En attendant l'encyclique sociale

Sandro Magister y va lui aussi de son commentaire (6/12/2008)


Sandro Magister consacre au non-évènement (que nous suivons nous aussi ici de très près!) son billet hebdomadaire.
(voir ici: A quand l'encyclique sociale?)

Tout en constatant - et c'est la conclusion de l'article - que le Vatican est loin de rester muet sur la question, comme en témoignent un document du Conseil Pontifical Justice et Paix sur la finance et le développement publié récemment par L'Osservatore Romano, et, par le même journal, des articles du banquier catholique Gotti Tedeschi (Sans éthique, la finance échoue), Sandro Magister commente le retard dans la publication de la fameuse encyclique, en l'imputant principalement au souci de Saint-Père de ne pas " signer une troisième encyclique qui ne dise rien d’original et ne porte pas sa très forte empreinte personnelle".

L'article de Sandro Magister (dont la seconde partie est consacrée au dernier papier de E. Gotti-Tedeschi) est comme d'habitude très original, ne serait-ce que pour l'information inédite sur les méthodes de travail du Vatican... et du Saint-Père.

Texte ici, dans la traduction française de Charles de Pechpeyrou: http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/210100?fr=y

L'encyclique sur la doctrine sociale peut attendre. Pas le pari sur les pays pauvres
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Extrait

A intervalles réguliers, on entend reparler d’une prochaine encyclique de Benoît XVI consacrée, cette fois, à la doctrine sociale de l’Eglise.
Ces bruits ne sont pas sans fondement. La dernière encyclique socio-économique –"Centesimus annus" de Jean-Paul II – date de 1991 et beaucoup, à la curie, la trouvent vieillie. Les services du Vatican qui travaillent le plus sur ce sujet, en particulier le conseil pontifical "Justice et Paix", présidé par le cardinal Renato Martino, se sont fait un point d'honneur d’arracher du pape un document plus dans l’air du temps.
...
Le fait est que trois brouillons successifs de la nouvelle encyclique sociale sont déjà arrivés sur le bureau de Benoît XVI. Les trois fois, le pape les a renvoyés: il n’était pas satisfait.
Le théologien Ratzinger ne s’est occupé que marginalement de doctrine sociale et de questions économiques.
Devenu pape, il a consacré sa première encyclique à la charité, la deuxième à l’espérance. On peut penser que, par souci de cohérence, il va consacrer la troisième à la foi plutôt qu’à la doctrine sociale.
D'autre part, on trouve déjà des éléments de doctrine sociale dans la seconde partie de "Deus caritas est", celle où l’on sent le plus le travail des bureaux du Vatican.
En revanche, la première partie de "Deus caritas est" et la totalité de "Spe salvi"sont entièrement ratzingeriennes.
On voit mal Benoît XVI signer une troisième encyclique qui ne dise rien d’original et ne porte pas sa très forte empreinte personnelle.

De plus, il ne faut pas négliger l'effet de surprise.
Personne ne s’attendait à "Spe salvi". Le pape l’a écrite tout seul et il l’a promulguée sans même demander un "editing" à la curie. Rien n’empêche que sa prochaine encyclique soit aussi un "hors programme".


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