"Le choix de la vérité"

Sur le site Liberté Politique, Hélène Bodenez livre sa lecture du livre de George Weigel (19/9/2008)


J'en avais parlé dès sa sortie. http://benoit-et-moi.fr/2008-II/...
Elle dit bien mieux que moi ce qu'il convient d'en penser.
Un bel article, qui est en même temps un beau et sensible portrait du Pape.

Article ici: http://www.libertepolitique.com/


Larges extraits



George Weigel : "Benoît XVI, Le choix de la vérité"
Hélène Bodenez

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Ils sont nombreux ces auteurs fébriles à essayer de savoir qui est Benoît XVI et à publier tour à tour leur vision des choses. La presse les cite, et semble plus que désorientée dans ses réflexes par une personnalité « désarmante », par un « pape intellectuel, clair, et d'une liberté déconcertante ».
De George Weigel, il n’est pas actuellement beaucoup question. Silence assourdissant ! Pas un mot dans les médias du dernier opus de l’auteur du Cube et la Cathédrale (La Table ronde), pas même une citation dans les chroniques du matin, à part sur RCF. Serait-ce le trou de trois ans entre la parution américaine et la traduction française ? L’auteur est-il trop papiste, de surcroît américain ? Les vieux réflexes gallicans joueraient-ils ?

Peu importe : les quatre cents pages (...) débarquent en français. Mieux vaut tard que jamais. Réjouissons-nous tout de même ! il y a quelque vertu à relire les événements si grands de 2005 avec ce recul imposé, et à laisser remonter à une mémoire si zappeuse des souvenirs intenses. Leur réactivation n’en est que plus féconde. À quelques jours du premier voyage en France du Saint-Père à Paris et à Lourdes, le retard apparent peut même prendre des allures de coup de la Providence.
Benoît XVI, le choix de la vérité s’impose ipso facto comme « livre événement », le meilleur du moment à lire d’urgence, éclipsant tous les autres de loin . Il nous préparera sans nul doute à recevoir Benoît XVI et nous fera mieux connaître le successeur direct de Jean-Paul II, le successeur de celui qui nous avait visités tant de fois, et dont la dernière venue en août 2004, fut si « touchante », précisément au sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes.

Excellent livre, osons l’affirmer.
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Bien que le titre de l’essai annonce de façon programmatique la présentation du nouveau pape donné à l’Église, un tiers du livre n’en est pas moins dévolu à l’ancien, à Jean-Paul II, aux derniers instants héroïques et à la compréhension du choix de Dieu se manifestant durant le conclave.

La narration de Weigel conduisant alors le lecteur de l’improbabilité à la certitude que Joseph Ratzinger était le choix de Dieu sont parmi les pages les plus captivantes de son essai. Les « grands pensants » et les « donneurs de leçons » sont scientifiquement confondus. Les caricatures et les insultantes réductions sont à chaque fois levées par Weigel, non sans un humour lapidaire. Le faire dès 2005, avant tout le monde, signe évidemment une vraie compétence.
La construction très travaillée, avec un soin spécial apporté aux titres, donnent la mesure des analyses profondes du passage de témoin, objet de l’étude du livre : « Mort d’un prêtre », « L’Église qu’a laissée Jean-Paul II », « Les larmes de Rome », « Le Choix de Dieu, le Conclave de 2005 », de « Joseph à Benoît », « En route vers l’avenir ».

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Ajoutons encore que le pape que le Seigneur s’est choisi et dont Weigel contribue à nous faire connaître la singularité en profondeur est un homme rayonnant d’une vraie joie ; ce mozartien est « fondamentalement heureux », et tout augustinien qu’il est ne propage aucun augustinisme, bien au contraire. Préside à son inspiration théologique fondamentale un véritable réalisme, celui sans doute moins connu de l’évêque d’Hippone. Même d’un certain âge, le pape ne renvoie pas davantage l’image d’un homme faible ou qui s’économiserait pour reprendre certaines expressions plaquées de journalistes friands de réductions rapides. C’est un homme paradoxalement fort parce qu’il n’est jamais seul, porté perpétuellement comme il le dit par la communion des saints : « Je ne suis pas seul. Je ne suis pas obligé de porter seul ce qu’en vérité je serais incapable de porter seul. Tous les saints de Dieu sont ici pour me protéger, me soutenir et me porter. »







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