; le Sacrement de son Corps immolé et de son Sang versé. En un mot : le Royaume de Dieu, qu'il est Lui-même, présent et vivant parmi nous.

Voilà le trésor que Jésus a confié à ses amis, au terme de sa brève existence terrestre.
La parabole d’aujourd’hui insiste sur l'attitude intérieure avec laquelle nous devons accueillir et valoriser ce don.
La mauvaise attitude est celle de la peur: le serviteur qui a peur de son maître et craint son retour, cache la monnaie sous terre et celle-ci ne produit aucun fruit. Cela arrive, par exemple, à ceux qui, ayant reçu le Baptême, la Communion, la Confirmation, enterrent ensuite ces dons sous une couche de préjugés, sous une fausse image de Dieu qui paralyse la foi et les oeuvres, de façon à trahir les attentes du Seigneur.
Mais la parabole met encore plus en évidence les bons fruits portés par les disciples qui, heureux du don reçu, ne l'ont pas caché avec crainte et jalousie, mais l'ont fait fructifier, en le partageant, en investissant.
Oui, ce que le Christ nous a offert se multiplie en le donnant ! C'est un trésor fait pour être dépensé, investi, partagé avec tous, comme nous l'enseigne ce grand administrateur des talents de Jésus qu'est l'apôtre Paul.

L'enseignement évangélique, que la liturgie nous offre aujourd'hui, a pesé aussi sur le plan historico-social, en promouvant dans les populations chrétiennes une mentalité active et entreprenante.
Mais le message central concerne l'esprit de responsabilité avec lequel nous devons accueillir le Royaume de Dieu : responsabilité envers Dieu et envers l'humanité.

La Vierge Marie incarne parfaitement cette attitude du coeur elle qui, en recevant le plus précieux parmi les dons, Jésus lui-même, l'a offert au monde avec un Amour immense. C'est à elle que nous demandons de nous aider à être des « bons et fidèles serviteurs », afin que nous puissions participer un jour « à la joie de notre Seigneur ».



Ce commentaire des lectures du jour est une nouvelle et magistrale leçon, une illustration de ce qu'on peut faire avec la Parole de Dieu (c'était le thème du récent Synode des Evêques): la commenter, l'expliquer, et l'insérer dans la réalité d'aujourd'hui, de façon à ce que nous nous sentions personnellement concernés.


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