Réactions à Dignitas Personae

L'Eglise est dans son rôle, et les "non" sont ô combien justifiés. Et pas seulement d'un point de vue religieux (17/12/2008)


Lire ici: L'Eglise et la dignité de la personne
--------------------
A la suite de la publication de l'instruction doctrinale Dignitas Personae, les critiques - entièrement prévisibles et habituelles - contre ce qu'on nomme désormais les "non" du Vatican se sont fait entendre. La polémique a d'ailleurs récemment enflé en Italie, au point que l'Osservatore Romano a dû monter en ligne non pas pour défendre le Saint-Père, qui n'en a certes pas besoin et qui sait à quoi s'en tenir, mais pour démonter la caricature véhiculée par les medias, et notamment (tiens donc!) La Repubblica, d'un homme "sourd à la modernité", "enfermé dans des élaborations intellectuelles raffinées".
Attaque prévisible, donc, dont il n'est pas difficile de deviner l'origine, et encore moins les raisons!
Mais s'il y a tellement de "non", c'est aussi parce qu'il y a au moins autant de raisons de les formuler: les avancées de la science permettent des manipulations de la vie dont certaines, en plus d'être révulsantes, sont moralement innacceptables, et probablement même d'un simple point de vue sanitaire: qui, sinon l'Eglise, peut tirer la sonnette d'alarme?

C'est un peu ce que j'essayais de dire ici (L'Eglise et la dignité de la personne), en traduisant l'article d'Andrea Tornielli, qui s'étonnait de certains détails "techniques" assez insolites. Ce n'est pas le fait que des eccésiastiques aient réfléchi à ces questions - exposées ici par une femme, le professeur Maria Luisa di Pietro - et fourni ces détails, qui me gênait, mais le fait qu'elles puissent effectivement se poser.
Je constate que d'autres gens ont relevé ce détail précis sur l'utilisation du "sdc" (auquel il n'était pourtant pas si facile d'accéder dans un document très touffu de 37 pages, qui contenait bien autre chose! habituée du site du Vatican, j'ai moi-même eu un certain mal à trouver le passage), pour se gausser, évidemment. Et en quels termes!!


Echantillon lu sur un blog catho (no comment!):
--------------
N'ont-ils pas le sens du ridicule, les concepteurs et les rédacteurs de "Dignitas personae" ? Comment peuvent-ils espérer se faire entendre ?
C'est bien dommage, car comment prendre au sérieux le reste du texte ... si une partie pousse plutôt à la
rigolade
Est-ce bien à eux, les évêques, cardinaux et autres hiérarques, tous , célibataires et masculins, même si ils s’entourent de conseillers et spécialistes (choisis comment ?), de donner des solutions pour régler les douloureux problèmes d’infertilité avec en plus des précisions
ridicules !
Il est peut-être encore temps de supprimer certains passages avant de donner du grain à moudre à tous ceux qui seront
trop heureux de se moquer (avec quelque raison) de l’Institution catholique.



Eh bien non! C'est trop facile de se moquer.
D'abord, les collaborateurs de la CDF sont de brillants esprits, il y a parmi eux des médecins, et on n'a aucune raison de supposer que ce sont des oies blanches.
Les "précisions" du Vatican n'étaient pas "ridicules", ils ne poussaient pas du tout à la rigolade, plutôt à l'inquiètude, en ce qui me concerne.
Et comment peut-on simultanément accuser l'Eglise de se désinteresser des problèmes de gens, et en même temps de tenter d'y apporter des réponses concrètes?
Je sais que dans un de ses livres d'entretiens (avec Peter Seewald, ou Vittorio Messori? je ne retrouve plus la référence pour l'instant), à la question "un cardinal peut-il parler de sexualité?", le Cardinal Ratzinger répondait "un cardinal doit parler de tout ce qui intéresse l'homme".

Ainsi que l'a écrit une de mes amies, sur ce sujet:


L'Eglise s'est exprimée nettement (Luisa)

L`Eglise a toujours été en première ligne pour la défense des droits et de la dignité de la personne.
Avec le temps qui passe et l`évolution-progrès (?) de la science médicale (et des moeurs) les défis ont changé, de nouveaux problèmes éthiques ont fait leur apparition.
Avec la porte qui s`est ouverte sur la fécondation in vitro se sont ouvertes aussi les frontières sur toute les expérimentations, que d`autres appelleront possibilités offertes aux couples avec des difficultés de procréation.
La procréation est désormais détachée de l`acte sexuel, cela rend possible ainsi ce que la nature ne prévoit pas ou exclut, comme par exemple un couple de lesbiennes, dans lequel un femme donne l`ovule qui sera ensuite fécondé in vitro par le sperme d`un donneur et ensuite le résultat ainsi obtenu..l`embryon... sera transféré dans l`uterus de l`autre femme...progrès? ou une femme qui prête son ventre à un couple d`homosexuels auxquels elle cédera (parfois vendra) l` enfant qu`elle a porté pendant neuf mois et qui est peut-être son enfant si elle est la donatrice...progrès? pour ne pas parler de l`horrible et tragique réduction des embryons, ou des embryons-medicament, ou des embryons "écartés" car imparfaits ou des embryons chimères, ou des embryons "écartés" car pas du sexe voulu...progrès?
On crée la vie en laboratoire et en laboratoire on la supprime.
Alors oui la précision du document vatican (...) peut paraître étrange, ainsi que les détails sur les différents moyens de procréation assistée ou artificielle, celui qui est accepté et ceux qui sont rejetés, mais je pense que cette précision est nécessaire et causée par les nombreuses techniques qui se sont développées et qui continuent à pousser toujours plus loin les champs d`application avec les problèmes éthiques qui y sont liés.
Il est nécessaire que le Magistère s`exprime clairement, le document précise qu`il s`agit d`un document du Magistère ordinaire du Pape destiné à être accueilli par le catholique dans le for intérieur de sa conscience ,conscience pour la formation de laquelle le Magitère est un des piliers.
On voulait que l`Eglise se pronoce avec clarté, elle l`a fait.
--------------

L`Eglise s`intéresse à la fécondation car elle s`intéresse à la vie, à la dignité de la personne qui doit être reconnue à chaque être humain dès sa conception et jusqu`à sa mort naturelle.
L`embryon doit être respecté comme l`être unique qu`il est et non considéré comme un amas de cellules dont disposer comme d`un matériau de laboratoire.
Il faut qu`il y ait une voix qui se lève pour faire réfléchir les personnes sur les problèmes éthiques liés à ce que l`on appelle des avancées médicales, nous découvrons toujours plus la réalité des expérimentations en laboratoire et leurs applications, les chercheurs semblent ne pas vouloir se poser et poser des limites à leurs recherches et expérimentations, ils manipulent la vie, ils la créent en laboratoire pour ensuite la supprimer et ils trouvent qui les finance même pour les recherches les plus folles.
Ils disent répondre au désir des couples etéro et homo et d`ailleurs c`est pour ce dernier type de couple, stérile par nature, que les recherches sont en train d`aller dans des directions qu` appeler démentes est peu dire.
Chaque désir est devenu un droit, aussi le désir d`enfant est devenu un droit, je désire un enfant j`ai le droit de l`avoir, mais est-il juste que celui qui est considéré un droit exige les morts programmées qui se consomment tous les jours, partout dans le monde, dans le silence et le secret des laboratoires?







(C) benoit-et-moi.fr 2008 - Tous droits réservés

Imprimer cette page