Le synode dans la presse française

J'ai choisi de reproduire cet article de "L'Express". L'état de grâce tout relatif dans la presse, suscité par le voyage en France, semble déjà bien oublié (7/10/2008)


Je parle ici des épisodes récents dans les grands medias.
Il y a eu le commentaire dans l'ensemble assez caricatural à la lettre du Saint-Père pour le 40 ème anniversaire d'Humanae Vitae (Les 40 ans d'Humanae Vitae ).
Un peu plus tard (je n'ai pas jugé utile de relayer une insanité), le mariage d'un curé, un certain Léon, dont j'ai déjà oublié le nom, a été l'occasion d'insinuations malveillantes et de (sous) titres égrillards - le malheureux ne sait peut-être pas à quel point il a été instrumentalisé, mais en échange, il a eu son heure de gloire. Qu'il en profite: maintenant qu'il a été "révoqué", il n'intéressera plus personne!

A présent, c'est l'homélie prononcée lors de l'ouverture du synode (La vigne du Seigneur (2) ) qui est dans la ligne de mire: elle permet à l'auteur de cet article, pas si mal vu, en fait, de conclure ainsi:
Si, lors de sa visite en septembre dernier, Benoît XVI avait touché la France par son humilité, il n'aura pas fallu longtemps pour qu'il reprenne les traits d'un pontife sévère.

Article ici: www.lexpress.fr/actualite/societe/religion...


Benoît XVI moderne sur la forme, ferme sur le fond
06/10/2008
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Du 5 au 26 octobre, les évêques du monde entier siègent en assemblée plénière - un "synode" dans le langage de l'Eglise -afin de débattre d'un sujet ô combien crucial pour l'avenir de l'institution catholique: l'étude et la transmission de la parole de Dieu. En termes profanes, l'évangélisation.
Créés en 1969 par Paul VI dans la foulée du concile Vatican II afin d'améliorer la collégialité de l'Eglise, les synodes, organisés tous les trois ans et de nature strictement consultative, étaient devenus, au fil des décennies, des "chambres d'enregistrement" de la ligne vaticane
Benoît XVI, en intellectuel épris de "disputatio", a changé les règles afin de susciter davantage d'échanges en leur sein.
Depuis 2006, chaque participant dispose de cinq minutes de parole pour exprimer son avis devant ses coreligionnaires et le Saint Père. Le synode sur la parole de Dieu comportera, en outre, trois "discussions" libres.

Démocratiser la Bible
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Benoît XVI a également fait montre d'ouverture sur les cartons d'invitation : pour la première fois dans l'histoire de ces consultations ecclésiales, un juif, le grand rabbin de Haïfa (Israël), Shear Yashyv Cohen, a été convié à exposer sa façon de lire et d'interpréter la Bible dans le judaïsme.
Autre nouveauté, le 18 octobre, l'homélie sera tenue conjointement par le pape et Bartholomée Ier, le patriarche orthodoxe de Constantinople. Ces changements de forme enrichiront-ils les conclusions finales? Quelle que soit la réponse, les 253 prélats présents auront à résoudre une délicate équation: trouver la meilleure façon de faire davantage connaître la Bible dans les sociétés sécularisées sans se voir accuser de pratiquer un prosélytisme débridé. Ou comment évangéliser à visage découvert sans être associés aux très offensifs protestants évangéliques.

Un rigorisme de rigueur
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Preuve qu'il sait aussi s'accomoder de la modernité, Benoît XVI a lancé une opération très médiatique en marge de ce synode: la lecture intégrale de la Bible, pendant 7 jours et 7 nuits, à la télévision italienne. Il a lui-même donné le coup d'envoi de l'événement dimanche 5 octobre, en lisant pendant quelques minutes et en direct le début de la Genèse depuis ses appartements privés du Vatican. Modernité dans la forme, mais fermeté sur le fond.
Le pape allemand a également dressé un réquisitoire en règle contre "une certaine culture moderne" lors de son discours d'ouverture du synode. Culture qui, pour avoir "proclamé la mort de Dieu", n'en a pas rendu les hommes "plus heureux", a-t-il déclaré. Culture qui n'a pas supprimé "les abus de pouvoir, les intérêts égoïstes, l'injustice et l'exploitation", a-t-il ajouté. On savait ce thème central chez Benoît XVI. Mais cette fois, l'ancien gardien du dogme a haussé le ton en évoquant "le châtiment" de Dieu à l'endroit des "chrétiens incohérents", ceux qui se disent chrétiens mais ne respectent que de très loin l'orthodoxie de leur foi.

Si, lors de sa visite en septembre dernier, Benoît XVI avait touché la France par son humilité, il n'aura pas fallu longtemps pour qu'il reprenne les traits d'un pontife sévère.


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