A quand l'encyclique sociale?
Les prévisions des "observateurs" sont démenties. Un article de Paolo Rodari (17/10/2008)
Je trouve assez vaine la spéculation sur le thème et la date de sortie de la prochaine encyclique, bien que je me sois déjà laissée prendre au jeu - mais je n'étais pas la seule (http://benoit-et-moi.fr/2008-I/... ): en France, des gens en principe mieux renseignés que moi, les "observateurs" l'attendent depuis novembre 2007, et sa parution en mars ... dernier était envisagée très sérieusement. On a tenté d'expliquer la date différée par le voyage aux Etats-Unis, puis d'autres engagements sur l'agenda du Pape.
Et pourtant, elle était prête, cette encyclique, au point que c'est tout juste si on n'en connaissait pas déjà les titres des paragraphes. Par exemple (quelle surprise!!) l'environnement, en particulier le fameux réchauffement de la planète, à côté de la globalisation, qui fait prendre peu de risques aux pronostics...
Mais Benoît XVI, qui est totalement libre, et l'a prouvé, a toujours trompé les attentes.
Que cette encyclique ne soit pas encore sortie à ce jour a sans doute une signification: je pense que ce n'est pas une oeuvre personnelle du saint-Père, qui a d'autres priorités. Paolo Rodari, qui n'en sait sans doute pas plus que d'autres, mais que cette prochaine encyclique, comme beaucoup de monde, intrigue énormément (voir ici ) croit qu'il "ne serait pas entièrement satisfait du travail effectué" par ses bureaux (le Saint-Père est un perfectioniste), mais, cherchant une raison dans l'actualité, il attribue aujourd'hui le "retard" à la crise des marchés.
Marche arrière: la crise des marchés bloque l'encyclique du Pape
15 octobre 2008, le Réformiste
http://www.paolorodari.com/2008/10/15/retromarce-la-crisi-dei-mercati-blocca-lenciclica-del-papa/
Plusieurs fois annoncée, continuellemeent reportée, on ne sait pas avec exactitude quand sortira l'encyclique sociale tant attendue de Benoît XVI. Il semble que les épreuves nécessitent encore des interventions de la part du Pape qui ne serait pas entièrement satisfait du travail effectué.
En plus, ces jours-ci, la tempête sur les marchés financiers s'en est mêlée pour compliquer les choses. La crise, en fait, a provoqué une pause supplémentaire dans les travaux car, le Pontife en est convaincu, il faut apporter de nouvelles réflexions et évaluer correctement les conséquences éthiques que comporte l'actuelle situation de l'économie mondiale. Du reste, il ne pourrait pas en être autrement: ou bien une encyclique dédiée aux thèmes sociaux répond aux défis actuels, ou bien elle a du mal à répondre à quoi que ce soit. Et, en effet, le but de l'encyclique n'est pas seulement de réactualiser des thématiques déjà développées dans Centesimus Annus (1991) mais aussi d'accorder un ample espace aux problèmes d'aujourd'hui.
Au Vatican, cerains n'excluent pas que puisse se répéter ce qui est arrivé un an auparavant. C'était le 20 novembre. On parlait de la sortie imminente d'une encyclique sociale, et au contraire, le Pontife donna le jour à Spe Salvi, dédiée à l'espérance chrétienne. Cette année aussi, donc, à la place de la sortie d'une encyclique sociale, il pourrait en sortir une autre, dédiée à la foi, et qui compléterait le triptyque ratzingérien sur les vertus théologales : commencé en 2005 avec Deus caritas est, et continué en 2007 avec l'encyclique sur l'espoir.
Une des meilleures têtes pensantes de l'actuel collège cardinalice, le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, a contribué à brouiller encore plus les cartes. Dans la relation initiale du Synode des évêques, il a lancé sa proposition : la requête au Pape d'écrire une encyclique dédiée aux interprétations de l'Ecriture Sainte. De son côté, Benoît XVI ne devrait pas avoir de problèmes particuliers pour développer un tel texte. Hier encore, entre autre, intervenant à l'improviste au Synode, il a consacré quelques mots à l'argument. En outre, une grande partie du travail qu'il a consacré à la rédaction des deux volumes de Jésus de Nazareth pourrait facilement se fondre dans cette encyclique qui, si elle était réalisée, servirait une idée qui n'est pas pour déplaire au-delà du Tibre: au lieu de conclure le Synode avec une exortation apostolique, il serait plus utile et plus apprécié que le Pape puble directement une encyclique.
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