Le Pape en Terre-Sainte: c'est officiel

Selon le Patriarche latin, propos rapportés par "La Stampa" (27/12/2008)


Le quotidien italien La Stampa précise les conditions de la visite du Saint-Père en Terre-Sainte, qui aurait désormais été rendue officielle par la Curie.

Il semble que l'attente soit immense, et le fardeau qui pèsera sur ses épaules sera sans doute très lourd.

Lire ici (<Le Pape en Terre Sainte>) et surtout: http://www.custodia.org/spip.php?article4597

Article en italien: http://paparatzinger2-blograffaella.....
Ma traduction


La curie a rendu officiel le voyage : dépassées les polémiques sur Pie XII
En mai Ratzinger se rendra en Terre Sainte
GIACOMO GALEAZZI

Benoît XVI pèlerin en Terre Sainte sur les traces de Paul VI et Karol Wojtyla.
C'est maintenant officiel : le Pape visitera la patrie de Jésus à la mi-mai. Le voyage papal, selon ce que nous apprend la Curie, commencera le 8 mai, avec l’arrivée en Jordanie, et se poursuivra du 11 au 15 mai en Israël et dans les territoires palestiniens.
La visite historique ne sera pas limitée à Jérusalem et Bethléem mais « commencera en Jordanie », annonce le patriarche Fouad Twal, le plus haut représentant de l'Église en Terre Sainte.
Ce sera le premier pèlerinage de Joseph Ratzinger au Moyen Orient depuis qu'il a été élu au trône de Pierre. « L'arrivée du Pontife doit inciter Israël à l'ouverture - souhaite Mgr Twal -. Pour ramener la paix, il faut en finir avec l'occupation, les installations illégales, les checks-point, et un Mur qui ne garantira jamais la sûreté de tous ».
L'annonce est contenue dans le message de Noël par lequel le Patriarcat latin tire le signal d'alarme sur la diminution de la présence chrétienne et les souffrances de la population dans les territoires occupés.
« Nous avons la joie d'annoncer que Benoît XVI arrivera durant le mois de mai - affirme Twal -. Le Pape désire prier pour nous et avec nous, connaître mieux nos difficiles conditions de vie ». L'espoir est que « la visite Papale soit une bénédiction pour nous tous, contribue à une meilleure compréhension réciproque entre les différentes nations de la région, abatte les barrières, aide à résoudre les problèmes, consolide les relations entre les peuples et les religions ».

Le voyage du Pape en Israël comprendra aussi les territoires palestiniens et aura lieu dans un contexte alarmant « à cause de l'instabilité, l'insécurité, la vision confuse du futur, les agressions contre les citoyens, leurs terres et leurs propriétés ». Le danger concerne surtout Jérusalem. « Nous sommes fortement inquiets pour la Ville Sainte - explique le patriarche. Nous avons la responsabilité d'en défendre la sainteté et de préserver ses caractéristiques de véritable Sanctuaire, dans lequel les trois religions monothéistes se rencontrent ».
Ce qui divise les chrétiens, les juifs et les musulmans c'est « l'avidité mélangée à l'injustice, la violence et la persécution de l'homme sur l'homme ». La construction des installations juives « étrangle Jérusalem », tandis que se poursuivent la « détérioration de la situation politique » et « l'injuste siège qui a frappé Gaza et des centaines de milliers d'habitants innocents ».
La bande est « soumise à un blocus dévastateur » de la part d'Israël, en représailles aux tirs de roquette des activistes palestiniens sur son territoire.
L'officialisation, précise t’on au Vatican, a été faite à Noël pour souligner le sens spirituel du voyage.

Les détails de l'évènement sont en discussion, avec le Secrétariat d'État de l'ambassadeur israélien auprès du Saint Siège, Mordechay Lewy. Avec en arrière-plan, le contentieux sur la béatification de Pie XII, le problème des propriétés historiques (parmi lesquelles le Cénacle à Jérusalem) et la question des visas, de la taxation et du statut juridique des institutions catholiques dans l'État hébreu.
Un contentieux concerne l'étape à Bethléem, territoire de Cisjordanie soumis à l'autorité palestinienne. « Là les tensions entre Al Fatah et Hamas s'entrecroisent avec la fin du mandat du président Abbas, qui expire en janvier et que le Fatah voudrait prolonger pour continuer les négociations avec Israël - observe t-on à la Curie -. Et en Israël aussi, en février on vote pour les élections politiques, et donc, avec l'influence différente de la Maison Blanche d'Obama, ce sera dans un Moyen Orient au visage nouveau que Benoît XVI posera le pied ».
Déjà le Secrétaire d'État, de Tarcisio Bertone, avait parlé de « visite en préparation », mettant un terme à la polémique entre le Vatican et Israël amorcée par les déclarations du père Peter Gumpel, rapporteur de la cause de béatification de Pie XII (« Pas de voyage de Ratzinger en Israël si le musée du Yad Vashem n'ôte pas la plaque avec l'accusation d'indifférence à l'Holocauste adressée au Pape Pacelli »).

© Copyright la Stampa, 24 décembre 2008


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